Ces ventes auraient donc été à perte. De plus H-Q fait face dans la présente décennie à des surplus d’électricité qu’elle doit écouler souvent à bas prix. H-Q n’avait aucun besoin d’une centrale nucléaire reconstruite à grands frais. En plus, additionnée à l’annulation de l’achat de Point Lepreau par Hydro-Québec en mars 2010, suite à une pétition des Artistes pour la Paix mise par Amir Khadir sur le site de l’Assemblée nationale qui a rallié quatre mille signataires, la fermeture de G-2 a fait éviter la décote qui serait venue de Moody’s à Wall Street. Le Nouveau Brunswick l’a subie à partir de 2009, principalement à cause des problèmes de délais et dépassements de coûts pour la réfection de la centrale nucléaire Point Lepreau qu’Hydro-Québec s’est vue éviter d’assumer. Avec la décote sur les nouveaux emprunts, c’est donc au moins 9 G$ que le Québec a sauvés.
Par leurs analyses, leurs écrits, leurs films et leurs interventions dans tous les médias, ainsi que lors de tribunes publiques gouvernementales, de nombreux intervenants écologistes ont réussi à démontrer au public et aux élus l’énorme risque économique et sanitaire des réacteurs CANDU. Nous rendons un grand hommage aux groupes et personnes écologistes qui ont contribué de différentes façons à la décision courageuse du parti québécois de fermer la centrale nucléaire Gentilly-2 à Bécancour en décembre 2012.
En plus des 400 résolutions municipales qui ont appuyé le Mouvement sortons le Québec du nucléaire (MSQN), les organismes écologistes impliqués ont été représentés entre autres par les près de deux cents personnes suivantes : Abbott Matt, Adair Leticia, Archambault Sylvain, Auger Pierre, Back Frédéric, Beaulieu Lorraine, Beaulieu Renée, Beauregard Anne-Marie, Béland Nicole, Bélisle André, Bergeron Mylène, Berthelot Lucie, Bertrand Louis, Bois Sébastien, Boisclair Nicolas, Bombardier Yvan, Bonin Patrick, Bonneau Eugénie C, Bouchard Philippe H., Boucher Jacques, Boudreault Nathalie, Bourke Philippe, Bouthillier André, Bouthillette Nadia, Breton André, Breton Daniel, Brulemans Marc, Bruneau Mario, Buckthought Mike, Burcombe John, Cardinal Éric, Cardinal Hélène, Champagne Dominic, Charbonneau Simon, Chatillon Jean, Chénier Marc, Chirgwin Juan-Carlos, Coburn Stéphanie, Connors Hélène, Coon David, Cornelissen Kim, Cornwell Steve, Côté Véronique, Cyr Jean-Claude, Dagenais Jacques, Darier Eric, De Halleux Alain, Del Tredici Robert, Denault Jacinthe, Deschênes Miguel, Dion Jean-Luc, Dion Johanne, Duchesne Robert, Duguay Mary, Duguay Raôul, Dufresne Diane, Dumas Alain, Dworkind Michael, Edwards Gordon, Ennis Dan, Fairlie Ian, Fafard Marc, Ferland Éric, Fitzgerald Gretchen, Foisy Pierre, Fugère Michel, Gagnon Rose-Anne, Gaillard Henri, Gauthier Jean-François, Gauthier Raymond, Gauthier Yves, Gingras Daniel, Gingras Isabelle, Goudreau Michel, Green Daniel, Guilbeault Steven, Harley Mary Lou, Hart Phyllis, Hart Ramsey, Harvey Caroline, Hébert Élaine, Hébert-Houle Émilie, Heuff Romey, Imbeault Bruno, Iwaasa Raymond Stone, Jacob Henri, Jasmin Jean, Jetté Marcel, Joncas Hugo, Julien Pierre-André, Karon Alain, Kennedy Joy, L’Homme Denis, Lachapelle François A., Lack Larry, Lacoursière Estelle, Lair Richard, Laliberté Brigitte, Lambert Pierre, Lamothe Hélène, Lange Nancy, Lanouette Diane, Lapalme Jean, Lapierre François, Lapointe Ugo, Larose Gérald, Lauzon JiCi, Lavoie Dave, Leblanc Jacinthe, Leblanc Nathalie, Lebel Gaëtan, LeBel Geneviève, Leclerc Michel, Legendre Sophie-Anne, Le Hir Richard, Lemieux Julie, Levasseur Jacques, Lévesque Louise, Lussier Claude, McClenaghan Theresa A., Mclaughlin Beth, MacDougall Jack, Mainguy André, Marchand Manon, Maroist Guylaine, Massé Bruno, Mathis Marianne, Mayrand Karel, Meis Jean-Marc, Mélançon Carmen, Ménard Jean-Sébastien, Meunier Monique, Miyow Jr Stuart, Moll Marita, Monette Hélène, Mongeau Serge, Mousseau Normand, Murphy Sharon, Noël Réal, Nolan Willi, Normand Jérôme, Notebaert Éric, Noury Diane, Obedkoff Vicki, Pâquet Sylvie, Patenaude Michael, Patenaude Robert, Pelletier Jean-Marc, Pelletier Pol, Piché Claudette, Pradès José, Primeau Daniel-Jean, Pronovost Sonia, Proulx Jean-Yves, Prudhomme Maude, Rasmussen Patrick, Reddin Tony, Reid Réal, Rheault Donald, Robichaud Dawn, Rouse Chris, Roussy Johanne, Roy Annie, Roy Julie, Ruel Éric, Ruest Gaëtan, Saladzius Alain, Sauvé Lucie, Seguin Michel, Simard Christian, Simard Serge, St-Cerny Anne-Marie, St-Pierre Carolane, Stensil Shawn-Patrick, Tessier Berthe, Thériault Jean, Thompson David, Tippett Paula, Vaillancourt Jean-Guy, Vakil Cathy, Van Brabant Sylvie, Vandelac Louise, Veilleux Jean-François, Véronneau Pierre, Vigneault Réal, Ward Lee Ann, Waridel Laure, Welt Thomas.
