Par ces mots courageux et décisifs prononcés lors de l’assermentation des ministres Martine Ouellet aux Ressources Naturelles et Daniel Breton + Scott McKay à l’Environnement, Daniel lui-même a salué l’arrivée au pouvoir de notre première ministre Pauline Marois avec sa décision de clore un dossier majeur des Artistes pour la Paix. Sans compter ses autres décisions courageuses de suspendre la Loi 12 et la hausse injuste des droits de scolarité décrétée par les Libéraux et appuyée par la CAQ. Saluons aussi, après le printemps érable, sa nomination de Léo Bureau-Blouin comme son adjoint à la Jeunesse et de Pierre Duchesne et Marie Malavoy à l’éducation (respectivement cegeps et universités, écoles secondaires et primaires).
Le Devoir du 20 septembre : « Les verts sont au pouvoir », s’est réjoui Daniel Breton dans un point de presse qui a suivi le dévoilement du Conseil des ministres. La nouvelle ministre Ouellet a soutenu qu’elle et ses collègues auraient le souci de « concilier environnement et développement économique ». Mme Ouellet a confirmé que c’est elle qui annulerait le prêt à la mine d’amiante Jeffrey [un dossier que les Artistes pour la Paix ont poussé auprès du ministre de la Santé Réjean Hébert et auprès de Daniel Breton, de toute façon déjà bien convaincus de la nécessité d’agir] et qui ordonnerait le déclassement de la centrale nucléaire Gentilly II (voir plus loin). Mme Ouellet procédera aussi à la mise en place d’un moratoire complet sur l’exploitation des gaz de schiste, autre promesse péquiste [et un dossier où l’Artiste pour la Paix de l’année Dominic Champagne s’est illustré. Incidemment, le PQ semble s’inspirer de son manifeste Nous en s’éloignant définitivement du modèle de gouvernement invisible dénoncé dans son dernier ouvrage].
Ci-dessous un document-clé illustre des étapes du combat nucléaire qui a mobilisé vingt heures/semaine depuis cinq longues années les forces vives de Pierre Jasmin, vice-président des Artistes pour la Paix, heureusement appuyé par son président Daniel-Jean Primeau.
Mentionnons en premier lieu les militants incontournables sans qui cette victoire n’aurait pas été possible:
Linda Keen, davantage un symbole qu’une militante, renvoyée par M. Harper en décembre 2007 de la Commission canadienne de sécurité nucléaire dirigée, depuis, par Michael Binder en mission commandée pro-nucléaire sans nuances,
Michel Duguay, PhD en physique nucléaire de Yale University, professeur à l’Université Laval et notre leader au Mouvement Sortons le Québec du nucléaire,
Dr Éric Notebaert déjà au front pour la santé des Québécois lors de notre conférence à l’UQAM organisée dès le 6 février 2008 par Louise Vandelac et Pierre Jasmin,
Gordon Edwards, président de la Canadian Coalition for Nuclear Responsability, et son assistant Marc Chénier (regroupement pour la surveillance du nucléaire)
Amir Khadir, médecin et co-chef de Québec-Solidaire avec Françoise David,
[les ministres] Sylvain Gaudreault et Bernard Drainville, en plus de ceux déjà mentionnés, et les députés Yves-Marie Blanchet, Lorraine Richard, Noëlla Champagne, Sylvain Pagé l’ex-député Jean-Martin Aussant,
Ugo Lapointe de Pour que le Québec ait meilleure mine,
Marc Fafard, qui dirige le comité SISUR (Sept-îles sans uranium),
Docteure Isabelle Gingras, aussi à Sept-îles et membre de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement, avec les docteurs Michael Dworkind et Éric Notebaert,
Sébastien Bois de Trois-Rivières animateur infatigable du turbulent Centriquois et Mauriciens pour le déclassement nucléaire,
