par Pierre Jasmin
La météo pleurait lors du premier spectacle de la Saint-Jean tandis que les 2 avaient décidé de célébrer deux artistes qui venaient de mourir, quelle bizarre idée! Mais comment ignorer le deuil récent de si grands créateurs québécois, Jean-Pierre Ferland et Karl Tremblay ?
À Québec sous la direction musicale d’Antoine Gratton (à qui on doit la résurrection du grand artiste Sylvain Lelièvre), malgré le déluge au début de la Fête, le spectacle a profité de l’animation solaire de Mara Tremblay, de son entrée violonistique endiablée par l’énergie de Marie-Annick Lépine, du discours patriotique vibrant de Benoît McGinnis désirant porter notre langue en étendard, de la voix rythmée et rebelle d’Ariane Roy avec la guitare de Mara, des photos si réussies (bravo aux techniciens) des jeunes amoureuses sous la pluie dans l’assistance, jusqu’aux Étoiles filantes confiées, riche idée, à la chorale des toutes jeunes filles du Vieux-Palais de l’Assomption, là où pourtant le spectacle de Michel Rivard venait d’être annulé vu les conditions climatiques; cette finale appropriée jouissait de l’accordéon de Marie-Annick, émue de retrouver les Plaines d’Abraham où le dernier spectacle avec les Cowboys Fringants y compris son chum Karl, père de ses enfants, avait retenti le 17 juillet 2023, comme quoi le Québec a beaucoup souffert et vieilli en moins d’un an, à preuve cette célébration sans nationalisme militant, très féminine et sensuelle.
Dominique, Christian et Justine ont fait vivre à Hilary (à droite), originaire de Hong Kong, sa première Saint-Jean à Québec sous la pluie. Photo Jean-Phil Guilbault – Journal de Québec
À Montréal au parc Maisonneuve, dans une Saint-Jean sous le thème de la chanson de Ferland, Une chance qu’on s’a, Pierre-Yves Lord prêtait son sourire bienveillant et sa longue expérience d’animation à une soirée plus jeune encore, grâce à la pétillante Éléonore Lagacé, à Fouki, Roxane Bruneau, Queenie et Kanen, révélation innue de grande sensibilité.
La partie moins jeune 😉 n’a pas ralenti le rythme de la soirée, appréciée par la foule très dense et très danse, dont une partie de la belle humeur provenait d’un ciel plus dégagé (et peut-être de la nouvelle de la libération du journaliste de wikileaks, Julian Assange ?) : ont bouleversé le public Patsy Gallant, Claude Dubois, Daniel Lavoie, premier de nos APLP de l’année en 1988 avec sa chanson Ils s’aiment qui aurait davantage trouvé sa place dans un spectacle intrinsèquement québécois que l’excellente mais moins pertinente Je voudrais voir New York et enfin, Judi Richards, cette dernière par ses sobres et souriantes prestations, dont une où elle s’est accompagnée du langage des signes, pour se rendre ainsi accessible à tous.tes, un exploit de concentration et d’humanité!
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