Le directeur exécutif du Programme, M. David Beasley, a souligné le lien de cause à effet entre la sécurité alimentaire et la perspective d’un monde en paix. « Là où il y a conflit, il y a la faim. Et où il y a la faim, il y a souvent conflit. En ce jour, souvenons-nous que la sécurité alimentaire, la paix et la stabilité marchent ensemble. Sans la paix, jamais nous n’atteindrons notre objectif de faim-zéro à l’échelle globale; et tant que subsistera la faim, nous ne verrons pas un monde en paix. Il y a 690 millions de personnes affamées, chacune d’elles a le droit de vivre en paix et à l’abri de la famine. Aujourd’hui, le Comité Nobel met en lumière les conséquences dévastatrices des conflits. Les chocs climatiques et les pressions économiques les ont amplifiées. Et maintenant, la pandémie mondiale, avec son impact brutal sur les économies locales, pousse des millions de personnes de plus vers la famine ».
Selon le Comité Nobel, « le monde risque de connaître une crise alimentaire d’une ampleur sans précédent si le Programme alimentaire mondial est privé des ressources financières qu’il a demandé. C’est un cercle vicieux : les guerres et les conflits créent la famine et l’insécurité alimentaire, tout comme la famine et l’insécurité alimentaire favorisent l’éclosion de conflits et le recours à la violence ».
M. Beasley a précisé que le Programme collabore avec les gouvernements, les communautés locales et la société civile pour remplir sa mission – ainsi, le Prix rejaillit sur de nombreuses organisations.
Le premier ministre Justin Trudeau a aussi annoncé une aide financière supplémentaire de 100 millions pour les banques alimentaires du Canada alors qu’elles font face à une forte hausse de la demande en raison de la pandémie de la COVID-19. En avril dernier, le gouvernement fédéral avait versé la même somme à des organismes travaillant en sécurité alimentaire. La nouvelle somme est plus que bienvenue avant les repas traditionnels de l’Action de grâces et de Noël
Intéressant que cette annonce survienne presque simultanément avec l’annonce du prix Nobel de la Paix 2020 accordé au Programme alimentaire mondial de l’ONU : « le PAM est récompensé pour ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l’amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par les conflits et pour avoir joué un rôle moteur dans les efforts visant à empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre », a dit la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen. Radio-Canada écrit « le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, du Yémen à la Corée du Nord, nourrit des dizaines de millions de bouches dans un monde où la faim est redoutable. Opérant aussi bien par hélicoptère qu’à dos d’éléphant ou de chameau, le PAM se présente comme la plus grande organisation humanitaire, une nécessité, puisque, selon ses estimations, 690 millions de personnes, soit une sur 11, souffraient de sous-alimentation chronique en 2019. Et sans doute davantage cette année en raison de la pandémie.