François Lapierre du Réseau québécois des groupes écologistes, membre actif du NPD et de l’Association pour la Protection de l’Environnement des Hautes-Laurentides,
le maire Gaëtan Ruest qui a mené près de 400 municipalités à dire non au nucléaire,
Christian Simard de Nature-Québec,
Karel Mayrand, de la Fondation David-Suzuki,
Éric Darier de Greenpeace,
Daniel Green de la Société pour vaincre la pollution,
Laure Waridel et Jean-Guy Vaillancourt, écosociologues,
Kim Cornelissen de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, avec Patrick Bonin et André Bélisle,
les artistes Diane Dufresne, chanteuse et peintre, Nicole Béland, animatrice de Art is Oxygen, Frédéric Back, cinéaste environnementaliste, Julie Lemieux, auteure de « Avez-vous peur du nucléaire? Vous devriez peut-être », Carolane Saint-Pierre, cinéaste, Robert Del Tredici, photographe, Caroline Harvey, auteure-compositrice-interprète, Daniel Gingras, Nancy Lang et Claudine Bertrand, poètes,
Michel Fugère, du Mouvement Vert,
Claude Lussier et ses collègues de Minganie Sans Uranium,
Stuart Miyow Jr traditionnaliste mohawk, Yvan Bombardier, de la confédération des métis, la nation crie opposée à l’exploitation uranifère à Matoush,
Marcel Jetté (1937-17 septembre 2012!), travailleur de Gentilly décédé d’une maladie reliée aux radiations jamais reconnue par la CCSN ni par Hydro-Québec,
François Lachapelle et Jacques Dagenais, intervenants économiques, ce dernier auteur d’un document dévastateur sur les dépenses somptuaires de voyages de M. Binder, président de la CCSN, et de son incapacité à répondre aux objections sérieuses des opposants au nucléaire,
Robert Dupuy (coordination PQ-APLP)
et Philippe Giroul aux communications du MSQN
Sûrement d’autres noms que nous oublions ce matin doivent être ajoutés à ce florilège de la victoire des opposants à Gentilly 2.
Pour encourager nos ministres québécois dans le combat à finir avec les Libéraux et les Caquistes, avec le Conseil du patronat, SNC-Lavalin et les différentes Chambres de Commerce, rappelons le dernier sondage Abacus réalisé le 1er avril 2011 au Canada (il ne s’agissait pas d’un poisson d’avril!) plus que confirmé par l’enquête du Nouvelliste (deux tiers des sondés de la région de Trois-Rivières en faveur de la fermeture de leur centrale):
58% des Canadiens s’opposent au nucléaire (75% de ceux qui votent traditionnellement Bloc Québécois, ce qui était la façon du sondage de refléter la tendance au Québec!)
20% n’ont aucune opinion ou sont incertains
22% appuieraient le nucléaire (30% chez les plus de 60 ans mais seulement 7% de ceux qui appuieraient le Bloc).
Si la tendance de la société distincte est peu surprenante, la principale source d’étonnement de ce sondage demeure la très grande disparité d’opinion parmi les sondés hommes, moins anti-nucléaires, et femmes, davantage opposées au nucléaire (manifestation d’une division THANATOS-ÉROS).
Citons la présence de plusieurs des intervenants nommés à la réunion houleuse de la Commission canadienne pour la sécurité nucléaire du 13 avril 2011 à Bécancour, suivant de peu la conférence de presse du 21 mars organisée par Greenpeace, les Artistes pour la Paix et le MSQN dix jours après la catastrophe de Fukushima : cette conférence de presse où Françoise David et Yves-François Blanchet siégeaient côte à côte avait entraîné non seulement l’adhésion de Pauline Marois au combat pour le déclassement de Gentilly 2, mais aussi celles, deux jours plus tard, des éditorialistes Louis-Gilles Francoeur (le Devoir) et François Cardinal (La Presse).
