L’honorable Justin Trudeau, Premier ministre du Canada
L’honorable Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères
Le 28 janvier 2019
Nous, les Artistes pour la Paix, désirons vous faire part de nos préoccupations suite à l’appui inconditionnel du gouvernement du Canada au soi-disant président autoproclamé du Vénezuela. Aucune raison susceptible d’être publiquement et moralement défendue ne peut justifier votre prise de position. Votre réaction rapide derrière celle des États-Unis donne l’impression que votre gouvernement n’est pas capable de développer une analyse qui lui soit propre, vous vous contentez d’endosser sans réserve la politique belliqueuse du gouvernement américain. Le fait que cette politique reçoive l’appui de certains États sud-américains et de l’Union européenne ne veut pas dire qu’elle est davantage défendable sur le plan moral et juridique.
Le Venezuela est un État souverain; il est donc inacceptable que le gouvernement canadien s’ingère dans une affaire interne. Il s’agit d’un déni flagrant de démocratie, d’une sorte de coup d’État et d’un levier générateur de violence. Votre gouvernement devrait adopter une position prudente et pacifiste.
Nous joignons notre voix à celle des 70 intellectuels et leaders de la société civile signataires de la lettre ouverte “An Open Letter to the United States: Stop Interfering in Venezuela’s Internal Politics” pour demander à votre gouvernement de modifier sa politique et de cesser d’encourager un renversement de régime au Venezuela. Le Canada, à titre de défenseur des droits de la personne et de la démocratie, se doit d’observer une neutralité empreinte de sagesse dans une crise qui ne concerne que le peuple du Venezuela.
Cordialement,
Les Artistes pour la Paix
par leur Conseil d’administration
André Michel, président national
Bonjour chers collègues et amis,
je vous propose une analyse de l’action du Canada, et de notre gouvernement fédéral au sujet de la situation au Venezuela.
À lire les textes qui ont été officiellement publiés par notre organisme sur la question, je me suis senti un peu troublé de constater qu’au nom de la paix, nous critiquions notre brave Justin et surtout son excellente ministre des aff. étranges ( ;o) ) dans son action. Ces propos, sans qu’ils ne le mentionnent directement, semblaient dire à Maduro, «nous ne nous en mêlons point, et donc, tu aurais la voie libre pour continuer à opprimer ton peuple avec la complicité des Russes» Poutine est pourtant loin d’être un démocrate exemplaire !
Pour nuancer un tel propos, je vous propose de lire, et de publier, la mise au point éditoriale du DEVOIR (Ce n’est pas, car elle remet bien les pendules à l’heure, et replace les décisions canadiennes dans un juste contexte, et non, dans une perspective qui pourrait être biaisée.
https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/546965/liberer-le-venezuela
Merci, et toujours bravo pour notre cause pour la paix !
Sans naviguer outre mesure, il nous faut chercher toujours, après réflexion profonde, où la «paix niche» !
Au plaisir,
Jean-Marie Balard