De 1957 à 1998, le Canada semble tourner le dos au colonialisme en appuyant l’ONU.
Quelques dates :
• Prix Nobel de la Paix 1957, Lester B. Pearson fonde les Casques bleus de l’ONU tandis qu’en Nouvelle-Écosse, le Canadien Cyrus Eaton accueille, suite au manifeste Einstein-Russell, les Conférences mondiales Pugwash pour la science et les affaires mondiales. L’organisme recevra le prix Nobel de la Paix 1995 pour les efforts du physicien Joseph Rotblat à contrer la menace nucléaire globale;
• 1961 : fondation de l’Institut canadien de recherche pour la paix (CPRI);
• 1963 : Diefenbaker s’oppose à l’acquisition d’armes nucléaires par le Canada;
• 1967 : grâce à des fonds gouvernementaux en faveur de la science et des arts, EXPO67 Terre des Hommes fait rayonner en pleine guerre froide à partir de Montréal la vision mondiale de solidarité de Saint-Exupéry;
• 1975 : la Charte des droits et libertés de la personne du Québec (Jacques-Yvan Morin, co-auteur) suit de 27 ans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme;
• 1978 : Pierre-Elliott Trudeau entreprend son audacieuse stratégie de « suffocation des armes nucléaires » à l’ONU; avec SALT II, elle serait responsable de la réduction du nombre de 70 000 bombes américaines et russes aux 15 000 actuelles;
• 1983 : à partir du groupe mondial Performing Artists for Nuclear Disarmament (Harry Belafonte & Liv Ullmann), se forment au Québec les Artistes pour la Paix.
• 1990 : contre l’avis des Thatcher et Reagan, Brian Mulroney obtient la libération de Nelson Mandela, symbole de la résistance populaire emprisonné depuis 27 ans. Le futur président de l’Afrique du Sud vaincra l’apartheid, pendant qu’un massacre encore non élucidé engloutit le Rwanda et les Casques bleus du général Dallaire, dont l’action est sabotée par le commandement américain à New York;
• 1991 : Signature de l’Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l’air dans le but de réduire les pluies acides ; suite à la chute du mur de Berlin et à la dissolution du Pacte de Varsovie par Gorbatchev, les APLP recommandent celle de l’OTAN ;
• 1992 : les APLP co-organisent l’Enquête populaire sur la paix et la sécurité (600 mémoires) [1] puis une présentation Jasmin – Roux au Comité mixte du Sénat et des Communes, à la suite de laquelle Jean-Louis Roux est nommé sénateur (1994);
• 1995 : le général canadien De Chastelain entreprend en Irlande du Nord le désarmement des milices paramilitaires (Paisley/Adams) avec l’aide de Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix 1976, obtenant ainsi la paix à un coût au moins mille fois inférieur aux expéditions guerrières canadiennes armées encore envoyées de nos jours en pure perte en Afghanistan contre les Taliban;
• 1997-8 : Jean Chrétien et Lloyd Axworthy instaurent le traité d’Ottawa contre les mines anti-personnel (Prix Nobel de la Paix 1997) et font émerger la Cour Pénale Internationale de La Haye (1998), initiative de son fondateur et premier juge, le diplomate canadien Philippe Kirsch à qui l’UQAM décerne un doctorat honorifique.
De 2003 à 2017, le Canada s’acoquine avec l’OTAN et les militaristes.
Paul Martin, ministre des Finances puis premier ministre, et Stephen Harper favorisent le militarisme de l’OTAN contre le multilatéralisme de l’ONU. La société civile du Québec proteste avec deux manifestations d’un quart de million de personnes à Montréal, la première avec Luc Picard, APLP2005, contre la guerre d’Irak [2] en 2003 et la seconde avec Frédéric Back, Hommage APLP2010 et Dominic Champagne, APLP2011, pour un printemps érable pro-écologique en 2012, pendant qu’Alanis Obomsawim, Hommage APLP2015, démarre l’idle no more des Premières Nations.
