Grande question : Doit-on vendre les connaissances humaines ?
On vend bien de nombreuses marchandises : le pétrole, l’uranium, les humains… (prononcer avec une grimace).
Il s’est passé en 2012 quelque chose qu’on ne peut passer sous silence, qu’on ne peut simplement pas reléguer aux oubliettes :
Notre jeunesse s’est montrée lucide en s’objectant à un avenir d’endettement pour accéder au savoir, aux connaissance, à l’instruction, à l’esprit critique, bref tout ce qui nous rend humains.
Les étudiants du Québec se sont objectés aux décisions du gouvernement Libéral
Et celui-ci a préféré plonger le Québec dans une crise sans précédent.
Parmi les jeunes qui ont fait grève, il s’est trouvé un groupe d’étudiants en design graphique, des gens inspirés, mus par un sentiment d’urgence, qui voulaient diffuser des messages nécessaires et rassembleurs.
Ils ont produit frénétiquement des images qui nous restent, bien après le printemps Érable
C’est l’École de la Montagne rouge
Ludiques, colorées, pleines d’imagination, les créations de l’ÉDLMR ont montré avec brio ce que nous APLP préconisons : que face à toute forme de violence, l’art est la réponse la plus à notre mesure, la plus adéquate, la plus humaine et la plus pacifiste.
Choisis parmi les 25 artistes de l’année du quotidien La Presse, la journaliste Chantal Guy a dit d’eux : « ils auront prouvé que l’art est aussi un pouvoir. »
Les APLP sont heureux de leur décerner un Prix Hommage
Pourquoi ?
Il existe deux sortes de Paix
Celle que j’appelerais la paix imposée: garder l’ordre connu, établi, quitte à user de violence pour garder cette « paix ». Elle maintient le mépris envers les jeunes, les peuples autochtones, envers les femmes (je salue au passage la danse de cet après-midi dans le cadre de « One Billion Rising »).
Cette prétendue « Paix » maintient la pauvreté, les injustices, la faim, et surtout les monopoles.
Elle maintient en force l’industrie empoisonnante du nucléaire, de l’agriculture de pesticides, des hydrocarbures polluants, du lucratif commerce des armes… et celui de la désinformation…
Ce sont des cas contre lesquels les APLP luttent depuis près de 30 ans.
Nous avons été attentifs à cette jeunesse qui aspire à une paix plus juste et naturellement harmonieuse, et c’est l’idée qui a motivé ces graphistes.
L’ÉDLMR a séduit beaucoup de gens.
Ils ont montré que l’inverse de détruire est de créer, que la meilleure résistance passe par la joie et que l’art attise l’esprit ludique et pacifiste en temps de crise.
Leur couleur a inspiré les autres générations à participer aux changements de société.
Ils vous diront qu’ils ne sont pas les seuls, en effet, ils ont travaillé main dans la main avec :
- Le fil rouge (communication UQAM)
- La boîte rouge (production vidéo)
- Rabbit Crew
- Loco Locass (notamment avec leur idée de l’oiseau-drapeau fleurdelysé — Fête nationale à Québec)
- La revue Fermaille qui publie des écrivains et des poètes d’ici
- Les oiseaux rouges
- La ligne rouge
- …
Rappelons leur gros cube rouge sur roulettes, leurs ateliers de sérigraphie en plein air…
Ils ont touché la scénographie en faisant l’habillage de « Nous point d’interrogation »
un événement de parole qui visait à « rendre visible et opérante la liberté qui nous caractérise… et qui nous échappe en même temps. »
Soulignons aussi leur travail avec Urbania et l’Office national du film (ONF).
Leur implication a entre autres contribué à faire un immense succès de ce Jour de la Terre 2012 animé par Dominic Champagne, notre APLP 2011 et Frédéric Back, ayant reçu notre hommage en 2010.
À cette occasion : ils ont planté 22 érables rouges, en carré, sur le Mont- Royal
Le 22 avril a suscité une solidarité exemplaire des Québécois au service d’enjeux écologiques graves négligés par le précédent gouvernement : amiante, gaz de schiste et centrale nucléaire.
L’ÉDLMR s’est aussi indigné contre la fameuse loi spéciale 78.
Et s’est toujours dissociée de la violence que certains obscurs voulaient généraliser.
Ils ont dénoncé la violence policière de l’année dernière :
À ce propos, je me dois de signaler que les APLP sont co-signataires d’une demande formelle à Madame la première Ministre d’instituer une commission d’enquête sur cette brutalité. Nous attendons encore sa réponse.
L’ÉDLMR s’est voulue une « île dans le temps », pour reprendre les mots mêmes de l’instigateur du groupe : Guillaume Lépine. Ils n’ont pas voulu s’acharner pour ne pas risquer que leur travail finisse par être perçu comme banal. Ils ont fermé tout doucement boutique à l’automne.
Mais il nous reste leur souvenir… et ce Prix Hommage
Avant de faire monter Guillaume sur scène, et comme nous sommes aujourd’hui dans le cinéma jusqu’au cou, voici un petit bout du documentaire signé Maël Demarcy-Arnaud qui sera présenté le 25 à 17h à la grande bibliothèque pour les Rendez vous du cinéma Québecois (non pas au Festival du Nouveau Cinéma comme erronnément annoncé pendant l’hommage —ndlr).
C’est le film « Aujourd’hui pour moi, demain pour toi »
Remplacé ici par la bande annonce du film
(plus long que ce qui fut présenté lors de l’événement des Artistes pour la Paix)
En terminant, j’invite celui qui a été l’instigateur de l’ÉDLMR, celui qui, il y a un an hier, fondait son groupe : Guillaume Lépine
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