Cependant, il ne faut pas oublier que les puissances ne sont rien tant que la liberté n’en dispose pas. En disposer, c’est d’une certaine manière les « faire être » en se donnant à soi-même l’être. Le propre de la puissance, c’est qu’on ne la connaît qu’en la faisant exister pour qu’elle nous fasse exister. Elle n’apparaît que dans le travail cohérent et continu et se désarticule dès qu’on s’imagine seul.
Ainsi le rapport de la possibilité et de la puissance montre assez clairement comment le possible se réalise, mais comment, en se réalisant, il nous réalise. Jusque-là la valeur du possible n’était qu’une hypothèse. Sa réalisation (rendre réel) vérifie l’hypothèse. Elle franchit alors la distance qui sépare le subjectif de l’objectif (c’est-à-dire l’intersubjectif). Et c’est parce qu’elle implique toujours la réalisation que la valeur évoque le courage de se mettre au monde et la nonchalance de rester dans sa coquille d’obéissance.
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