Auteurs : Michel Duguay, Philippe Giroul et Pierre Jasmin
Notre lettre (sa version première) a été publiée sur:
http://www.vigile.net/La-fermeture-de-Gentilly-2-plus-de
http://www.journaldemontreal.com/2014/10/08/gentilly-2-plus-de-9-milliards-deconomie
http://www.apehl.ca/index.php/nucleaire
http://www.journaldequebec.com/2014/10/08/gentilly-2-plus-de-9-milliards-deconomie
Ecology and the economy are too often set in opposition. We give here an example where Québec saved more than 9 billion dollars thanks to ecologist citizen groups.The shutdown of the Gentilly-2 nuclear power plant has saved Québec more than 6 billion dollars (G$). In its 2 October 2012 report Hydro-Québec (HQ) wrote: « This means that a second life cycle for the power plant would have cost 6.3 G$ in addition to operating costs. » HQ added that the cost of electricity from Gentilly-2 (G-2) would have been 12 cents per kilowatt hour, while the selling price in the United States and Ontario is about 5 cents / kWh. These sales would have been at a loss. Moreover, in this decade HQ is dealing with excess electricity that it must often sell at low prices. Clearly, HQ did not need a nuclear power plant rebuilt at great expense. Furthermore, the shutdown of G-2, added to the cancellation of Hydro-Québec’s proposed purchase of the Point Lepreau nuclear reactor, following a petition si
gned by 4000 persons on the web site of the Assemblée Nationale, avoided a credit rating downgrade that would have come from Moody’s on Wall Street. That’s what New Brunswick experienced in 2009 mainly because of massive delays and cost overruns with the refurbishment of Point Lepreau. With the avoided rating downgrade on new loans, it’s more than 9 G$ that Quebec has saved.This open letter is intended as a special tribute to the environmentalist groups and individuals who contributed to the decision of the Parti Québécois to shut down the Gentilly-2 nuclear power plant in Bécancour in December 2012.Through their analyses, their writings, their films and interventions in all media, as well as in governmental public forums, many environmentalist citizens were able to demonstrate to the public and to elected officials the enormous economic and health risks of the CANDU nuclear reactors.
PS On trouve en gras des corrections en faveur desquelles je n’ai pas eu le temps de persuader mes camarades (qui ont fait le gros du travail de cette lettre), tout occupé à co-rédiger et à gérer la pétition contre les bombardements. J’aimerais dédier notre article à la mémoire de Marcel Jetté, mort hélas quelques jours avant de voir son rêve de fermeture de la centrale qu’il accusait d’avoir volé sa santé à cause des réparations dangereuses qu’on lui avait confiées. Le 13 avril 2011, il comparaissait à Bécancour devant la Commission canadienne de sûreté nucléaire, juste avant moi, et je l’avais encouragé, par une accolade, à continuer calmement son témoignage essentiel alors que trop bouleversé et malade, il s’apprêtait à y renoncer.
François A. Lachapelle qui a beaucoup travaillé à nos côtés a écrit dans Vigile.net:
D’entrée de texte, je précise que je fais partie des 183 personnes mentionnées dans le texte de MM Duguay, Giroul et Jasmin.
J’ajouterai quelques informations collatérales à l’économie globale de 9 milliards $ estimée par les signataires.
1. Le 19 décembre 2013, Hydro-Québec émettait un communiqué de presse dans lequel elle précise le nombre d’emplois requis pour la poursuite des activités du déclassement de la centrale Gentilly-2.
