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Essai nucléaire français dans l’atoll de Mururoa, Polynésie française.

La barre des 50 ratifications nécessaire à l’entrée en vigueur du traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) a été franchie samedi. En effet, le Honduras a ratifié le traité, à la suite du Nigeria, de la Malaisie, de l’Irlande, Malte et Tuvalu, qui avaient adhéré à l’occasion du 75e anniversaire d’Hiroshima. Le Canada n’a toujours pas ratifié le traité, malgré les nombreux appels de la société civile, ICAN, CNANW et Artistes pour la Paix en tête, et le fait que trois des partis d’opposition aux Communes sont en faveur du traité.

Le traité, qui interdit la fabrication, l’usage et l’entreposage des armes nucléaires, entrera en vigueur et deviendra loi internationale le 22 janvier 2021.

Le Honduras a décidé de ratifier le traité après avoir pris connaissance de la lettre envoyée par les États-Unis aux pays signataires, dénonçant la ratification du traité comme une « erreur stratégique » et leur enjoignant de revenir sur leur décision.

Même si les pays nucléarisés refusent le traité, les défenseurs du TIAN prévoient que son officialisation jettera l’opprobe sur les armes nucléaires, ouvrant la voie à un changement d’attitude tout comme les traités sur les bombes à sous-munitions et les mines anti-personnel.

Le secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, a déclaré : « Ceci marque le point culminant du mouvement mondial qui veut mettre en lumière les conséquences humanitaires catastrophiques de l’usage des armes nucléaires ». Selon M. Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge, il s’agit « d’une victoire pour l’humanité et la promesse d’un futur plus paisible ».

Pendant ce temps, dans le Pacifique…

Parmi les premiers adhérants au TIAN, citons les nations insulaires du Pacifique : Fiji, Kiribati, Palau, Samoa, Vanuatu, Tuvalu, la Nouvelle-Zélande et Nauru – l’Australie avait refusé au nom de ses liens avec le Royaume-Uni. Depuis 1947, 315 essais nucléaires ont eu lieu sur les îles Marshall, à Kiribati, en Australie et en Polynésie française. Les séquelles physiques, psychologiques et politiques en sont encore ressenties de nos jours.

Les îles Marshall, particulièrement touchées par des années de tests incessants, appellent à la publication publique des données sur les essais. En effet, le manque d’information est un obstacle majeur à l’étude, et donc à la réparation des sites atomisés.

Le traité comprend une clause d’obligation positive, qui prévoit une assistance aux victimes d’explosions nucléaires ainsi que la réparation environnementale dans les territoires affectés.