Citons la manifestation du 15 octobre 2011 illustrée par la photo en exergue de cet article sur le site www.artistespourlapaix.org et la majeure contribution de Guylaine Maroist et Éric Ruel, tenaces artistes pour la paix et réalisateurs du film Gentilly or not to be présenté à Télé-Québec en début de semaine.
Les artistes pour la paix
20 septembre 6 heures du matin
PS Pour mémoire :
Communiqué des Artistes pour la Paix de décembre 2009
(à peine réactualisé pour le bénéfice du mémoire adressé à la Commission canadienne de sécurité nucléaire le 20 mars 2011)
– Attendu les études exhaustives effectuées au cours des trois dernières années aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne (notamment, son étude Kinderkrebs in der Umgebung von Kernkraftwerken) démontrant des risques importants de leucémies ou demaladies congénitales suite à l’infiltration de tritium (les limites tolérées en tritium au Canada sont scandaleusement les plus élevées des pays nucléarisés : 7000 Bq/ L (Becquerels/Litre), alors que les standards européens sont de 100 Bq/L et ceux californiens tendent vers 15 Bq/L!!!) dans les écosystèmes proches de centrales nucléaires (cf. conférence du 10 octobre 2009 au Forum Social Québécois par l’expert britannique Dr Ian Fairlie),
– Attendu que toute dose de radiation comporte un risque cancérigène et génétique selonla Commission Internationale de Protection Radiologique et que l’effet cumulatif des légères expositions est à long terme aussi dangereux pour la santé qu’une seule forte exposition,
– Attendu que le gouvernement Charest a autorisé Hydro-Québec à aller de l’avant, sans passer par des audiences publiques du BAPE, avec deux centrales CANDU à la technologie périmée fortement émettrice de tritium, c’est à dire l’acquisition de Pointe-Lepreau au Nouveau-Brunswick et la reconstruction de Gentilly 2,
– Attendu qu’Hydro-Québec s’est vu décerner le prix de la Noirceur, remis par la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec à «l’organisme public qui manifeste le moins de transparence et pose le plus d’obstacles à la diffusion de l’information»,
– Attendu que, depuis le congédiement abusif en 2007 par le gouvernement Harper de madame Linda Keen, présidente de la Commission canadienne de sécurité nucléaire, on ne peut plus compter à 100% sur l’organisme fédéral pour assurer avec objectivité la sécurité des opérations d’exploitation des réacteurs nucléaires canadiens,
– Attendu que l’Assemblée Nationale semble voir la démocratie davantage menacée pardes confettis jaunes (incident du 26 novembre avec le militant trifluvien Sébastien Boisbanni à vie de l’AN) que par la persistance du gouvernement à ignorer les rapports alarmants sur la vétusté des CANDU et les dangers à l’exploration et l’extraction éventuelle d’uranium,
– Attendu que les déchets nucléaires s’accumulent tant dans les mines que dans les centrales ou leur pourtour, sans qu’aucune solution sécuritaire n’ait été trouvée pour les stocker ni pour les transformer en résidus inoffensifs,
– Attendu la nocivité persistant jusqu’à des millions d’années de certaines composantes de ces déchets, sans qu’aucune méthode d’entreposage n’ait réduit leur dangerosité à servir de cibles pour des terroristes ni surtout leur propension à contaminer la nappe phréatique et les bassins hydrauliques (cf. annulation du projet d’enfouissement des déchets nucléaires dans les montagnes Yucca par le président Obama, suite à des expertises scientifiques prouvant cette propension),
– Attendu les liens occultes puissants entretenus entre nucléaire civil et militaire,
– Attendu le précédent créé par l’exportation de notre technologie CANDU à l’Inde qui a entraîné ce pays à se doter d’armes nucléaires et à procéder à des tests d’explosion thermodynamique, contrevenant ainsi au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Comprehensive Test Ban Treaty), et entraînant ensuite l’armement nucléaire du Pakistan où l’instabilité politique est immense,
