Réveils douloureux le 9 février à Radio-Can

De Pierre Jasmin, Artiste pour la Paix, 10 février

Hors du formatage de leur programmation propagandiste de nouvelles déformées et de reportages tirés des bas-fonds anti-québécois, anti-cubains, sinophobes et anti-russes, Radio-Canada s’est élevée le dimanche 9 février grâce à l’émission inspirée Tout le monde en parle de Guy A. Lepage. Sera-ce un simple sursaut?

  1. Deux invitées Caroline Harvey Blouin de Médecins sans Frontières et la

professeure de sciences politiques Marie-Joëlle Zahar ont révélé en mots directs et catastrophés la situation humanitaire dévastée de Gaza privée de l’UNRWA et elles ont défoncé les lubies Nétanyahou-Trump universellement honnies (sauf par Céline Galipeau tentée par sa naïveté de les accepter!) comme violations du droit international. Même l’Égypte et la Jordanie envisagées comme pays d’évacuations ont dénoncé cet horrible projet de nettoyage ethnique. La coordinatrice de MSF a fait une comparaison éloquente de ses deux dernières visites à Gaza, la première au printemps 2024 via l’Égypte et Rafah encore à peu près intacte, la seconde à l’automne via un military checkpoint accédant à un paysage lunaire totalement rasé et à des humains parqués dans des ruines qui furent leur chez-soi, en état de famine avancée, tandis que les nouvelles de Radio-Can interviewaient indécemment Nétanyahou indigné de voir trois otages israéliens amaigris, sans montrer leurs gardiens du Hamas évidemment amaigris aussi et l’état famélique épouvantable des prisonniers palestiniens relâchés en Cisjordanie.

Y a-t-il une solution? Malgré tout, celle à deux états, avancée par le droit international défendu par le Tribunal pénal international de l’ONU ayant soumis Nétanyahou en état virtuel d’arrestation pour le génocide palestinien (terme toujours honni à Radio-Can), et autrefois par le Traité de Jean Chrétien contre les mines antipersonnelles : envoyées en Ukraine par les États-Unis qui n’ont signé ni le Traité de Rome ni le traité canadien, elles ont pour effet de faucher les jambes des Ukrainiens qu’elles étaient censées défendre, selon le sénile Biden…

  1. L’auteure Kev Lambert, Simon Brault, ancien directeur du conseil des Arts du

Canada et la présidente de l’Union des artistes, Tania Kontoyanni, revêtue du chandail des Canadiens, seul moyen d’attirer l’attention de nos décideurs de la CAQ, sont venus mettre les points sur les i sur la présentation la veille à Marie-Louise Arsenault par Dominic Champagne (i) sur la crise sans précédent que traverse le milieu culturel dans un creux de vague qualifié d’historique :

  • désertion désolante de très nombreux effectifs d’artistes visuels, circassiens,

de la danse et du théâtre qui ne sont plus capables de vivre de leur métier ;

  • coupures de postes et de programmes à l’Orchestre Métropolitain et à Ex

Machina (j’ai mes billets pour le Hamlet de Robert Lepage et Guillaume Côté le 20 février au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts : et vous?), vu la non-indexation des appuis gouvernementaux;

  • dans une lettre à la Presse (les nôtres sont censurées), Kev Lambert dénonçait

cette semaine la gravité de la situation ignorée par nos gouvernements comptables qui courtisent les plus riches, par exemple les candidats libéraux fédéraux qui renchérissent sur la coupure de l’impôt sur le gain en capital qui pourtant aurait rétabli plus de justice fiscale en ponctionnant les plus riches.

  • Tania réclame une trentaine de millions de $ pour arrêter l’hémorragie, sinon

la culture sacrifiée fera en sorte de réaliser le 51ᵉ état américain par en-dedans !

  • Simon renchérit en clamant que les artistes n’y arriveront pas par eux-mêmes,

tant que la culture ne deviendra pas un service public, tant on s’empresse de servir le privé d’abord, en santé comme ailleurs.

  • en conclusion, Tania a rappelé qu’il y a soixante ans au Québec, la révolution

tranquille décidait de bâtir pour le bien commun la santé, l’éducation et une culture d’artistes ambassadeurs du peuple travailleur, tels Vigneault et Yvon Deschamps. À Guy A. qui demanda quelles seraient les conditions pratiques d’une renaissance, Simon et Kev ont expliqué les mécanismes de productions de pièces de théâtre et de musique (répétitions, décors, etc.) dans lesquels les écoles devraient s’impliquer (on a coupé les entrées gratuites aux musées pour la jeunesse) et Marina Orsini a rappelé que les séries télévisées il y a trente ans consacraient trois fois plus de temps et d’argent par épisode tourné.

Le segment de l’émission s’est terminé par la recommandation de lire Si l’Art pouvait changer le monde de Simon Brault, ouvrage savant, internationaliste radio-canadien qui se penche sur Joyce Echaquan et sur Kanata et SLAV en ignorant les articles des Artistes pour la Paix et ceux de l’Aut’Journal et de Presse gauche, qui ne dissocient pas la remise en question politique des problèmes de la culture, sinon cette dernière est condamnée, en particulier celle de langue française, problème qu’il ignore.

  1. Mais il n’y a pas eu que des réveils douloureux à Tout le monde en parle, il y a

eu la révélation si heureuse de Marina Orsini en chanteuse, avec un grain et un registre de voix totalement inattendus, séduisants dans leur maturité rodée par le métier sûr de Catherine Major qui aura 45 ans mardi prochain et de son partenaire Jeff Moran.

En résulte un CD Reconstruire les saisons, produit culturel magique québécois avec des chansons, débarrassées du beat américain prévisible habituel, où on trouvera des duos extraordinaires avec Richard Séguin, Paul Piché, Manuel Tadros et Nelson Minville, ainsi que du piano aux harmonies fluides et non commerciales, nappé des violons des mommys on the run. Un pur délice! Il faut en écouter la première chanson publiée en clip, la mère (Musicor), où Marina s’épanche, crédible : Je ne suis pas de taille pour la peine que j’ai.

Et dire que je n’ai écouté ce segment que pour faire plaisir à mon épouse, grande fan des émissions culinaires inspirées 5 chefs dans ma cuisine. La série Les filles de Caleb il y a plus de trente ans, désolé de me répéter, a tant fait pour éduquer de façon non didactique le Québec entier au féminisme grâce au génie combiné d’Arlette Cousture, des acteurs et actrices magnifiques et du réalisateur Jean Beaudin, avec l’aide au scénario et aux dialogues de Fernand Dansereau et avec la musique de Richard Grégoire, qu’elle devrait être diffusée comme culture indispensable au 1ᵉʳ niveau de nos écoles secondaires ou à la maison pour nos enfants !

  1. Et le Superbowl? Son entracte a servi de matière culturelle à profusion de nos

nouvelles radio-can. Un peu de vantardise? Ayant prédit à mon fils un résultat de 36 à 20 pour Philadelphie, je n’ai pas été surpris du résultat 40 à 22 final : l’artiste de Kansas City, Mahomes, fut menotté.

i() https://www.artistespourlapaix.org/dominic-champagne-artiste-pour-la-paix-2012-le-29-octobre-2024/