Indignation des Artistes pour la Paix
Les Artistes pour la Paix s’indignent du détournement de sens outrageant que la Russie militariste a infligé au symbole Z, maintenant sur les T-shirts en vente dans les centres d’achats russes et auparavant sur les véhicules militaires russes envahissant l’Ukraine. Comme on l’a écrit dans notre éloge funèbre du plus grand héros grec contemporain, le compositeur Mikis Theodorakis a fait vivre dans le film Z inspiré par les écrits de Vassilis Vassilikos le symbole Z : il est vivant ! Avec l’immense respect dû au réalisateur Costa-Gavras et au scénariste Jorge Semprun qui ont dénoncé tous les détours de l’histoire moderne, du Chili hideux de Pinochet (Missing), jusqu’aux confessions extorquées à des communistes trahis par leurs pairs (l’Aveu), en passant par le mutisme du Vatican durant la deuxième guerre mondiale (Amen), sans évidemment oublier le fabuleux film Z de 1969 avec Jean-Louis Trintignant en petit juge, ce chef d’œuvre ressuscitait le député Grigoris Lambrakis incarné par Yves Montand, héros assassiné de la lutte contre la dictature militaire d’extrême-droite ayant aussi emprisonné notre ami Theodorakis. Il a pu venir à Montréal à la fin des années 90 recevoir un doctorat honorifique de l’UQAM accordé à l’Artiste pour la Paix par la rectrice Paule Leduc, sous les applaudissements de Pierre Falardeau accueillant l’interprétation par Theodorakis de son Canto general sur le chef d’oeuvre du poète chilien communiste Pablo Neruda (assassiné par le général Pinochet).Que les militaires russes utilisent ce symbole Z sur leurs tanks et véhicules militaires, alors que ce n’est même pas une lettre cyrillique, représente à nos yeux indignés un véritable sacrilège à la mémoire de héros résistant au prix de leurs vies à la force militaire imposée.
Libre à nous de détourner le sacrilège russe
À nous de détourner le sacrilège russe en proclamant qu’aujourd’hui encore, l’Ukraine est encore vivante Z ! Car des signes que nous espérons et suscitons depuis le début de la guerre en nos articles censurés par la presse nord-américaine militariste, voient en les paroles du président Zelensky samedi un signe positif d’une issue possible d’une négociation avec Moscou, puisqu’il affirme voir de la part de son homologue Vladimir Poutine une approche « fondamentalement différente », tandis que Poutine lui-même a dit vendredi avoir vu « des avancées positives » dans les pourparlers.
L’espoir est ténu, mais soutenu par la bonne nouvelle que l’électricité est rétablie dans les centrales nucléaires occupées par les troupes russes. Bref, c’est le temps de ressortir deux citations, la première de l’antimilitariste Theodorakis : « J’appartiens à une génération qui souscrit aux valeurs d’un idéalisme extrême. Ma vie entière a été un combat sans fin entre l’idéalisme et la réalité, entre la quotidienneté et la vision. »
S’il reste une once de dignité au Premier ministre Trudeau, il doit encourager le président Zelensky à faire preuve de réalisme et de sauver Odessa et Kyiv menacés par les tanks du président russe : qu’il lui rappelle le pragmatisme du roi Henri IV qui aurait (?) déclaré en se convertissant au catholicisme « Paris vaut bien une messe… »
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