– Attendu que la journée anniversaire de la tragédie de Bhopal a vu dix mille savants, ingénieurs et citoyens informés indiens déposer auprès de leur premier ministre (également ministre de l’Énergie Atomique) une pétition s’opposant à la dangereuse expansion nucléaire projetée par leur gouvernement et hélas appuyée par le gouvernement Harper qui y a engagé le Canada dans une série de protocoles dangereux, à la suite du président George Bush et en contravention au Traité international de nonprolifération,
– Attendu que l’exportation d’uranium ou de déchets radioactifs par le Canada et sa participation aux stratégies militaires nucléaires de l’OTAN l’expose à violer le Traité international de non-prolifération et de se voir accusé de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, selon l’état de droit qui prévaut sur les armes nucléaires tel qu’édicté en 1996 par la Cour internationale de Justice de La Haye,
– Considérant d’autre part l’engagement constant du général et sénateur libéral Roméo Dallaire [et membre de Pugwash] contre l’armement nucléaire,
– Considérant le même engagement du président Obama, tant par ses discours à Prague le 5 avril et au Conseil de Sécurité de l’ONU à New-York le 24 septembre 2009, que par sa suppression des projets de boucliers antimissiles polonais et tchèques et sa négociation fructueuse START avec le président russe Medvedev en décembre 2010,
– Considérant les résolutions adoptées par la réunion quinquennale du Traité de non-prolifération Nucléaire le 28 mai 2010 à New-York (ONU),
– Considérant les efforts internationaux d’élimination de l’arme atomique effectués par plus de quatre mille Maires pour la Paix et leur président Tadatoshi Akiba, maire de Hiroshima, y compris ceux méritoires [contre le nucléaire civil] du maire d’Amqui, Gaëtan Ruest,
– Considérant les efforts parallèles effectués par le groupe Pugwash (colloque Zero Nuclear Weapons, Toronto du 13 au 15 novembre 2009) et par le Réseau Canadien pour l’abolition des armes nucléaires (colloque d’Ottawa du 25 au 27 janvier 2010) afin que le Canada renoue avec son opposition traditionnelle à l’armement nucléaire datant de la fin des années cinquante avec John Diefenbaker puis avec le prix Nobel de la Paix, Lester B. Pearson,
– Considérant que [six cents] membres et officiers de l’Ordre du Canada ainsi que plus d’une centaine de professeurs d’universités ont signé deux pétitions demandant que le Canada participe à l’effort international pour éliminer l’arme atomique et considèrent le danger posé par le nucléaire civil,
– Considérant que des Artistes pour la Paix Diane Dufresne, Richard Séguin, Laure Waridel, Martin Petit, Annie Roy, Daniel-Jean Primeau, Valéry Latulippe, Robert Dupuy, Frédéric Back etc ont exigé le déclassement de la centrale Gentilly 2 suite au colloque à l’UQAM Guerres et écocides du 6 février 2008 animé par l’écrivain Dany Laferrière, par une lettre au premier ministre Jean Charest datée de la fin août 2008, lors d’une conférence de presse à la Société des Arts Technologiques en octobre 2008, lors du colloque sur le nucléaire du Forum Social 2009 (Cegep du Vieux-Montréal), lors du colloque à l’Université du Québec à Trois-Rivières du 1er mai 2010 et de celui contre le nucléaire et les gaz de schiste à l’UQAM le 10 octobre 2010 (avec cinq présentations de Pierre Jasmin) [et lors d’un spectacle à la Place des Arts le 26 avril 2011 commémorant en films, chansons et poèmes les vingt-cinq ans de Tchernobyl],
– Considérant que le président des Professionnel-les de la Santé pour la Survie Mondiale [Association des médecins canadiens pour l’environnement], le docteur Éric Notebaert, a dénoncé les méfaits du tritium produit par les CANDU, appuyé par le spécialiste mondial Dr Ian Fairlie de Londres, et que des conférenciers de l’UQAM, de l’Université de Toronto et du Royal Military College de Toronto ont prévenu qu’ « armes nucléaires et obus à uranium appauvri [provenant de déchets radioactifs canadiens?] risquaient d’amplifier les effets combinés de la dégradation de la biodiversité et du réchauffement climatique menaçant désormais la sécurité biologique de la planète et celle de ses habitants »,
