L’auteur est membre des Artistes pour la Paix, de Pugwash Canada et jusqu’en 2019 du comité de direction du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire (CNANW).
De 1957 à 1998, le Canada avec l’ONU tourne le dos au militarisme et au colonialisme :
– Prix Nobel de la Paix 1957, Lester B. Pearson fonde les Casques bleus de l’ONU tandis qu’en Nouvelle-Écosse, le Canadien Cyrus Eaton accueille les Conférences mondiales Pugwash pour la science et les affaires mondiales qui recevront le prix Nobel de la Paix en 1995 pour leurs efforts à contrer la menace globale nucléaire;
– En 1963, Diefenbaker s’oppose à l’acquisition d’armes nucléaires par le Canada;
– Le 27 avril 1967 : grâce à des fonds généreux en faveur de la science et des arts, EXPO67 Terre des Hommes fait rayonner de Montréal une vision mondiale de solidarité;
– En 1975, la Charte des droits et libertés de la personne du Québec (Jacques-Yvan Morin, co-auteur) suit de 27 ans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme;
– En 1978, Pierre-Elliott Trudeau entreprend sa stratégie de « suffocation des armes nucléaires » à l’ONU, avec SALT II, responsable de la réduction du nombre de 70 000 bombes américaines et russes, aux 15 000 actuelles;
– En 1984, partant des Performing Artists for Nuclear Disarmament (Harry Belafonte & Liv Ullman, co-présidents), les Artistes pour la Paix sont fondés avec Yvon Deschamps, Raoûl Duguay, Antonine Maillet et Jean-Louis Roux;
– En 1990, contre l’avis des Thatcher et Reagan, Brian Mulroney obtient la libération de Nelson Mandela, symbole de résistance populaire emprisonné depuis 27 ans. Le futur président de l’Afrique du Sud vaincra l’apartheid, pendant qu’un massacre encore non élucidé engloutit le Rwanda et les Casques bleus de Roméo Dallaire;
– En 1995, le général canadien De Chastelain entreprend en Irlande du Nord le désarmement des milices paramilitaires (Ian Paisley/Gerry Adams) et avec l’aide de Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix 1976, obtient la paix à un coût mille fois inférieur aux expéditions guerrières canadiennes envoyées en Afghanistan en pure perte;
– En 1997-8, Jean Chrétien instaure le traité d’Ottawa contre les mines anti-personnel (Prix Nobel de la Paix 1997), fait émerger la Cour Pénale Internationale de La Haye (1998) grâce à son fondateur et premier juge, le diplomate canadien Philippe Kirsch. Encouragé par deux manifestations d’un quart de million de personnes à Montréal, Chrétien s’opposera en 2003, à la guerre d’Irak [1] où Bush et Blair veulent l’entraîner.
18 ans avec l’OTAN
Paul Martin et Stephen Harper sabotent l’ONU en endossant les guerres (et les bombes atomiques) de l’OTAN. La société civile proteste avec un printemps érable en 2012, la même année que démarre le mouvement idle no more des Premières Nations. Les bombardements de l’OTAN, commandés par le général canadien Charles Bouchard [2] sur la Libye en 2011, provoquent la tombée des armes du tyran Kadhafi entre les mains de milices islamistes qui ont l’appui de l’Arabie Saoudite salafiste, armée par Harper de véhicules blindés. Toutes ces guerres commanditées par le complexe militaro-industriel de Toronto déchirent encore non seulement l’Afghanistan, l’Irak, la Turquie contre les Kurdes [3] et tout le Moyen-Orient, mais aussi l’Occident désemparé qui réagit face à la marée de malheureux réfugiés de guerre par du populisme et un rejet raciste islamophobe.
Valse-hésitation de Justin Trudeau
Les premiers gestes de Justin Trudeau au pouvoir seront de confiner les bombardiers canadiens au sol en Irak, d’accueillir généreusement des milliers de réfugiés syriens et de surfer sur les plans écologiques viables offerts par l’Élan global.org au Québec et le Leap manifesto de Naomi Klein en vue de la Conférence de Paris sur le climat (COP21). Plus de mille membres de l’Ordre du Canada (Canadiens pour une convention sur les armes nucléaires), rassemblés par feu Murray Thomson, demandent au gouvernement canadien de se joindre à 122 pays, à 7000 Maires pour la Paix et au Secrétaire général de l’ONU Antonio Gutterres qui appuient l’abolition de l’arme nucléaire à partir du 7 juillet 2017 à New York.
Mais inféodé à l’OTAN, le Premier ministre Trudeau :
- [4] laisse le ministre Sajjan refuser le mémoire à la Défense des Artistes pour la Paix présenté lors de la consultation pseudo démocratique de juillet 2016 ;
- boude le processus de négociation d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires;
- laisse les pipelines canadiens envahir des territoires autochtones avec du pétrole de sables bitumineux, qu’il subventionne scandaleusement à coups de milliards de $, même s’il aggrave le réchauffement climatique ;
- se laisse manipuler par sa ministre russophobe des Affaires extérieures Chrystia Freeland et son ministre de la Défense Harjit Sajjan influencé par Donald Trump qui l’engagent dans de coûteuses dépenses militaires, malgré nos interventions le 10 avril 2018 lors d’une réunion convoquée à Ottawa par la Direction de la non-prolifération et du désarmement des Affaires mondiales.
L’ambassadrice qui nous visite à Ottawa ne recevra même pas la visite de la ministre des Affaires étrangères Freeland, selon Pierre Jasmin (à gauche) qui salue par contre les nombreux députés néo-démocrates qui viendront signer la copie du Traité sur la photo.
[1] George W. Bush (v-p Dick Cheney) et Blair ont envahi l’Irak, ayant transgressé les conclusions de l’ONU (Hans Blix) à savoir que le despote Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destruction massive
[2] Devenu jusqu’en 2019 représentant de Lockheed Martin (Canada), fabricant canadien de bateaux de guerre avec Irving et fabricant américain de bombes nucléaires et de F-35.
[3] http://www.artistespourlapaix.org/?p=12725 Pétition à la ministre des Affaires extérieures. Site de la conférence : https://www.un.org/disarmament/ptnw/
[4] Ministère de la Paix et de la Sécurité 2016 http://www.artistespourlapaix.org/?p=11183
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