Le Foyer Films est fier d’annoncer que le film Richelieu s’est vu décerner de nombreux prix au courant de la semaine dernière, à commencer par le prestigieux Bayard de la meilleure première œuvre au Festival International du Film Francophone de Namur. Le prix décerné par le jury Émile Cantillon est doté d’une bourse d’aide à la distribution et à la promotion d’une valeur maximale de 12 500 Euros afin d’accompagner la sortie en salle du film sur le territoire de la Belgique.
Dans le cadre de sa première française au Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz, Richelieu a également reçu un trio de récompenses : Prix d’interprétation féminine pour Ariane Castellanos, Prix du public et Grand Prix du jury présidé par Agnès Jaoui. Le film arrivera sur les écrans français sous le titre Dissidente en avril 2024.
Au Athens International Film Festival en Grèce, c’est avec le Prix de la critique grecque ainsi qu’avec le Prix du public que Richelieu est reparti après une série de projections à guichet fermés.
Un peu plus tôt ce mois-ci, la comédienne Ariane Castellanos a été aussi récompensée par le Prix d’interprétation (Best lead performance) au Calgary International Film Festival.
Enfin, le jury du prix du Meilleur cinéaste émergent (Emerging Canadian Director) du Vancouver International Film Festival a quant à lui étét remis au réalisateur Pier-Philippe Chevigny avec une mention honorable pour la qualité de son travail.
Richelieu est toujours à l’affiche au Québec pour une sixième semaine d’exploitation.
Pour voir la Bande annonce, c’est par ici.
Rappel de l’article précédemment publié sous le titre : RICHELIEU, CHEF D’ŒUVRE CRUEL ET NÉCESSAIRE
Le Foyer Films est fier de nous informer que Richelieu s’est vu décerner le Grand Prix au Festival Les Percéïdes, choix d’un jury présidé par Luc Picard (APLP 2015). Sa première mondiale a eu lieu au prestigieux Festival de Tribeca (New York) et sa première européenne au 57e Festival international du film de Karlovy Vary (République tchèque). La carrière de ce tout premier long métrage de Pier-Philippe Chevigny se poursuivra cet automne, puisqu’il est sélectionné dans de prestigieux festivals tant au Canada (Vancouver, Calgary, Sudbury, Halifax) qu’à l’international (notamment Namur et Antalya).
Présente tout au long des quatre-vingt-dix minutes intenses de l’œuvre, l’actrice Ariane Castellanos porte tragiquement, avec son destin à la Bertolt Brecht, la difficile humanité de celle qui, suite à un divorce douloureux, a accepté pour payer les traites de son appartement de travailler pour une entreprise agricole. Elle tente d’y maintenir une distance entre d’une part le contremaître québécois joué avec intensité remarquable par Marc-André Grondin soumis à des pressions économiques insoutenables d’un patron français, et d’autre part les travailleurs, à qui elle a pour tâche officielle de traduire les exigences excessives qui s’accumulent, jusqu’à l’endossement d’illégales intrusions dans leur vie privée avec des caméras de surveillance, point sur lequel se rompt sa docilité d’employée.
Ces travailleurs immigrés guatémaltèques n’ayant à cause de la barrière de la langue personne d’autre à qui confier leurs états d’âme (et de corps, vu les maladies qui les affectent causées par un travail éreintant et les heures supplémentaires ajoutées impitoyablement), Ariane (car c’est aussi le prénom du personnage) va, d’abord à son corps défendant, peu à peu s’inspirer de celle qui vainc le minotaure du capitalisme, Pasiphaé « la lumineuse pour tous ». Elle peut heureusement compter sur le soutien moral de sa mère logeant au bord du Richelieu, jouée par la si humaine comédienne Micheline Bernard.
Avec les nuances indispensables et grâce à des informations sensibles (les travailleurs doivent signer un onéreux contrat syndical, même si leur contrat d’emploi initial leur refuse tout recours syndical!), le jeune réalisateur Pier-Philippe Chevigny a su magistralement éviter les nombreux écueils de manichéisme inhérents à un tel sujet, afin qu’on s’attache à l’intrigue inexorable, sans recours à des émotions artificielles, comme le faisait hélas le si médiocre Oiseaux ivres de 2021[i].
Qui est ce réalisateur? Le jeune cinéaste originaire de la région de Sorel-Tracy remarqué pour ses courts métrages Vétérane (présenté à Clermont-Ferrand et Namur) et Recrue (TIFF, Busan, Tirana) dont Richelieu est le premier long métrage, s’appuyant comme pour ses courts métrages sur un rigoureux processus de recherche documentaire, semble suivre le chemin exigeant de l’artiste anti-nucléaire René Char : « Il n’y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l’accomplit. L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant. »
Si bien servi par la direction photo signée Gabriel Brault Tardif, le scénario implacable ne relâche jamais la tension de l’essentiel, sans fuir vers quelque intrigue secondaire (même en abordant la bureaucratie hospitalière qui aurait été un terrain fertile!), jusqu’à la fin offrant à notre grand soulagement une éclipse d’ouverture lumineuse à laquelle participe l’acteur Nelson Coronado soumis à tant d’épreuves.
Nelson Coronado et Pier-Philippe Chevigny (Photo Sandra Larochelle; Courrier du Sud)
Richelieu est distribué au Canada par Funfilm Distribution, tandis que Be For Films assure les ventes internationales. Il est produit grâce à la participation financière de la SODEC, de Téléfilm Canada, du Fonds Harold Greenberg, du Conseil des arts et des lettres du Québec, de la SACD, de la région Bretagne en partenariat avec le CNC, en association avec UniversCiné et en collaboration avec Radio-Canada.
Fondée en 2019 par Geneviève G. Gosselin, Le Foyer Films est une compagnie de cinéma montréalaise dédiée au cinéma d’auteur et à la coproduction internationale. Le Foyer veille à développer des courts et longs métrages qui réfléchissent autant aux thématiques choisies, qu’à la façon de les mettre en forme, en s’intéressant particulièrement aux démarches cinématographiques poétiques et politiques.
[i] Hélas préféré par le jury des prix Iris 2021 au film incandescent Bootlegger de Caroline Monet : https://lautjournal.info/20211013/bootlegger-bien-davantage-quun-suspense-passionnant
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