Commandités par le complexe militaro-industriel, les bombardements de l’OTAN, commandés par le général Bouchard sur la Libye en 2011, provoquent la tombée des armes du tyran Kadhafi entre les mains de milices islamistes qui, avec la complicité de l’Arabie Saoudite salafiste et de nos véhicules blindés à 15 milliards de $, mettent l’Afrique à feu et à sang. Des milliers de naufragés chaque mois en Méditerranée cherchent à fuir ces guerres que dénonçait notre mémoire à la Défense [3] rejeté antidémocratiquement par le ministre libéral Harjit Sajjan. Les guerres déchirent non seulement l’Afghanistan, l’Irak et tout le Moyen-Orient y compris le Yémen, la Syrie et la Turquie avec ses Kurdes [4] mais aussi l’Occident entier; car désemparés par les attentats terroristes et la marée de malheureux réfugiés de guerre victimes de nos bombardements, divers pays dont récemment les États-Unis tombent dans le populisme et le rejet raciste et islamophobe.
Si les premiers gestes de Justin Trudeau au pouvoir seront de confiner les bombardiers canadiens au sol en Irak [5], d’accueillir généreusement des milliers de réfugiés syriens et de surfer sur les plans écologiques viables de la société civile – l’Élan global.org au Québec et le Leap manifesto de Naomi Klein – en vue de la Conférence de Paris sur le climat, il met hélas à la remorque complète de l’OTAN une politique désastreuse qui :
- boude le processus entamé à l’ONU de négociation d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires, même si un millier de membres de l’Ordre du Canada (Canadiens pour une convention sur les armes nucléaires), rassemblés par le Pugwashite émérite Murray Thomson, demande au gouvernement canadien de se joindre aux 122 pays, aux 7400 Maires pour la Paix (dont le maire Coderre), au pape François, au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et aux milliers de parlementaires mondiaux (PPND) qui favorisent l’adoption du traité énoncé le 7 juillet après de brillantes négociations présidées à New York par l’ambassadrice costaricaine Elayne Whyte Gomez ;
- laisse les pipelines canadiens envahir des territoires autochtones avec du pétrole de sables bitumineux, qu’il subventionne scandaleusement à coups de milliards de $, aggravant ainsi le réchauffement climatique mondial de façon significative;
- préside en 2016 à la plus importante diminution à l’aide internationale canadienne, malgré les cérémonies en l’honneur de Malala Yousafzai [6] ;
- se laisse influencer par sa ministre russophobe des Affaires extérieures, Chrystia Freeland, et son ministre de la Défense vétéran de la guerre d’Afghanistan Harjit Sajjan, qui engagent le pays dans d’immenses hausses injustifiées de dépenses militaires (70% en quatre ans, 550 milliards de $ sur 20 ans) [7].
Le 10 avril, la Direction de la non-prolifération et du désarmement (ministère des Affaires mondiales) avait convoqué divers Canadiens à Ottawa ; appuyés par des milliers de Canadiens (ceasefire.ca + le Mouvement Québécois pour la Paix), les APLP ont redit non à l’OTAN militariste et oui à la recherche de la paix avec l’ONU.
À nous de convaincre Bloc Québécois, NPD, Parti Vert etc. de se liguer pour persuader Libéraux et Conservateurs d’abandonner leur politique militariste.
[1] Résumé de l’Enquête populaire: www.artistespourlapaix.org/?page_id=2659
[2] George W. Bush et Tony Blair envahissent l’Irak, rejetant du revers de la main les conclusions de l’ONU (inspecteur Hans Blix) à savoir que le despote Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destruction massive
[3] Notre mémoire à la Défense 3 août 2016 http://www.artistespourlapaix.org/?p=11183
[4] http://www.artistespourlapaix.org/?p=12725 Pétition pro-kurde à la ministre des Affaires extérieures
[5] http://www.artistespourlapaix.org/?p=7866 Lettre des APLP félicitant Trudeau pour ce fait
[6] APLP déclarant Malala personnalité de l’année 2013 : http://www.artistespourlapaix.org/?p=3673
[7] http://www.artistespourlapaix.org/?p=13458 et http://www.artistespourlapaix.org/?p=13466
ONU: à la solde des USA.