– Considérant que des chercheurs universitaires en physique nucléaire, en médecine et en écologie tels les docteurs Michel Duguay de l’Université Laval, Éric Notebaert de l’Université de Montréal et Louise Vandelac de l’Institut des Sciences de l’Environnement de l’Université du Québec à Montréal se prononcent et manifestent contre le nucléaire, appuyés par Daniel Breton du collectif Maîtres chez nous 21ème siècle, ainsi que par les militants de près d’une centaine de groupes écologistes constituant le réseau Sortons le Québec du nucléaire,
– Considérant que l’Assemblée Nationale a adopté une motion interdisant sur le territoire du Québec l’enfouissement de déchets et de combustibles irradiés en provenance de l’extérieur du Québec et considérant que la réciproque serait également moralement condamnable,
– Considérant la demande de consultations publiques et la réforme de la Loi sur les mines exigée par Ugo Lapointe de la coalition Pour que le Québec ait meilleure mine et par François Lapierre du Réseau québécois des groupes écologistes le 7 décembre 2009, dans un courriel adressé aux responsables du ministère des Ressources Naturelles, madame Nathalie Normandeau et monsieur Serge Simard,
– Considérant enfin les démissions annoncées de vingt-trois médecins de Sept-Îles, dont Dre Isabelle Gingras, si le projet d’extraction d’uranium qui menacerait la santé des citoyens dont ils ont la charge allait de l’avant,
Les Artistes pour la Paix demandent au gouvernement du Québec d’adopter le principe élémentaire de précaution en prononçant un moratoire sur toute prospection et extraction minière d’uranium et l’abandon du projet de reconstruction de Gentilly 2.
Les Artistes pour la Paix félicitent le Parti Québécois d’avoir pris fermement position contre la reconstruction de Gentilly 2 le 10 décembre 2009 et adressent des félicitations à ses députés Martine Ouellet, Lorraine Richard, Jean-Martin Aussant, Yves-François Blanchet, et particulièrement Sylvain Gaudreault et Scott MacKay. Nous leur adressons des félicitations pour leur vigilance écologique, ainsi qu’au chef du Parti Vert Guy Rainville et surtout à Amir Khadir (Québec Solidaire) qui a accepté de parrainer sur le site de l’Assemblée nationale une pétition exposant les problèmes sus-mentionnés, rédigée par nos soins [cette pétition signée par plus de quatre mille Québécois a été déposée à l’Assemblée Nationale en mars 2010 et a vu, une semaine plus tard, sa première recommandation, qui était de retirer l’achat de Pointe-Lepreau par Hydro-Québec, acceptée par M. Charest. Heureusement, car depuis, la centrale du Nouveau-Brunswick a engagé plus d’un milliard de $ supplémentaires pour sa rénovation non encore complétée avec trois ans de retard sur l’échéancier].
Les APLP souhaitent enfin qu’une véritable enquête de fond, confiée à des experts indépendants, compare les coûts et désavantages/avantages du nucléaire par rapport aux sources d’énergie hydraulique, éolienne, géothermique et solaire.
Cette enquête doit aussi étudier la possibilité d’un développement d’une expertise en déclassement nucléaire qui placerait le Québec en autorité d’excellence dans ce domaine technologique de pointe.
Cette dernière phrase prophétique concluait le document en 2009!
On reconnaît dans cette marche militante à Bécancour du 15 octobre dernier Pierre Jasmin, Scott McKay et Daniel Breton derrière la banderole
Devant le tollé des médias qui reprochent à la première ministre de ne pas consulter, voici ce que je réponds le 24 septembre:
Madame Marois a décidé, selon les informations sûres qu’elle et ses ministres des Ressources Naturelles et de l’Environnement ont colligées au cours des quatre dernières années, de fermer la centrale Gentilly 2 pour l’intérêt et la sécurité du Québec.
