RÉVOLUTION EN 9 POINTS
PACIFISTE: dans une lettre du 20 octobre http://artistespourlapaix.org/?p=7866 , notre présidente Guylaine Maroist a félicité chaleureusement le premier ministre désigné, Justin Trudeau, pour son geste de rupture éclatant avec le gouvernement militariste précédent, c’est-à-dire la volonté d’arrêter les bombardements des F-18 canadiens au Moyen-Orient;
HUMANITAIRE : elle l’a félicité aussi pour son intention d’accueillir 25 000 réfugiés d’ici la fin de l’année, sans compter que l’arrêt des bombes sauvera des vies et des maisons et aura donc pour effet de tarir le flot des réfugiés de façon minime, certes, à moins que l’exemple canadien, encadré dans une stratégie pro-ONU, devienne contagieux;
FÉMINISTE : la création d’un ministère à la Condition féminine et la parité au conseil des ministres, sans nullement sacrifier à la valeur des nommés, procèdent de décisions aussi courageuses qu’inéluctables qui changent la politique. Tous les organismes publics, ONGs mais surtout conseil du patronat, sénat et autorités militaires (ouch !, ces trois-là en sont les plus éloignés, d’où leur conservatisme crasse) devront rapidement s’engager en ce sens de progrès démocratique! Même le gouvernement français salue le geste et déclare vouloir s’en inspirer;
ÉCOLOGIQUE : l’envoi à Paris de la jeune ministre de l’Environnement Catherine McKenna, dès son entrée en fonction, afin de prendre la mesure des changements minimaux attendus à la COP21, signale clairement que le Canada tient à réviser le catastrophique bulletin conservateur à l’international: des fossil awards à répétition. Nul doute que Stéphane Dion, heureusement nommé par Trudeau aux Affaires, non pas intergouvernementales mais étrangères, viendra épauler sa collègue pour négocier un retour aux valeurs de Kyoto qu’il n’a jamais cessé de professer (son chien s’appelle Kyoto) : nous étions ensemble à la manifestation montréalaise du 21 septembre 2014, appelée par M. Ban Ki-moon;
ANTI-RACISTE : rappelons-nous que le précédent gouvernement préférait les autochtones et les Afghans …en prison. Au nouveau conseil des ministres, ils sont quatre représentants (14% des ministres nommés!), dont Jody Wilson-Raybould, ministre de la Justice, ancienne chef des Premières Nations en Colombie-Britannique et Maryam Monsef, ministre des Institutions démocratiques, une réfugiée afghane de 30 ans;
JEUNESSE : Justin Trudeau, 43 ans, le seul de moins de 56 ans parmi les cinq candidats aux élections fédérales, se donne en exemple à la jeunesse politisée, ne craignant pas d’en nommer de plus jeunes que lui au Conseil des ministres;
UNIVERSITAIRE : quelle exacte imposante proportion de nouveaux ministres est diplômée universitaire? La science marque un grand retour en force, après les désastreuses neuf années d’un gouvernement créationniste, born again et opposé à la science. En rétablissant le libre droit de parole des chercheurs gouvernementaux ainsi que le formulaire long obligatoire du recensement, les Libéraux posent des gestes qui montrent leur préférence pour une population mieux informée;
COMMUNAUTAIRE : combien de nouveaux ministres, telles mesdames Marie-Claude Bibeau (Estrie) et LeBouthillier (Gaspésie) ont en plus une expérience communautaire, recueillie jusqu’en Afrique ? Et Kent Hehr, en chaise roulante, saura sûrement s’occuper des vétérans avec une nouvelle compassion;
FISCALE : la priorité en marche est de faire payer davantage d’impôts à ceux qui gagnent plus de 200 000$ par année et de soulager la classe moyenne.
À suivre, avec l’ombre pétrolière TransCanada au tableau: quand le nouveau premier ministre canadien déclare à M. Obama qu’il est déçu de voir rejeté le projet Keystone de pipeline de pétrole des sables bitumineux, là il ne parle vraiment pas en notre nom !
J’y serai à 13h avec la banderole des Artistes pour la Paix devant l’Hôtel-de-ville d’Ottawa,
Pierre Jasmin, vice-président des Artistes pour la Paix
[1] J’avais adhéré à 18 ans au parti libéral de Trudeau père en 1968, pour six mois après, démissionner et suivre René Lévesque dans son nouveau parti… J’ai abandonné la politique partisane en allant étudier le piano en Autriche et en URSS (1974-78), pour ne plus jamais y revenir.
Le ON du titre signifiant bien sûr la majorité des Canadiens, puisque les APLP ne supportent aucun parti en particulier, et comptent des sympathisants dans toutes les formations (ou presque!).
Peu importe QUI a voté pour qui,
dans cette phrase, c’est le ça énuméré qui importe…