Une œuvre-choc de révolte créée par Salvador Chavajay, Artiste pour la Paix. 

Salvador Chavajay à la voix et au piano Steinway, avec Christophe Pilon compositeur de musique électronique et DJ

Après plus d’un demi-millénaire de massacres perpétrés par Espagnols, Portugais, Anglais, Français, religieux et tous les néocolonialistes racistes américains et canadiens (Sir John A. Macdonald) à leur suite, un cri de révolte par un autochtone guatémaltèque retentit en langue tz’utujil. Ce cri très actuel dénonce les guerres de religion (Allah!) ainsi que le Vatican encourageant l’industrie militaire que le pape François a aussi tenté de contrer en chassant les dirigeants de la Banque du Vatican, comme Jésus les vendeurs du temple.

Les Artistes pour la Paix voient la venue du Pape, premier pape jésuite et américain, comme une occasion unique pour l’Église catholique de se repentir non seulement des décès engendrés par les pensionnats canadiens où on a découvert plus de mille tombes anonymes et où les jeunes membres des Premières Nations étaient forcés de se déprogrammer de toute culture autochtone, mais aussi de remonter au massacre par une armée levée par le Vatican contre les Guaranis ouverts à la musique apportée par les Jésuites au XVIIIe siècle.

Les APLP reçoivent l’œuvre du bien-nommé Salvador comme guidée par un souci d’auto-guérison collective en interpellant avec vigueur le Vatican pour qu’il s’associe à la demande de pardon du pape François, en payant des redevances sans lesquelles les excuses ne restent qu’un exercice de relations publiques. Beaucoup d’articles religieux spécialisés croient que ce sera peut-être la dernière action du pape François avant, sa retraite réclamée par l’Opus dei espagnol et toute l’extrême-droite italienne et sud-américaine.

À l’occasion d’un récital Beethoven créé dans un colloque annuel de l’Institut Santé et société – UQAM, la poète Louise Warren dans Paroles inquiètes avait bien décrit le processus de guérison à l’œuvre dans tout art.

« De tous temps, l’artiste sent qu’il a ce pouvoir de guérir, depuis la harpe de David apaisant Saül dans le livre de Samuel, jusqu’à Gilles Deleuze qui évoque l’écrivain [ou l’artiste] plutôt comme médecin de soi-même et du monde que comme malade.

L’acte de créer consiste à donner forme à tout ce qui est possédé par cette poussée extraordinaire qui arrive dans la totalité de son chaos et dont l’artiste doit saisir une étincelle, un fragment. Cela se produit avec une telle ferveur, une telle violence, une telle attaque, une telle joie que l’objet du monde inévitablement arrive tendu, blessé et tremble encore, même sous d’épaisses ratures. Mais ces forces, justement parce qu’elles détiennent un pouvoir qui dépasse l’artiste, en arrivent à s’inverser. Ainsi, la blessure peut se transformer en un fabuleux instrument de création et guérir l’objet en l’enveloppant par les ressources du langage, par la matière, par d’autres forces qu’elle engendre. Il en est de même pour tout ce qu’on approche intensément, intimement. Voilà comment la blessure tient en éveil l’artiste. Cet éveil agit tel un faisceau lumineux. […]

Prendre soin de la blessure, tel est le rôle du poète, de l’écrivain, de l’artiste. »

Le pape François en mission chez nous

pape-foule

Si sa mission de juillet est de demander pardon aux Premières Nations pour les blessures occasionnées par les missionnaires, Hubert Reeves, président d’honneur de l’association Humanité et Biodiversité, loue aussi sa rédaction de Laudato Si, première encyclique d’un pape consacrée à notre rapport à l’environnement.