La première ministre a décidé de fermer une centrale de toute façon arrêtée par des ennuis techniques depuis le 27 juillet : la réparer à grands frais du contribuable alors qu’elle doit arrêter son fonctionnement en décembre (fin de vie utile déjà extensionnée) occasionnerait un risque majeur lors du redémarrage. Les frais considérables de déclassement qu’on évoque pour y sursoir seraient-ils plus acceptables en les pelletant aux générations futures et en suivant la démarche de réfection de Pointe-Lepreau, qui surpasse ses coûts de plus d’un milliard de $ et qui après trois ans de retard sur l’échéancier ne fonctionne toujours pas et n’aura jamais l’assurance de produire de l’électricité à coût raisonnable?
Le 12 août 2008, dans une lettre à Jean Charest, j’écrivais :
À cause des « risques à la santé clairement dénoncés par les Professionnel-les de la Santé pour la survie mondiale et le Dr Éric Notebaert [lors du colloque du 6 février organisé par la présidente de l’Institut des Sciences de l’Environnement de l’UQAM Louise Vandelac et moi], et de l’insécurité que représente une industrie liée aux plus cauchemardesques aberrations militaristes et terroristes, Les Artistes pour la Paix en appellent aux élus de l’Assemblée nationale pour qu’ils s’assurent de la tenue d’un débat public sur l’avenir de la centrale nucléaire de Gentilly-2 et du nucléaire au Québec ».
Sans réponse à cette lettre, nous avons formé en octobre le Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire qui, à nos propres frais, a alimenté pendant quatre années un grand débat public dont l’immense majorité des questions-problèmes posées dans des dizaines de lettres signées Michel Duguay (PhD Yale University en physique nucléaire) et Gordon Edwards (présidant le regroupement pour la surveillance du nucléaire) ont été ignorées par la Commission canadienne de sûreté nucléaire, par Hydro-Québec et par le gouvernement libéral.
Colloque après colloque :
– Forum social québécois 2009 (devant Thomas Mulcair et le docteur Ian Fairlie spécialiste mondial du tritium),
– Université du Québec à Trois-Rivières (mai 2010),
– UQAM (septembre 2010),
– Bécancour (octobre 2011),
pétition après pétition :
– pétition des Artistes pour la Paix endossée par Amir Khadir et présentée au Parlement en mars 2010, après quoi Hydro-Québec, sans aucune explication, s’est retiré de Pointe-Lepreau obéissant à la première demande de ladite pétition,
– conférence de presse du 21 mars 2011 avec une dizaine d’intervenants écologistes et le docteur Michael Dworkind à la suite de laquelle les deux éditorialistes Louis-Gilles Francoeur et François Cardinal se sont prononcés pour la fermeture de la centrale,
manifestation après manifestation, pour tenter de présenter un point de vue que les journaux refusaient (point de vue jamais contredit par les intervenants qui veulent maintenant participer à une marche pro-nucléaire annoncée dans tous les médias pour dimanche : les nôtres ne furent jamais annoncées par AUCUN MÉDIA!!!); pour mémoire, je cite celles en 2011 :
– devant Hydro-Québec le 26 avril précédant le spectacle des Artistes pour la Paix commémorant à la Place des Arts le 25e anniversaire de Tchernobyl avec Raoûl Duguay, Pol Pelletier, Hélène Monette, JC Lauzon etc,
– ma participation au spectacle japonais REACTOR du 11 avril au profit de la Croix-Rouge pour les réfugiés de Fukushima,
– notre manif de juin à bord de rabaskas devant la centrale avec les Mohawks traditionnalistes dénonçant l’agression à la Mère-Terre par les fuites de tritium de la centrale,
– la marche du 15 octobre organisée par Sébastien Bois (Centriquois et Mauriciens pour le déclassement nucléaire) avec Daniel Breton et Scott McKay jusqu’au bureau Hydro-Québec de réfection.
