Cette fin de semaine, j’ai milité contre le festival Armée de culture avec d’autres pacifistes, pour la paix, pour l’amour, contre le budget démesuré accordé à l’armée, à la « défense », la haine et la peur de l’autre, la promotion de la violence. Et ces idées m’habitent plus que jamais ce soir, avec en plus une immense dose d’empathie pour tous, dans nos fragilités, dans nos délires, dans nos détresses.
Je partage en ce sens le très beau message de Claudia Leger, écrit sur le facebook du festival, en réponse à un militaire bien sûr pro-festival. Ça vaut la lecture. Mettez de l’amour partout.
— Marie-P. Grimaldi
« Il est évident que nous n’avons pas tout à fait la même vision du monde. Je préfère mille fois être utopiste — oser rêver à un monde meilleur, être libre dans ma tête et avoir la conscience tranquille — que d’être asservie aux intérêts corporatifs et idéologiques de notre culture de la peur, celle qui engendre pauvreté, iniquité et bien souvent la mort. »
« Bien entendu, la 2e Guerre Mondiale n’a pas été remportée par des artistes sur le champ de bataille en brandissant leurs pinceaux! Toutefois, citer l’argument qu’on doive notre liberté à l’armée parce que les Alliés ont sauvé le monde du fascisme est rétrograde – voir propagandiste – et ne va pas dans le sens de l’éveil; c’est refuser d’élever sa conscience et œuvrer à faire avancer le bien commun en se positionnant fermement pour le désarmement, la paix et l’amour universel. Au XXIe siècle, nous en sommes là, si nous voulons assurer la survie de la planète et de notre espèce.
« Ma liberté, non, je ne la dois pas à l’armée. Désolée. C’est de la rhétorique militaire propagandiste et je suis polie. Hannah Arendt appellerait ça la banalisation du mal. Je vous invite à lire son ouvrage « Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal » si vous n’êtes pas familier avec cette philosophe reconnue pour ses travaux sur l’activité politique, le totalitarisme et la modernité. Ça risque d’être éclairant.
« Non, ma quête de liberté, car il s’agit d’un moyen et non d’une finalité, je la dois aux vrais révolutionnaires : Martin Luther King, Gandhi, Jésus, pour ne nommer que ceux-là. Ceux qui ont osé imaginer, croire et construire un monde de non-violence.
« Lors du festival ARMÉE de CULTURE hier, on m’a confronté et humilié afin de me retirer mes tracts pacifistes « Bring Peace Over The Top » que je distribuais devant l’entrée du festival en scandant le slogan « L’amour, c’est gratuit. La guerre, c’est cher. Merci de propager la paix! » Pour ensuite me voir interdire ma pancarte « Propagande de l’Amour / All We Need Is Love » et cela sur tout le territoire du Vieux-Port sous peine d’amende. Même sans la pancarte, on continuait à m’intimider. Quand l’amour fait peur à ce point, c’est à se poser de sérieuses questions! Nous sommes pourtant à Montréal, une ville soi-disant pacifiste qui prône la liberté d’expression, vous me diriez, où on pourrait croire convenable d’exprimer son désaccord avec la tenue d’un tel festival. Je peux comprendre que certains festivaliers aient pu être irrités et ne pas comprendre que l’Amour est UNIVERSEL (qu’il faut aimer l’humanité entière afin de garantir un monde de paix), que de tuer pour quelque justification que ce soit est inconcevable — mais de là à interdire les militants pacifiques devant le site, un lieu public, ça en dit long sur la répression qui se déploie au Québec sous le régime d’Harper. Il faut à tout prix renverser la tendance néo-libérale et capitaliste, ces cancers de l’âme collective, qui placent les intérêts économiques avant l’être humain. Je n’ai jamais fait ce genre de militantisme avant et, même si j’ai été un peu ébranlée par l’attitude du personnel de sécurité et le manque d’ouverture des organisateurs, je suis contente d’avoir osé me tenir debout pour mes convictions. J’en suis fière mais j’ai surtout pu constater dans quel monde nous vivons