Notre appui à l’ONU n’est certes pas un appui au Conseil de Sécurité, comme on peut aisément s’en rendre compte en lisant nos articles et nos prises de position contre les bombes nucléaires: il est déplorable que ces dernières aient déterminé l’accession au Conseil de sécurité permanent des cinq plus grandes impuissances nucléaires (USA, en premier, comme vous dites, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne). Si plus d’associations et d’organismes appuyaient l’ONU, seule véritable chance pour la paix mondiale, elle pourrait se distancer davantage de ces cinq états dénoncés par 122 de ses états membres de l’Assemblée générale, que le secrétaire général a appuyés (voir http://www.artistespourlapaix.org/?p=13716. Puis-je vous engager à lire aussi notre article sur le nouveau Secrétaire général de l’ONU en http://www.artistespourlapaix.org/?p=12367
Je doute.
30 août 2017 – Concluant sa tournée au Moyen-Orient par un déplacement dans la bande de Gaza, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé mercredi à l’unité du peuple palestinien.
« Hier, j’étais à Ramallah. Aujourd’hui, je suis à Gaza. Ils font tous les deux parties de la même Palestine », a déclaré le Secrétaire général lors d’un point de presse organisé dans une école de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) située dans l’enclave palestinienne.
« J’appelle donc à l’unité, conformément aux principes de l’Organisation de libération de la Palestine », a dit M. Guterres. « La division ne fait que miner la cause du peuple palestinien », a -t-il prévenu.
4 millions de dollars d’aide en appui aux programmes de l’ONU à Gaza
A Gaza, le chef de l’ONU s’est dit profondément touché par la souffrance des habitants. « Je suis profondément ému d’être à Gaza aujourd’hui, malheureusement, pour être témoin de l’une des crises humanitaires les plus dramatiques que j’ai vues depuis de nombreuses années dans mon travail d’humanitaire aux Nations Unies », a-t-il déclaré.
« Gaza a besoin d’une solution à ses problèmes, mais, entretemps, je demande à la communauté internationale de soutenir fermement l’aide humanitaire à Gaza », a dit M. Guterres.
Malgré les ressources limitées dont dispose le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) géré par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), le Secrétaire général a ordonné l’octroi immédiat de 4 millions de dollars pour appuyer les activités du personnel onusien qui vient en aide au peuple de Gaza dans des conditions difficiles.
Supprimer les obstacles à la solution à deux Etats
M. Guterres estime toutefois que la solution aux problèmes du peuple de Gaza n’est pas humanitaire. Parallèlement à la nécessaire unité du peuple palestinien, le chef de l’ONU a réitéré son appel lancé hier à Ramallah en faveur d’un « processus politique crédible ».
« J’ai appelé à un processus politique crédible pour résoudre les problèmes qui existent et pour permettre la mise en œuvre de la solution à deux Etats, en supprimant les obstacles sur le terrain », a rappelé M. Guterres. « Mais, en même temps, avec ce processus politique, un programme d’action visant à améliorer les conditions de vie du peuple palestinien ».
Pour le Secrétaire général, Il est important de « rouvrir les fermetures dans l’esprit de la Résolution 1860 du Conseil de sécurité », qui appelait à un cessez-le-feu durable à Gaza menant au retrait complet des forces israéliennes, et d’éviter l’accumulation du militantisme qui « peut nuire à la confiance entre les deux peuples » israélien et palestinien.
A Ramallah, le Secrétaire général a évoqué son rêve de voir un jour la Terre Sainte avec deux Etats – Israël et la Palestine – vivre en paix et en sécurité ensemble.
« Permettez-moi d’exprimer mon rêve d’une manière différente : le rêve de pouvoir revenir à Gaza un jour et de voir Gaza dans le cadre d’un Etat palestinien en paix, avec la prospérité et le bien-être pour les gens de ce merveilleux endroit », a-t-il déclaré au dernier jour de sa visite au Moyen-Orient.