Ce dernier vient à 17h 30 à la télévision de Radio-Canada (qui se réveille !) de livrer une entrevue-choc où il a rappelé d’entrée de jeu le bain de sang de centaine de milliers provoqué par l’invasion illégale américano-anglaise de l’Irak au mépris des règles de l’ONU et restée non sanctionnée jusqu’à nos jours. Il a ensuite calmement réitéré nos arguments qui demeurent inchangés, malgré la guerre qui fait rage en Ukraine.
La Presse avait relayé l’opinion suivante de l’ex-adjoint du ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion, très proche de la philosophie diplomatique de notre appel : « l’OTAN s’est dangereusement rapprochée de ses frontières aux yeux de Moscou. Nul ne peut ignorer sa géographie et la Russie a subi trop d’invasions catastrophiques pour l’oublier. » Il poursuivait en vantant LE MODÈLE AUTRICHIEN, comme l’avait fait le Globe & Mail. La Finlande, la Suède, la Suisse et l’Irlande, autres pays neutres européens, vivent très bien ce statut indépendant de l’alliance militariste et possèdent des institutions démocratiques plus solides que plusieurs de nos démocraties membres de l’OTAN qui doivent, comme la Grèce, rencontrer des objectifs d’armements irréalistes : ces objectifs montés à 3% du PIB sous Trump provoquèrent des sacrifices en santé, en aide sociale et en non-ajustement des dépenses (21.5 milliards de $ pour le pipeline canadien, ont annoncé les journaux cette semaine !) avec des politiques pétrolières qui sacrifient la planète selon le GIEC (ONU).
La guerre enclenchée par le président Poutine complique énormément la situation diplomatique, même si l’Inde et la Chine qui représentent près de la moitié de l’humanité ont refusé de la condamner. Mais nous prions le président ukrainien Zelensky d’arrêter de se draper dans la stature de héros militaire qui ne pourra que gonfler le nombre des morts inutiles de ses compatriotes, pour revenir à sa position initiale, dès son entrée en politique en 2019, de vouloir la neutralité et la paix de l’Ukraine : sa position avait alors été récompensée par les 4/5èmes des votes de son peuple qui ne veut pas la guerre.
Nous le prions d’accepter d’aller signer en Biélorussie un plan MINSK3 où il s’engagera à retirer sa demande de membership à l’OTAN et à proclamer la neutralité de l’Ukraine, deux conditions fondamentales exprimées mardi dernier par le président Poutine qui, irrité de ne recevoir aucune réponse, a emprunté sa déplorable offensive militaire.
Notre gouvernement va-t-en guerre, avec la lâcheté (que nous appuyons !) de ne pas mettre l’orteil de son armée en Ukraine, doit arrêter de presser les Ukrainiens de faire une guerre à sa place : madame Freeland doit se taire sur un conflit où elle n’a aucune objectivité.
Quant à nos médias, nous leur exprimons notre tristesse, selon notre article sur l’Institut suisse de recherche sur les médias exposant « la fabrication du consentement » de Noam Chomsky (MIT), de les voir enchaînés par des manchettes approuvées par la Pravda du Pentagone.
Il est à souhaiter qu’une telle prise de position puisse être relayée dans les grands médias. Actuellement, ils sont « branchés » sur les images sensationnalistes et les discours belliqueux. Croisons les doigts pour que les analystes pacifistes traversent les murs de l’information systématisée.