Montréal le 21 septembre
En cette Journée internationale de la Paix, le Manifeste pour la Paix a été officiellement lancé dans le grandiose Atrium de l’édifice Gaston-Miron, siège du Conseil des arts de Montréal, sous la présidence d’honneur de M. Brian Bronfman. Le poète et artiste visuel André Jacob a fait lecture d’un extrait du texte, et Yvon Deschamps, auteur de l’avant-propos du Manifeste, nous en a donné un avant-goût. On peut revivre l’événement en cliquant ici.
Mont-Saint-Hilaire le 22 septembre
En présence de Mme Diane Lavoie, mairesse de Beloeil et préfète de la MRC de la Vallée-du-Richelieu, le Musée des Beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire accueillait le second lancement du Manifeste. L’auteur André Jacob, puis notre Yvon Deschamps national firent lecture d’extraits du texte.
Mme Lavoie profita de l’occasion pour annoncer que les 13 municipalités de la MRC ont adopté une résolution pour devenir membre des Maires pour la Paix. Voir autant de maires et mairesses adhérer aux Maires pour la Paix en même temps et d’un même élan est une initiative unique au pays. « Pour moi, un mouvement et une page Paix sont en train de s’écrire dans notre belle région et je suis fière avec mes collègues des autres villes d’y participer », de proclamer Mme Lavoie.
Le lancement du Manifeste fut suivi du spectacle du chanteur pacifiste Jofroi.
Victoriaville le 23 septembre
Le troisième lancement du Manifeste pour la Paix s’est tenu dans le cadre de la soirée de cloture du Festival de la Paix de Victoriaville. André Jacob et Yvon Deschamps, toujours égal à lui-même, firent une fois de plus lecture d’extraits et de l’avant-propos (rédigé spécialement par M. Deschamps). Le lancement fut suivi d’une soirée de réflexion multi-culturelle.
MON HISTOIRE
Mon histoire est celle d’un nomade millionnaire qui a vagabondé sur la Terre où ses pieds ont tassé le sable, la boue, et les pierres et le goudron des chaussées. Sur la Terre où il s’est imprégné de vents qui lui ont mis des sons dans sa voix. Sur la Terre où le Soleil a coloré son teint des couleurs de l’arc en ciel. Sur la Terre où il a mouillé son drap de peau à toutes les sources de l’eau. Sur la Terre où la flamme du feu a éclairé ses nuits et réchauffé son corps nu.
Ma patrie est cette île de terre hospitalière où je peux vivre mon exil dans l’immensité de l’Univers avec la flore et la faune comme un jardin où je prends la nourriture qui restaure mes forces durant mon errance.
Quand je trouvais au même endroit tout ce qui satisfaisait mes besoins j’ai rassemblé ma famille autour de moi, et les autres et moi nous nous sommes mis à nous ressembler, à force de boire la même eau, de nous baigner dans la même lumière, de partager la douceur de nos peaux et la rudesse de nos bras.
Quand la famille est devenue grosse elle enfantait un monde nouveau au milieu de la nature, les pierres sédentaires étaient empilées et des murs étaient érigés jusqu’au ciel à tel point qu’on ne voyait plus le Soleil le jour, ni la Lune la nuit. Nous nous sommes arrêtés si longtemps que nos pieds se sont enfoncés tels des racines dans le sol.
Nous ne marchions plus et nos corps s’affaiblissaient parce que nous avons mis toutes nos forces dans des murs.
Nous étions à nouveau nus mais cette fois ce n’était pas en pleine terre roulant dans le flot du ciel étoilé mais dans un tombeau de pierres.
Alors nous nous sommes regardés dans le miroir de nos yeux, nos yeux noircis par le désespoir, et nous avons pressé nos cœurs jusqu’à ce que la bile noire nous aveugle, et nos bras mous se sont noués autour de nos cous, et nous nous sommes privé du souffle de vie qui restait accroché au dernier rayon de Soleil, noyé dans notre dernier clair de Lune, au fond d’un désert.
Pierre sur pierre nous avons bâtis notre désespoir, à vouloir arrêter la course du temps, dans le roulis d’une planète qui ne supporte longtemps l’espérance, qu’avec les aventuriers qui vont à pieds, comme de modestes pèlerins, flânant d’un pôle à l’autre, parmi le vivant, tout le vivant, incompréhensible au désir de posséder une seule miette de cet unique continent. Ce pays unique roulant son carrosse dans l’écrin du ciel étoilé, pour y accrocher des rêves d’oisifs qui s’occupent à vivre.
Pierre Marcel Montmory – trouveur