La mère des manifs !
Avec Greta Thunberg en tête, qui a tenu à marcher derrière une banderole peinte par des jeunes des Premières Nations militantes de l’environnement, une foule estimée à près d’UN DEMI-MILLION DE MANIFESTANTS a brisé tous les records. Précédée par les articulés représentants de la planète s’invite au Parlement, Lylou Sehili et François Geoffroy, Greta a débuté son discours de fin de marche en un français impeccablement prononcé : « Bonjour, Montréal. Je suis très heureuse d’être ici au Canada, au QUÉBEC. Merci beaucoup ! »À 50 pieds de la scène, j’ai senti la foule frissonner, au bord des larmes devant leur héroïne qui a poursuivi en anglais : « on est 500 000 ! Vous devriez être très fiers de vous-mêmes, parce que ceci, on l’a fait ensemble et je ne peux pas vous en remercier suffisamment. Je me sens à la maison car le Canada ressemble à la Suède. Vous avez des orignaux, nous en avons aussi. Vous avez des hivers froids, beaucoup de neige et des pins, nous en avons aussi. Vous jouez au hockey, nous aussi. Vous avez du sirop d’érable, …oubliez celle-là. On a tous les deux des élections avec des « leaders du climat » mais dans les deux cas, ils n’ont à la bouche que des paroles creuses, avec des politiques qui ne mènent à rien. »
Je ne reproduis pas les raisons scientifiques du GIEC que Greta Thunberg répète consciencieusement à chaque discours, par ailleurs critiqué comme émotionnel.
Trudeau humilié par 2 jeunes filles en 24 heures
L’expression du visage de Greta est éloquente : cause toujours ! a-t-elle l’air de dire lors de sa rencontre en tête à tête avec Trudeau, leader libéral. On se moque de Trudeau, mais n’oublions jamais que les conservateurs feraient bien pire, leurs représentants médiatiques tentant même de décrédibiliser «l’usage» que les environnemen-talistes font de ces jeunes figures de proue de la défense de la planète, en prétendant qu’elles ne sont que des outils entre les mains de groupes bien financés. Non, on assiste à un phénomène semblable au succès du « petit prince » de St-Exupéry [i], qui avait séduit la planète par sa naïveté de dire la vérité en face d’adultes menteurs pendant la Seconde guerre mondiale. Car les groupes financés, eux, sont proches des pétrolières et des vendeurs d’armes, comme Andrew Scheer qui débarque à Edmonton dans le pick-up du Premier ministre albertain Jason Kenney, qui veut forcer le Québec à accepter un pipeline à l’Est, sous peine de se voir retirer les transferts de péréquation.
Mais rien de plus dommageable pour la campagne électorale libérale du Premier ministre Trudeau que de se voir deux jours de suite How dare you ? humilié par de toutes jeunes filles sur deux sujets dont il ose se prétendre grand défenseur, l’environnement et les Premières Nations, qui plus est sur le terrain de l’ONU qu’il a renié au profit de l’OTAN.
Car la 2e jeune fille, Autumn Peltier, une adolescente âgée de 15 ans issue de la Première Nation Wiiwemkooh dans un nord de l’Ontario privé d’eau potable, dans le plus grand pays d’eau douce du monde, est reconnue pour son militantisme pour la préservation des sources d’eau. En mai dernier, elle vient d’être nommée commissaire à l’eau pour la Première Nation Anishnabe. Or, samedi le 28 septembre, elle s’est présentée à l’ONU pour exhorter la communauté internationale à respecter le caractère sacré de l’eau. Il s’agissait de son deuxième discours prononcé à l’ONU, puisque la photo ci-dessous date d’il y a un an quand elle avait exhorté l’Assemblée générale à « être sur le pied de guerre » et à prendre position pour la planète. « Comme je l’ai déjà dit, et comme je le répéterai, nous ne pouvons pas manger de l’argent, on ne peut pas boire du pétrole », a-t-elle déclaré, renouvelant les paroles de la militante d’Idle no more, la cinéaste, peintre et chanteuse Alanis Obomsawin.
Peltier a prononcé son discours lors du Global Landscapes Forum, un organisme fondé par l’ONU-Environnement. Le sujet du forum 2019 est la restauration des écosystèmes. Elle est en nomination pour la seconde année de suite pour le Prix international de la paix pour les enfants, car la militante a aussi diffusé son message lors de centaines d’événements à travers le monde. En 2015, elle a assisté à la conférence des jeunes sur le climat, en Suède, et un an plus tard, elle a apostrophé le premier ministre Justin Trudeau sur ses « promesses non tenues », lors d’une réunion de l’Assemblée des Premières Nations.
On se souviendra de l’article http://lautjournal.info/20190826/jimmy-carter-vs-les-depenses-militaires-de-trump-et-trudeau qui déplorait les nouvelles dépenses militaires d’une centaine de milliards de dollars de Trudeau, tandis qu’il faudrait très peu de centaines de millions pour fournir de l’eau potable à toutes les communautés des Premières Nations. Pour la dernière fois, il est temps d’aller signer notre lettre au Secrétaire-Général des Nations-Unies Antonio Guterres sur :
http://www.artistespourlapaix.org/?p=17023.
[i] « Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne. J’ai une excuse sérieuse : cette grande personne est le meilleur ami que j’ai au monde, » écrivait-il en pleine tourmente de la Seconde guerre mondiale.
Bravo, et merci + + +, cher Pierre, pour ce texte. J’adhère aussi à ton propos lorsque tu parles de ceux qui tentent « de décrédibiliser «l’usage» que les environnemen-talistes font de ces jeunes figures de proue de la défense de la planète, en prétendant qu’elles ne sont que des outils entre les mains de groupes bien financés », alors que les « groupes bien financés » sont justement ceux qui nient la crise climatique et la noient dans leurs intérêts opportunistes. Peu m’importe la personnalité et la vie personnelle de Greta T., ce qui importe est la campagne pro-écolo qu’elle a provoquée à l’international qui confirme aux politicien-ne-s que l’heure est venue du courage et de la détermination qu’il faut pour solutionner la crise climatique. Plutôt que de dénigrer ces jeunes leaders, il faut dire : la jeunesse nous montre la voie à suivre, suivons-la!
Je m’y suis rendue, je n’ai pas trouvé le groupe Artistes pour la paix. Tant pis ! J’ai pris une dizaine de photos, tout le long de mon parcours de la statue au pied de la Montagne à René-Lévesque.
Un groupe de centaine de milliers (?) étudiants et autres ont poursuivi sur René-Lévesque, malgré le mini-barrage et les 3-4 policiers à cheval coin Bleury et Sherbrooke. C’était admirable ! La raison en était vraiement légitime.