Pierre Larrouturou, « Loin d’une écologie punitive ».
Haïm Korsia, « La Genèse n’invite pas à « dominer » la terre ».
Mohammed Taleb, « Une occasion, pour chaque communauté religieuse, de relier écologie et spiritualité ».
Jean-Marie Pelt, « Pour les chrétiens, une formidable session de rattrapage en écologie ».
Tugdual Derville, « Un texte d’une légitime sévérité ».
Mahaut Herrmann, « Un texte coup de poing, qui va servir longtemps ».
Fabien Revol, « Tout est lié: j’aime ce refrain qui parcourt l’encyclique ».
Patrice de Plunkett, « Une joie catholique ».
Mgr Marc Stenger, « Une création à préserver d’abord pour les pauvres ».
Pierre Rabhi, « J’espère que ce texte aidera l’humanité à changer de direction ».
José Bové, député européen : « Un texte sans concession qui engage fortement les chrétiens ».
Nicolas Hulot, « Cette encyclique ? Du pain bénit ! »

Inquisition

Est-ce la voix de Dieu qui provoque ce tremblement ?
Le monde étouffe et Notre-Dame brûle
Ailleurs, la guerre des talibans
fait pleurer les femmes d’Afghanistan
Est-ce la volonté de Dieu qui ordonna notre effondrement
Ou celle des cardinaux par les abus et les meurtres de nos enfants ?
Gonflé par la colère et par l’espoir d’une justice
Telles des tornades de feu et de vent
J’implore l’aide rebelle de Satan
Pour honorer nos peuples et pour éradiquer le vice
Incendions les horreurs du Vatican

Dès la naissance, ma bouche exhiba deux dents pointues,
Et une langue fourchue pour mordre et pour hurler
Rien ne peut entraver ma bravoure pour dénoncer
Quand il s’agit d’autorité et de systèmes corrompus

Leur superbe, leurs richesses et la bonté de leurs discours
Détournèrent mes ancêtres de leurs traditions et savoirs
Est-ce la voix de Dieu qui ordonna ce génocide
et le récit mensonger de nos livres d’histoire ?
Est-ce la volonté de Dieu de vouloir taire notre souffrance ?
Silence pour nos enfants abusés et tués
Silence pour nos femmes violées et tuées
Silence pour nos écrits brûlés et pour nos terres volées

Porco Dio della madona
Porca minchia inquizizione
Pontifical «cabron»
Tous ensemble, frères et sœurs de Babylone,
Avec Satan, et au son des enfants qui pleurent jour et nuit
Avec vous, citoyens d’un monde de singes hypocrites et malveillants
Peuplé de voleurs et de langues menteuses et perverses
Notre humanité tout entière anticipe votre pardon

Incendions l’Église romaine
Incendions l’Église luthérienne
Incendions Saint Pierre
Incendions les cathédrales
Incendions Sodome et Gomorrhe
Incendions le fucking Vatican

Alléluia !
Vivant pour mordre et pour m’indigner
Ma bouche à langue fourchue vomit ces atrocités
Comment, en Ton Nom ont-ils pu, en Canada
maltraiter et enterrer vivants, les enfants de ces pensionnats

… peut-être n’ont-ils pas fait faute, parce qu’il sont nés ainsi
comme l’aigle qui mange le serpent
ou ma bouche avec ses deux dents pointues.
Pour avoir assiégé notre Royaume en suçant notre sang
Pour le mal perpétré par ambition et par vanité
C’est en leur mémoire que brûlera notre feu de paix
Par une fumée blanche et permanente de réconciliation

On nomme ma ville Saint-Pierre, mais son nom est Tzununia
Je suis le représentant d’un ghetto xejuyu
Avec mes frères et sœurs de conscience et de sang
Nous réclamons un monde exempt de singes hypocrites et de pouvoir malveillants
Exempt de voleurs et de langues menteuses et perverses
Avec Satan qui rythme le son des pleurs des enfants
Notre humanité tout entière anticipe votre pardon

Incendions l’Église romaine
Incendions l’Église luthérienne
Incendions Saint Pierre
Incendions les cathédrales
Incendions Sodome et Gomorrhe
Incendions le fucking Vatican

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Ne saura définir le drame autochtone
Ne parlez pas de colonisation
Parlez d’Inquisition