Et maintenant les médias qui ont heureusement accordé le prix de la non-transparence à Hydro-Québec en 2009 reprochent à madame Marois de ne pas consulter, alors qu’ils n’ont jamais fait ce reproche à Jean Charest? Voilà qui est proprement indécent et n’est explicable que par des intérêts faisant fi de la valeur de la vie humaine.
Pierre Jasmin vice-président des Artistes pour la Paix
24 septembre 2012
Voici le dernier communiqué de presse du Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire daté du 26 septembre
Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate Mythes répandus sur Gentilly-2Le MSQN appelle les libéraux et les opposants au calme et à la responsabilitéTrois-Rivières, le 26 septembre 2012 — Le mouvement Sortons le Québec du nucléaire appelle les opposants au démantèlement de la centrale nucléaire Gentilly-2 au calme et à la modération. « Par leurs ultimatums, leurs images déconnectées de la réalité et par la présentation caricaturale des conséquences de la fermeture, les notables locaux, le syndicat, le lobby nucléaire et le Parti libéral tentent d’exercer une pression indue sur le gouvernement Marois et de manipuler l’opinion publique. Le gouvernement a pris une bonne décision, qui va dans l’intérêt de tous les Québécois », a déclaré Christian Simard, de Nature Québec. « Le fait demeure que la centrale Gentilly-2 est coûteuse, inutile et sa gestion risquée. Cette centrale a déjà produit plus de 2 500 tonnes de déchets hautement radioactifs, que nous léguons aux générations futures. Il faut mettre fin à cette situation », ajoute-t-il.
Mythe 1 La sécurité de Gentilly-2: « Pas plus dangereux que de conduire une voiture » (Yves Lévesque, maire de Trois-Rivières) – « Plus sécuritaire ouvert que fermé » (SCFP)
Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, a déclaré cette semaine que faire fonctionner une centrale nucléaire « n’était pas plus dangereux que de conduire une voiture » et, du même souffle, a appelé « au renversement du gouvernement ». Ce genre de déclaration, dans la lignée des « On va s’éclairer à la chandelle » (Michel Arsenault, FTQ) ou « C’est impossible qu’une centrale nucléaire explose » (ancien maire de Bécancour), rabaisse le débat. « On doit rappeler que la catastrophe de Fukushima (où il y a eu 7 explosions)…) a provoqué la création d’une zone d’exclusion totale de 20 kilomètres et qu’il est faux de prétendre qu’au Québec nous sommes à l’abri d’une telle éventualité. De plus, une centrale en opération émet quotidiennement dans l’environnement une quantité importante de radionucléides qui ne sont pas sans effets pour les humains et les habitats essentiels à leur existence », rappelle Michel Duguay, physicien nucléaire. « Et que dire de la déclaration du SCFP, qui juge que la centrale Gentilly-2 serait plus sécuritaire ouverte que fermée ? Sinon qu’elle heurte le sens commun », ajoute Pierre Jasmin des Artistes pour la Paix.
Mythe 2 : « Le démantèlement sera plus cher que la réfection»
Sans aucun document à l’appui, les opposants déclarent que la fermeture et le démantèlement de Gentilly-2 coûteront plus cher que sa réfection. On veut simplement rappeler ici qu’à la note 13 de ses états financiers 2011, Hydro-Québec évalue à 729 millions le démantèlement et la disposition du combustible de Gentilly-2, alors que le coût de la réfection ne se ferait pas en bas de 3 milliards $ (http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/gentilly-2/201204/20/01-4517217-pas-moins-de-3-milliards-pour-gentilly-2.php). De plus, on ne peut pas vraiment opposer les coûts de démantèlement aux coûts de réfection, car il faudra un jour ou l’autre déclasser Gentilly-2 et que ces coûts ne pourront être évités. Les repousser d’une vingtaine d’années, advenant une réfection, n’aurait pour effets que de les accroître.
