Présence autochtone souhaitée plus que jamais!

Présence autochtone souhaitée plus que jamais!

Par Izabella Marengo et Pierre Jasmin, Artistes pour la Paix

Le mardi 6 août 2024 à 19h30, au Cinéma Cinéplex Odéon Quartier Latin, les Artistes pour la Paix ont eu l’honneur d’être invités à la soirée d’ouverture du 34e Festival international de Présence autochtone. On pouvait mesurer l’engouement populaire pour cet événement par une salle remplie à pleine capacité – avec des files de gens qui attendaient à l’étage de réception du cinéma. Les mots de bienvenue d’usage furent prononcés par, entre autres, Charles Bender, président du conseil et André Dudemaine, directeur de Terres en vues – société pour la diffusion des cultures autochtones – avec un rituel d’ouverture agrémenté de chants et tambours, puis place au cinéma!

Wendat Endi

En première partie, fut présenté Wendat Endi, un court métrage documentaire de Vincent Careau, de l’École des médias de l’UQAM – et employé du Cinéma! Le réalisateur nous fait entrevoir une démarche personnelle de renouement et d’acceptation de son identité wendat, à travers de simples conversations avec sa grand-mère, ainsi qu’avec une artiste tatoueuse, issues de sa communauté. Une œuvre réconfortante, pleine de douceur.

Yintah www.yintahfilm.com
En projection principale, le documentaire Yintah, dirigé et produit par Jennifer Wickham et Brenda Michell + Michael Toledano, fut présenté en présence des deux co-réalisatrices et de Freda Huson, toutes trois protagonistes et militantes, qui ouvrirent la discussion suivant la projection, relativement brève compte tenu de l’audience nombreuse et de l’heure déjà avancée de la soirée.

YINTAH, c’est le territoire Wet’suwet’en, au cœur de l’histoire de résistance de cette nation autochtone de la côte ouest, se réappropriant ses terres en l’occupant de façon courageuse, acharnée et héroïque afin de stopper la construction de pipelines et de gazoducs envahissantsⁱ. Plongés dans le quotidien de cette lutte incessante, nous suivons Tsakë ze’ Howilhkat Freda Huson ainsi que Tsakë ze’ Sleydo’ Molly Wickham, chefs héréditaires wet’suwet’en, rejointes par d’autres activistes qui se battent depuis 10 ans pour empêcher des entreprises extractrices de piller leur sous-sol et polluer leurs rivières.

En figure de proue de cette résistance : les femmesⁱⁱ, guidées par les esprits de leurs ancêtres, qui leur donnent l’inspiration, l’espoir et la force nécessaires pour continuer. Ce documentaire d’appréciable longueur montre le mouvement de lutte résistante jusqu’à tout récemment dans le temps, nous faisant réaliser que travailler pour la paix et affronter les puissantes industries demande du courage, de l’aplomb, un sens certain de sacrifice et une loyauté ferme et tenace envers ses valeurs. Toutes ces qualités, on les retrouve chez les protagonistes de Yintah. On ne peut que s’incliner devant cette grande leçon de militantisme!