Voici un extrait de ce communiqué de presse : » Les activités prévues pour la prochaine année concernent, entre autres, le drainage et l’entreposage sécuritaire de l’eau lourde des circuits du caloporteur et du modérateur. Ces activités requerront l’expertise et la contribution d’environ 300 employés en 2014. »
2. Ce nombre d’employés m’a été confirmé par un employé de la centrale au cours de l’été 2014. De plus, ces employés sont informés que leur emploi peut durer encore cinq années. On est loin des cris des Chambres de commerce et des représentants syndicaux (FTQ) qui faisaient retentir d’une seule voix : » fermer Gentilly-2 signifie la perte de 800 emplois ».
3. Le même communiqué du 19 décembre 2013 d’H.-Q. écrit : » Au début de l’année 2013, il y avait environ 600 employés en poste à la centrale. Au terme de l’année 2013, 307 employés se sont trouvé un autre emploi au sein de l’entreprise, ont pris leur retraite ou ont quitté Hydro-Québec pour un autre employeur. De ce nombre, environ la moitié est restée dans la région de la Mauricie – Centre-du-Québec. »
Donc, il n’y aurait presqu’aucun employé permanent ou temporaire qui aurait perdu son emploi avec la fermeture de Gentilly-2 : 600 et non 800 moins 307 = 293 emplois requis pour le déclassement de Gentilly-2.
4. Finalement, ayant eu accès aux chiffres de production de la centrale Gentilly-2 depuis sa mise en service le 1er octobre 1983, presqu’aucun bénéfice brut d’exploitation n’a été dégagé durant les 351 semaines qui se sont écoulées jusqu’à sa fermeture le 28 décembre 2012 pour une production nette de 123 térawattheures.
En dollars 2012, au total, le bénéfice brut est de 484 millions $ pour la valeur de l’électricité nette produite et livrée à la centrale alors que pour la même période ou presque, la valeur des immobilisations additionnelles annuelles est presque équivalente au 484 M$ de bénéfices bruts, pour un solde NUL.
5. Et nous n’avons pas comptabilisé les coûts de construction, les coûts de démantèlement en cours jusqu’à « pré-vert » et les coûts de gestion et du retrait des déchets nucléaires qui sont de 3 catégories : légèrement, moyennement et hautement contaminés.
6. Conclusion : durant près de 29 années, les retombées économiques dont ont joui les régions limitrophes qui en dollars 2008 pouvaient représenter environ 100 millions de dollars, partagées 25-75 entre la Rive Sud et la Rive Nord, étaient du bien-être social déguisé, payé par tous les Québécois. On comprend mieux maintenant les cris de « merlan frit » des enfants gâtés salariés de Gentilly-2, appuyés par les néo-libéraux des Chambres de commerce dont la devise est : privatisons les profits et socialisons les pertes.
Encore aujourd’hui, le choeur de chant dirigé par Philippe Couillard nous répète que le Québec est dans le rouge. C’était vrai avec Gentilly-2 et il y a encore des Gentilly-2 avec les minières qui s’emparent de nos richesses naturelles et c’est encore vrai avec les compagnies et les particuliers qui délocalisent leurs bénéfices ailleurs qu’au Québec pour payer moins d’impôts.
Si le Gouvernement Couillard s’attaquait aussi aux fuites des bénéfices vers des paradis fiscaux, s’il coupait les privilèges aux 300 religions reconnues ne payant pas d’impôts étant reconnues OSBL, organismes sans buts lucratifs, s’ils faisaient des campagnes d’éducation pour éviter le sur-endettement des ménages pris ensuite à la gorge par les huissiers en contrôlant les publicités excessives encourageant les achats à crédit, le Québec ne serait plus dans le rouge. Et le neuro-chirurgien Couillard connaît ce qu’il faut faire pour limiter les hémorragies, à moins qu’il laisse faire.
Jean Claude Pomerleau ajoute à cet excellent texte de François:
Il faut ajouter à cette contribution des environnementalistes pour la défense des intérêts du Québec la lutte contre la centrale au gaz le Suroît.
C’était l’époque où Charest avait privatisé la filière gaz de Hydro Québec, il avait 12 centrales dans ses cartons. Le mouvement écologiste a fait dérailler ces projets. Une seule a passé : la centrale de Bécancour.
Cette centrale de Bécancour qui appartient à TCE de Calgary a produit pendant un an. Depuis, Hydro Québec a payé 1 milliard 600 millions en pénalités (au privé) pour ne pas que cette centrale produise ! Imaginez si les 12 centrales (privées) avaient été construites.
Ce qu’on doit aux environnementalistes (et à Daniel Breton, en particulier), ce sont des milliards de sauvés pour Hydro Québec, et le respect.