Portrait de Chloé par Gilles Carle qui orne son CD 2008 du temps où son amour créateur était encore vivant

Une exposition choyée de la vie culturelle sherbrookoise 

 

Chloé Sainte-Marie APLP2009 (i) a inauguré le 3 avril une riche exposition d’œuvres d’art intitulée la vraie nature de Gilles Carle, attirant une foule nombreuse envahissant tout le Centre Culturel Pierre-Gobeil de Rock Forest (Sherbrooke). Même ses escaliers étaient chargés de photos, principalement, celles de Pierre Dury, ami proche du regretté cinéaste. « Tantôt caricaturaux, humoristiques ou érotiques, pastichant même des maîtres de l’histoire de l’art, les dessins, les tableaux et les photographies de Gilles Carle sont une incursion dans son univers intime. Grâce à la collaboration de sa muse et compagne Chloé Sainte-Marie, découvrez les multiples facettes d’un homme libre qui a célébré la vie sans retenue », a prononcé en discours de bienvenue le commissaire François Renaud.  

Remplacé à Radio-Canada par le membre illustre des APLP Frédéric Backqui quittait l’École des Beaux-Arts où il avait succédé à Borduas, Gilles Carle entre à l’Office national du film du Canada au début des années 60 à titre de scénariste. Il y tourne quelques courts métrages documentaires, mais c’est la fiction qui l’intéressera davantage et le centre montrera plusieurs de ses films, dont, en présence de Micheline Lanctôt, la Vraie nature de Bernadette, l’histoire d’une des premières écolos wokes du cinéma québécois. Comme les Artistes pour la Paix, Chloé Sainte-Marie croit que dans le contexte politique actuel, il est vital de s’inspirer de la liberté d’esprit de Gilles Carle. En marge de l’exposition, Chloé donnera son formidable spectacle Maudit Silence le 12 avril à 19 h 30. 

Ici et là sur les murs, des textes évocateurs rappelaient mon prédécesseur secrétaire des Artistes pour la Paix, le regretté Bruno Roy (ii). L’ancien ministre de la Santé du gouvernement Marois, Réjean Hébert, président d’honneur de l’expo, est resté muet sur le fiasco du ministre actuel Christian Dubé (iii). On est reconnaissants au Dr Hébert à la forte présence pour ses recherches sur les aînéEs et pour l’appui généreux qu’il a accordé, avec certaines ministres de la CAQ dont trois députées étaient présentes, aux neuf maisons Gilles-Carle miraculeusement fondées : elles peinent actuellement, vu l’état budgétaire lamentable de la Santé, à recruter les infirmières requises à leur fonctionnement optimal. C’est Chloé qui avec Pierre-Karl Péladeau avait réussi à convaincre le gouvernement en remplissant la salle Maisonneuve (où je m’étais pressé avec ma conjointe) que les proches-aidantes méritaient d’être aidées, et une aide leur fut accordée d’abord à titre de soulagement temporaire.  

Photo : Pierre Dury

Voici une des photos les plus pudiques de l’exposition du couple aidé-aidante qui néanmoins choquerait le néo-puritanisme trumpien si elle passait la frontière américaine 

Petit récital de chansons 

Nouvellement membre de l’Ordre du Canada, ce qui attira peut-être la curiosité de la ministre Marie-Claude Bibeau en grande forme qui m’avoua son appétit culturel et sa hâte du 28 avril pour se tourner vers sa nouvelle carrière municipale, nous eûmes droit d’abord à trois chansons par Annie Bouchard à la forte présence scénique. C’est au rez-de-chaussée, dans la salle de spectacles bondée d’une centaine de personnes aux applaudissements nourris, que nous avons assisté ensuite à quatre chansons de Chloé, accompagnée à la guitare par le directeur du centre, l’auteur-compositeur-interprète Ian Fournier. À l’origine, trois chansons étaient prévues, dont une magnifique en langue innue inspirée par un poème de sa grande amie Joséphine Bacon, puis celle à laquelle les spectateurs ont communié de toute leur âme en répétant le premier couplet: 

Brûle brûle brûle 

la chandelle de la vie 

brûle brûle brûle 

la chandelle de l’amour 

 

passe le temps de vivre 

le temps du bonheur 

passent les heures exquises 

le printemps et les fleurs  

 

déjà la flamme vacille 

déjà notre cœur aussi 

la noirceur tombe sur la ville 

adieu l’ami 

adieu la vie 

 

Se tournant alors vers moi, Chloé a tenu à me dédier la chanson « chamaille » pour saluer l’effort surhumain des Artistes pour la Paix à subsister sans sous, avec comme agenda unique la paix et ses exigences de vérité heurtant l’establishment. De l’album “Je marche à toi” (2008), avec 19 chansons sur des vers de Roland Giguère, Gaston Miron, Alexis Lapointe et des musiques de Gilles Bélanger, certaines d’entre elles prophétiques (Patrice Desbiens La haine), elle a interprété, encore sur des paroles de Gilles et la musique de François Guy : 

Les plaines brûlent, mon cœur chavire 

Qu’il est amer parfois de vivre ! 

Où est mon ami, mon ami de cœur ? 

Pourquoi ce feu, cette rancœur ? 

Chamaille, chamaille, 

Maudite chamaille ! 

Chamaille, chamaille, 

Maudite chamaille ! 

Est-il blessé, encore vivant ? 

Ou est-il mort dans la bataille, 

Les yeux crevés, la jambe perdue ?  

Ram’nez-le moi, mort ou crochu !    

La ville brûle; mon cœur chavire 

Qu’il est amer parfois de vivre ! 

Méchante France, mauvaise Angleterre  

Maudits vieux pays, toujours en guerre …  

 

Toute notre reconnaissance à l’incomparable Chloé Sainte-Marie, belle muse vivante de la paix des corps et des âmes dont la générosité (et celle de Pierre D.) permet à cette exposition de durer jusqu’en juillet et d’être gratuite, en attendant le relais du Musée d’Art contemporain de Montréal qui se réveillera peut-être lors du centenaire de Gilles Carle en juillet 2028? 

 

PS Voici deux reportages qui ont salué l’exposition : 

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2153359/exposition-gilles-carle-dessins-sherbrooke-chloe-sainte-marie 

https://www.latribune.ca/arts/arts-visuels/expositions/2025/04/04/trois-mois-pour-renouer-avec-gilles-carle-son-art-et-sa-muse-FXPCAAGHBFC55HZNB3VD7YN5ZM/ 

 

  1. Chloé Sainte-Marie, APLP de l’année 2009 – Les Artistes pour la Paix
  2. Bruno Roy – Les Artistes pour la Paix
  3. Ses millions de $ gaspillés pour des technocrates recrutés dans le secteur privé telle Geneviève Biron, présidente-directrice générale de la société d’État Santé Québec, le ministère s’achemine vers un déficit prévisible, selon La Presse de vendredi le 4 dans un article cosigné par Tommy Chouinard et Fanny Lévesque, de $3,6 milliards au minimum, qui affectera les services à la  population et la remise en état fonctionnel de plusieurs établissements, tel l’hôpital Maisonneuve-
    Rosemont délabré.