par Izabella Marengo

Le 17 mai, le Mouvement de la Paix a célébré son 75ème anniversaire, dans le cadre d’une journée riche en interventions, présentations et performances diverses, rassemblant des membres d’horizons géographiques et biographiques pluriels.

Témoignage de la Vice-présidente des Artistes pour la Paix – APLP- venue de Montréal.

Suite à l’invitation du Mouvement de la Paix que je ne pouvais pas manquer, me voilà à Paris, après une (trop) longue absence !

Avec le Comité de soutien à Julian Assange

Après une longue balade de découvertes où je retrouve avec bonheur une confiserie chère à mon coeur, je retrouve Édith Boulanger à la Salle Olympe-de-Gouges pour une table ronde organisée par le

Comité de soutien Assange dont fait partie le Mouvement de la Paix. À l’entrée, parmi des tables d’information, celui du Comité nous rappelle les origines de ce mouvement de solidarité et son actualité. Après plusieurs recours déposés sans succès, Assange est en attente de savoir si son appel ultime sera recevable (appel obtenu le 20 mai). Son combat contre les États-Unis est important et obtient de nombreux soutiens à travers le monde – il est en passe de devenir Citoyen d’honneur de la ville de Paris -. Il y est question d’un journaliste traité comme un prisonnier politique, où la liberté de la presse est bafouée et où le travail de journalisme d’investigation est menacé. C’est tout cela et davantage qu’ont exposé les invité.e.s de la table ronde, chacun.e selon son domaine d’expertise sur la question.

L’historique du Mouvement de la Paix et sa relève

Prochain rendez-vous le lendemain, pour les 75 ans du Mouvement de la Paix, avec une programmation bien détaillée. Après un ravitaillement chez Fleurs de prestige, j’arrive à la Mairie du 9e où se déroule la cérémonie . À l’entrée de la salle, une table d’accueil présentant des items à l’effigie de la paix : crayons, macarons, épinglettes, etc. La matinée est consacrée à l’historique du Mouvement de la Paix. D’abord, à travers ses dix premières années, Raphaël Spina nous présente la naissance et le développement de l’Association, à partir de 1945, au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale et année de création de l’ONU. Ensuite, Daniel Durand nous entretient de la solidarité du Mouvement de la Paix avec les luttes de libération des peuples, durant les années 50 jusqu’au milieu des années 70, période riche en événements sociaux et politiques de toutes sortes : par exemple, la guerre de Corée, l’indépendance de l’Algérie, la guerre du Vietnam. Après les échanges joyeux autour d’un bon repas, nous sommes de retour pour une nouvelle présentation. Daniel Cirera et Roland Nivet nous entretiennent du Mouvement de la Paix face au défi d’une Culture de la Paix, défi à relever particulièrement ces jours-ci, du fait des nombreux conflits existants (Tsahal-Nétanyahou vs Hamas-Haniyé, Russie-Ukraine, menace du nucléaire…). Ces présentations ont été suivies d’une courte période de questions et commentaires provenant de l’assistance.

Pour clore les présentations, la relève ! Des étudiants de l’Université de Rennes nous font partager leur vision de jeunes pacifistes. Ils veulent développer une Culture de la Paix et toutes ses valeurs auprès de leurs pairs, par le biais d’un réseau international des jeunes pour la paix via une plateforme en ligne, ainsi que diverses activités : ciné-débat, soirée thématique, forum, visite de l’UNESCO, de l’ONU.

Théâtre et piano pour finir en beauté

La dernière partie des célébrations en appelle à l’art, à la performance scénique, à la beauté. D’abord, une pièce de théâtre sous forme de monologue, Stabat Mater furiosa, de Jean-Pierre Siméon, portée et livrée par l’interprétation courageuse, nuancée et très versatile d’Oriane Brassier, nous place face à face avec les émotions et les images contradictoires des horreurs de la guerre et la persistance de l’espoir. Ensuite, la talentueuse pianiste Coraline Parmentier nous éblouit et nous emporte avec un récital de musiques arabes issues du répertoire de pays du Moyen-Orient, sous forme d’incroyables transcriptions pour piano de sa main ; elle nous a également interprété une composition originale inspirée d’un poème palestinien. Cette grande journée de fête se conclut par un cocktail, une occasion ultime d’échanger les bons mots, les impressions et les idées autour du verre de l’amitié, que nous levons bien haut à la paix !

Longue vie à la Paix !

Izabella Marengo, Vice-présidente

« Les Artistes pour la Paix », Montréal, Québec

(Un immense merci à André Cloutier, membre de longue date des Artistes pour la Paix, et abonné à Planète Paix dont la généreuse contribution a permis la réalisation de ce voyage.)

Nota bene: Ce témoignage a d’abord été publié dans la revue Planète Paix, numéro 693, Juin-Juillet-Août 2024, en page 6.