Dessin de presse par Jacques Goldstyn, APLP 2022

Le pays est dans les nouvelles mondiales comme jamais auparavant, à cause d’une bévue de l’administration Trump ayant envoyé par erreur les plans détaillés d’un bombardement planifié par les Américains alliés d’Israël contre les Houthis. 

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a reconnu comme une « grosse erreur » le fait d’avoir inclus le journaliste Jeffrey Goldberg, rédacteur-en-chef de The Atlantic, qui à l’époque de la guerre d’Irak avait « fabriqué le consentement » en publiant de fausses nouvelles liant Saddam Hussein à Al Qaïda, dans un groupe de responsables américains parmi lesquels les chefs du Pentagone et de la CIA, discutant de ces frappes au Yémen. Des responsables de la Maison-Blanche tels Taylor Budowich et le vice-président américain JD Vance, au lieu d’admettre leur bévue, ont critiqué vertement les nouvelles révélations du magazine, estimant «qu’ils mentent pour maintenir une NOUVELLE supercherie». «Il n’y avait pas d’informations classifiées partagées» dans ce groupe de discussion, avait de son côté affirmé la directrice du renseignement américain, Tulsi Gabbard. 

Le sénateur démocrate Mark Warner a pour sa part fustigé «l’attitude négligente, imprudente, incompétente» des lieutenants du président républicain. L’opposition démocrate réclame la démission du chef du Pentagone, Pete Hegseth, auteur des copies d’écran de messages avec les horaires précis des frappes prévues contre le groupe rebelle du Yémen, deux heures avant que celles-ci n’aient lieu le 15 mars. «The Atlantic a concédé: ce n’était PAS des plans de guerre», a surenchéri Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison-Blanche. 

Réaction de nos médias militarisés : HEUREUSEMENT, le rédacteur a été assez responsable pour protéger le secret et permis que ces frappes de drones (MQ-9), de Tomahawks et de F-18 se déroulent sans anicroche (!) et fassent une cinquantaine de morts et une centaine de blessés, la plupart des civils. Plan de diplomatie ou de guerre? La vérité est crue. 

Le Yémen 

Quentin Müller du Monde diplomatique raconte comment la situation du pays s’est détériorée lorsque le président Ali Abdallah Saleh fut contraint de lâcher le pouvoir et que le président Abdrabbo Mansour Hadi, élu en 2012 lors d’un scrutin où il était le seul candidat, céda à une demande du Fonds monétaire international (FMI) sommant son gouvernement de baisser ses subventions sur les carburants. La qualité de vie, déjà fortement dégradée après les guerres successives menées contre les houthistes dans le nord du pays au début des années 2000, et trois ans d’incertitude politique, se détériore davantage. Dans un pays où 90 % de la nourriture est importée, le pouvoir d’achat baisse de nouveau, et l’inflation flambe. La révolte aurait donc d’abord une origine économique. 

Les Houthis – notes de wikipedia 

Descendus de Sa’dah pour accroître leur popularité lors d’échanges spontanés avec la jeunesse mobilisée par la révolte populaire, les houthistes mènent un coup d’État militaire depuis leur province. Le groupe, issu du Forum des jeunes croyants, organisation religieuse et culturelle majoritairement zaïdite cofondée en 1992, aurait d’abord agi en réponse à la propagation forcée du salafisme au Yémen, financée par l’Arabie saoudite. En 2004, l’assassinat par les forces de sécurité yéménites de leur fondateur, Hussein al-Houthi, a déclenché la première insurrection des houthis contre l’État. Jusqu’alors pacifique, le mouvement se scinda en deux factions, l’une modérée et pacifiste et l’autre prônant la lutte armée,  les houthis, qui https://fr.wikipedia.org/wiki/Houthis conserveront le contrôle de l’ancien Yémen du Nord. Considérer les houthis comme un mouvement politiquement aligné sur les intérêts iraniens serait exagérer leurs liens avec l’Iran. 

Depuis 2015, les houthis combattent l’intervention dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen, qui vise à établir le contrôle territorial total du gouvernement internationalement reconnu au Yémen. Les houthis se sont donc heurtés au Mouvement du Sud, à Al-Qaïda, aux Frères musulmans locaux, à la mouvance salafiste et à l’organisation terroriste Daech. Depuis 2023, ils tentent de gêner le commerce maritime en Mer Rouge en réaction aux opérations génocidaires de Nétanyahou à Gaza; ils lancent donc des attaques contre des navires commerciaux en Mer Rouge, par missiles et drones, auxquelles Trump riposte, avec l’aide d’officiers militaires canadiens de la salle de contrôle de Bahreïn qui sont ainsi complices de l’opération Prosperity Guardian (information obtenue du Réseau pancanadien pour la paix et la justice le 25 mars lors d’une réunion à laquelle participait Pierre Jasmin).