Lula-estrade

Photo : The Guardian

Quel énorme soulagement pour le monde entier que le peuple brésilien ait parlé en ce 30 octobre en choisissant Lula et en répudiant Bolsonaro.

Lula a aussitôt tempéré sagement sa victoire en affirmant vouloir gouverner pour tous les Brésiliens, sans s’empêcher d’annoncer son programme immédiat d’arrêter la déforestation de l’Amazonie accélérée par son prédécesseur et de favoriser la vaccination pour tous, alors que le Brésil souffre d’un des pires bilans mondiaux mortels, avec les états républicains des États-Unis.

Mais la victoire a été obtenue par une marge si mince – 50,9% contre 49,1% – qu’il faudra attendre quelques semaines avant de la fêter. Rappelons-nous que Bolsonaro proche des militaires est allé jusqu’à louanger la dictature militaire historique qui a duré de 1964 au moins jusqu’en 1985, profitant d’une loi d’amnistie forcée en 1979 empêchant tout procès contre les policiers et militaires accusés de tortures. Comment ne pas craindre qu’il utilise ses pouvoirs actuels pour emprisonner encore une fois illégalement Lula afin de renverser la démocratie, en prétendant comme son ami Trump (qui l’appuie) que la VRAIE victoire du peuple lui revenait, selon des calculs conspirationnistes?

Les gouvernements sud-américains voisins ont réagi : « Viva Lula » tweeté par Gustavo Petro de Colombie, et « une ère d’espoir commence aujourd’hui » du président argentin Alberto Fernandez. Pour sa part, le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a salué « une victoire pour l’égalité et l’humanisme ».

Lula prendra le pouvoir le 1er janvier 2023. Son principal défi sera d’extirper 100 millions de brésiliens de la pauvreté, dont 33 millions souffrent quotidiennement de la faim, en plus de négocier avec un Congrès divisé, dont de nombreux députés bolsonaristes sont financés par les industries agro-alimentaires favorables à la déforestation.

En attendant, on écoutera les musiques immortelles d’Antônio Carlos Jobim, de Joao Gilberto, de Vinícius de Moraes, d’Heitor Villa-Lobos, et on dansera avec les vivants Caetono Veloso, Chico Buarque et Gilberto Gil, ancien ministre de la Culture !