Les Artistes pour la Paix compatissent avec les souffrances du peuple syrien. En mai 2013, nous avions encouragé la mission en Syrie de notre ami Amir Maasoumi en compagnie de l’irlandaise Mairead Maguire, prix Nobel de la Paix, en faveur du mouvement international de solidarité Mussalaha ou “Réconciliation”.
Voir le reportage de RDI au bas de cette page
Les Artistes pour la Paix répondent « présents » à l’action de l’organisme syrien de solidarité Basmet Amal, mardi le 3 décembre une soirée publique à 19h00 au Centre islamique libanais, 40-60 Rue de Port-Royal Est à Montréal (métro Sauvé) et le même jour à 14h, une conférence de presse à laquelle je présiderai au local central de la CSN (merci à Gérald Larose!!!), au 1601 de l’avenue Delorimier à Montréal. Je remercie notre membre Dominique Boisvert qui soutient avec détermination et courage (vu les menaces de violence) le 3 décembre en offrant aux journalistes son courriel boivert.dominique@gmail.com et son numéro de téléphone 514-376-8047.
Car nous accueillons à Montréal, un visage syrien autrement plus amène que ceux de Bachar al-Assad ou de ses opposants islamistes commandités par l’Arabie Saoudite, celui de Mère Agnès-Mariam de la Croix, supérieure du Monastère St-Jacques à Qara en Syrie. Une grande partie de la population des villes autour du Monastère a été forcée de s’exiler comme réfugiés. Mère Agnès a quitté la sécurité de son couvent et met sa vie en danger pour organiser des cessez-le-feu permettant l’évacuation ou la protection de civils de minorités comme les Chrétiens, les Alaouites ou les Druzes, pour éviter les attaques contre églises et monastères et pour promouvoir le dialogue entre les belligérants. En mai 2013, son véhicule a été la cible d’une attaque armée, au moment où elle organisait la venue en Syrie d’une Délégation internationale dirigée par la Prix Nobel de la paix Mairead Maguire, une des principales initiatrices de Mussalaha (“Réconciliation”), un mouvement populaire syrien qui tente de contribuer à une solution syrienne, à la fois politique et pacifique, à la guerre en cours.
Mère Agnès qui sera sûrement candidate au prix Nobel de la paix l’an prochain (cette année, le prix Nobel a été accordé à l’organisme des Nations-Unies en charge d’éliminer les armes chimiques) témoigne d’une réalité très différente de celle dépeinte par les médias occidentaux. Elle est présentement aux États-Unis et au Canada pour demander l’arrêt de toute intervention étrangère dans son pays. Ses efforts cherchent à résoudre la guerre civile par la médiation et à négocier un cessez-le-feu entre belligérants, avant que ne soit forcée à l’exil la plus grande partie de la population civile syrienne. Son message est universel et fait la promotion de la paix, de l’amour et de la réconciliation.
Dans sa première lettre à titre de présidente nouvellement élue des APLP, Guylaine Maroist écrivait le 10 septembre dernier à l’Honorable John Baird, ministre canadien des Affaires étrangères, les mots suivants: « La 30e Assemblée Générale de notre organisme a endossé hier une résolution proposée par Amir Maasoumi qui dénonce tout bombardement envers le peuple syrien et appuie toute solution négociée par l’ONU avec l’aval de la Russie, par exemple le transfert de l’arsenal d’armes chimiques possédé par le gouvernement Assad pour qu’il soit dorénavant sous contrôle international et bientôt détruit. Nous espérons que vous prendrez contact avec vos homologues syrien et russe, Messieurs Walid al-Mouellem et Sergueï Lavrov, pour que le Canada aide à la réalisation de cette annihilation d’armes de destruction massive. Après le rapport onusien sur le triste massacre du 20 août, nous espérons que ses coupables seront jugés par la Cour Pénale Internationale de La Haye. »
Avant de débuter mon récital Beethoven du 9 novembre à Toronto au bénéfice de l’organisme de paix Voix des Femmes, j’ai salué avec respect la présence dans le public du professeur du Collège Royal Militaire de Toronto Walter Dorn qui terminait cette semaine-là sa fructueuse présidence de Pugwash Canada (2009-2013; il est maintenant vice-président) et revenait tout juste des bureaux de l’ONU à New York : il y avait contribué à la destruction des armes chimiques du régime dictatorial syrien, aidé à Damas au péril de leur vie par l’équipe qui s’est vue décerner le prix Nobel de la Paix 2013. M. Dorn révèle aussi que les industries militaires lucratives du Canada qui prônent la guerre dans nos médias ont augmenté leurs ventes d’armes et munitions cette année (près de 100% plus de $ que l’an dernier dans leurs ventes au Bahreïn, à l’Algérie, à l’Iraq, au Pakistan et à l’Égypte.
Être présent le 3 décembre en solidarité avec Mère Agnès-Mariam, n’est-ce pas le moindre des gestes de paix à faire de la part d’opposants à la guerre confortablement installés en Amérique du Nord ?
Pierre Jasmin,
Vice-président www.artistespourlapaix.org
et membre de l’exécutif www.pugwashgroup.ca
25 novembre 2013
PS Autres informations à propos de Mère Agnès-Mariam
Mère Agnès Mariam de la Croix (MAM) est une religieuse catholique melkite et l’une des initiatrices du mouvement MUSSALAHA pour la réconciliation et la paix en Syrie. Dominique vous réfère, au besoin, à la version française du Rapport de la Délégation en Syrie en mai 2013 (http://www.echecalaguerre.org/index.php?id=246). MAM s’était faite remarquer, en septembre 2013, en adressant un rapport aux Nations Unies dans lequel elle démontrait qu’au moins une partie des vidéos diffusés en Occident à l’appui de l’attribution de l’attaque aux armes chimiques au régime syrien du président Assad avaient été fabriqués dans un but de propagande. Elle ne niait pas l’existence des attaques chimiques et ne désignait aucun coupable; elle montrait seulement, preuves à l’appui, que bien des preuves utilisées dans le but de justifier une intervention militaire de l’Occident contre le régime du président Assad étaient des faux.
Dans le but de mieux faire connaître la vraie réalité quotidienne dans ce pays, Mère Agnès Mariam a entrepris, le 1er novembre dernier, une tournée nord-américaine qui la conduira un peu partout aux États-Unis et au Canada.
Parmi les réalisations exceptionnelles de MUSSALAHA en Syrie, démontrant de manière concrète comment la paix et la réconciliation sont POSSIBLES, même si elles sont et seront évidemment très difficiles, on vient tout juste de négocier et de réaliser avec succès l’évacuation humanitaire de plus de 5000 personnes qui étaient assiégées par les forces en présence depuis plusieurs mois et la reddition pacifique de 550 membres de factions armées. Pour un compte rendu détaillé (en photos, textes et vidéo) de cette opération qui constitue une PREMIÈRE en plus de deux ans et demi de guerre civile, voir: http://www.syriasolidaritymovement.org/2013/11/07/1881/.
Dominique vous signale aussi un récent article du National Catholic Reporter qui donne plus d’informations sur Mère Agnès Mariam (surtout sur sa biographie et son parcours atypique), de même que sur son message lors des premières rencontres publiques tenues en Californie depuis son arrivée et sur les oppositions que son passage a suscitées: http://ncronline.org/news/global/controversial-nun-speaks-out-war-syria
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