Un autre épouvantail économique vient de surgir : Hydro-Québec devra inscrire immédiatement une perte à ses états financiers advenant la fermeture de Gentilly-2 ce qui affectera le dividende versé au gouvernement. En créant une Société Québécoise de démantèlement de Gentilly-2, cette situation pourra être évitée. Pour André Bélisle de l’AQLPA « Il faut voir le démantèlement de Gentilly-2 comme une occasion magnifique de développement d’expertise, non seulement dans le démantèlement de centrales, mais également en conservation et en efficacité énergétique, en nouveaux modes de production d’énergie et en robotique. Au lieu de développer une énergie chère et toxique, dont le prix s’élève en Amérique du Nord entre 15 et 20 sous le kilowatt/heure, pourquoi ne pas s’orienter vers des choix d’avenir ? ».
Mythe 3 : Une catastrophe pour l’économie locale et l’emploi
Au lieu de pronostiquer une catastrophe économique pour la région, les chambres de commerce devraient s’informer et lire l’étude commandée par Hydro-Québec sur les impacts d’une fermeture de Gentilly-2 qui dit qu’une « perte annuelle de près de 13 millions est prévue pour les fournisseurs régionaux de Gentilly-2 » (http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/gentilly-2/documents/DA8.pdf, page i). Ces pertes seront largement compensées par le fonds de diversification de 200 millions $ annoncé par le gouvernement. Il en va de même pour les pertes d’emploi directes, quand on sait que plus de 90 % des employés de la centrale ont la sécurité d’emploi et pourront en bonne partie être réaffectés au démantèlement.
L’ultimatum des libéraux : une position irresponsable
Au lieu de poser des ultimatums, comme de sommer le gouvernement de rencontrer le comité stratégique régional, et de rouler des mécaniques dans un contexte de gouvernement minoritaire, le Parti libéral devrait tenir compte du fait que le Québec est en période de surplus énergétique et placer le bien commun avant les petites stratégies partisanes . « Dans ce contexte et en regard des risques liés au nucléaire, la seule solution sensée demeure le déclassement de Gentilly-2 et la diversification de l’économie régionale », mentionne Karel Mayrand de la Fondation David-Suzuki.
La CAQ semble opérer un virage salutaire mais connaît peu le dossier
Après voir qualifié d’« irresponsable » la non réfection de Gentilly-2, la Coalition avenir Québec semble se repositionner et veut maintenant attendre les chiffres avant de se prononcer. Toutefois, Monsieur Bonnardel semble souhaiter que la centrale continue de fonctionner pendant l’exercice de réflexion, ignorant sans doute qu’elle est présentement en arrêt et que son permis ne lui permet pas d’être en fonction après le 31 décembre 2012… Sortons le Québec du nucléaire note avec intérêt que l’économiste Claude Garcia, près de certains éléments de la CAQ, s’oppose fortement au projet de réfection.
En terminant, le mouvement Sortons le Québec du nucléaire réitère son appui à la décision du gouvernement Marois et demande aux intervenants économiques de cesser de semer la peur par des affirmations non fondées et de fausses informations..
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Le mouvement Sortons le Québec du nucléaire a été créé en août 2008 à la suite de l’annonce du projet de réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2. Le mouvement a pour objectifs de sensibiliser et de mobiliser les citoyens et les décideurs politiques concernant l’ensemble des enjeux sociaux, économiques et environnementaux touchant la réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2.
Information :
Christian Simard, Nature Québec, 418-928-1150, direction@naturequebec.org Michel Fugère, Mouvement Vert Mauricie, 819-532-2073, mfugeremvert@sympatico.ca
Philippe Giroul, mouvement Sortons le Québec du nucléaire, 819-377-3810, msqng2@yahoo.ca |
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