véritablement : et cela n’a rien à avoir avec le portrait idyllique que vous dépeignez plus haut où nous avons recours à l’armée pour nous défendre seulement en cas d’ultimes agressions. Ne nous méprenons pas; les soldats ne sont pas entrainés à coups de méditations et de chants grégoriens. Ils sont entrainés à tuer, à nourrir en soi assez de haine contre l’Autre (vivant souvent dans un pays éloigné dont on ne connait pas ou trop peu la culture) pour appuyer sur la gâchette le moment venu ou lancer des missiles sur des populations bien souvent civiles. La culture militaire à ce que j’ai pu voir, et je n’ai pas envie d’en voir plus car elle me rebute, est patriarcale et violente même dans ces modalités les plus latentes. Je ne méprise pas les militaires en soi mais cette culture justement qui leur vole une partie de leur humanité. Ceux qui ont connu la vraie guerre, le sang et la merde des tranchées, sont revenus le plus souvent atrophiés et presque toujours traumatisés pour être ensuite abandonnés, avec trop peu de ressources et de soins; les anciens combattants vivant souvent dans l’isolement et le manque de soins adéquats pour leurs blessures psychologiques post-traumatiques. Certains deviennent d’antimilitaristes convaincus.
« Bref, il n’y a pas de demi-mesure ou de rhétorique pour justifier l’usage de la violence contre autrui, surtout pas à notre époque, après avoir connu les pires atrocités et génocides du XXe siècle. Il faut s’activer à bâtir un monde meilleur pour les enfants de demain — maintenant et ça urge. Il y a utopie que pour ceux qui n’osent pas se lever debout pour la Justice sociale. Pour les autres, ça s’appelle le labeur.
« Quand on est véritablement pour la paix universelle, ce n’est plus un souhait, une utopie ou un simple vœu pieux, mais une profonde réalisation. On hérite d’une grande responsabilité. On devient des objecteurs de conscience et on milite pour des valeurs pacifiques qui s’élèvent au-dessus de toute rhétorique. Cela dit, il faut surtout et avant tout commencer par soi-même; se libérer de toute la haine dans nos cœurs, celle à l’origine de tous les conflits. Hé oui, tout un programme et l’histoire de toute une vie! Mais c’est la seule vie à mon sens qui vaut la peine d’être vécue.
« Comme disait Lennon, « Je suis peut-être un rêveur mais je ne suis pas le seul. »
http://imaginepeace.com/archives/10573
« Ceci sera mon dernier commentaire. Je pense avoir tout dit. J’en profite pour vous remercier de m’avoir lu et permis de m’exprimer ainsi réfléchir à mes convictions. Merci à Armée de Culture d’avoir fait de moi une militante pour la paix plus que convaincue. Je suis contre la tenue d’une seconde édition. Et je ne suis pas la seule.
« Je termine avec cette citation en vous souhaitant beaucoup de paix et d’amour dans votre vie et avec votre famille :
»The greatest enemy of knowledge is not ignorance, it is the illusion of knowledge »
— Stephen Hawking« Merci de propager la Paix! »
(Textes reproduits avec la permission de leurs auteures.)
Le centre Soleil d’Afrique en partenariat avec le réseau Kya organise une journée de réflexion au monument de l’obélisque ce samedi 1er septembre de 10heures à 22heures. C’est un appel artistique pour la paix et l’unité nationale du Mali. L’espace est ouvert à tous les artistes visuels, photographes, vidéaste, musiciens ou dramaturge, qui a des œuvres sur la crise au Mali à faire découvrir leur œuvre au grand public.
Partenaires pour la Paix a vu le jour sur le site de collaboration musicale en ligne en mars 2009. Ce projet, qui allait devenir une association durant la même année, propose aux artistes du monde de collaborer sur les thèmes de la Paix et de la Liberté. Avec plus de 250 artistes membres sur cinq continents, Peace Partners s’est donné comme défi de créer le plus de chansons possibles sur les thèmes de la paix et de la liberté. L’année 2012 sera marquée par l’édition québéçoise du projet.