Depuis quatre mois, toutes les avenues de paix possibles explorées par l’ONU et par divers moyens relatés par nos articles dès le 5 mars sont tues, pour faire croire que la guerre est la seule avenue possible. De plus, les Artistes pour la Paix ont recueilli des informations troublantes sur les activités nazies en Ukraine, pendant la Seconde guerre mondiale et lors de la révolution du Maidan qui a déposé un président légitimement élu favorable aux habitants russophones du Donbass. Appuyée par le ministre conservateur des Affaires étrangères John Baird, cette révolution aurait fait au moins huit mille des quatorze mille morts au Donbass entre 2014 et 2021 (voir photo suivante assez explicite).
Ces faits ne justifiaient pas l’invasion guerrière de la Russie que nous avons condamnée par une lettre à l’ambassadeur russe signée par une centaine des nôtres en mars.
Mais quatre mois plus tard, la dépêche reproduite en addendum, reprise par nos journaux régionaux (LA TRIBUNE, 26 juillet), suit de deux jours nos articles, le premier et le second dont je reproduis l’entrefilet suivant :
On lira en page 3 du Journal de Montréal de dimanche la tragique histoire racontée par Olivier Faucher d’un Québécois parti faire la guerre : « Maman, avait-il dit, je ne peux pas rester les bras croisés : il y a des enfants qui meurent ». Il les a hélas rejoints. Paix à son âme. Malgré des études en philosophie, il a été trompé par la propagande guerrière médiatique canadienne, inondée de fiers drapeaux turquoise et jaune, qui n’a reproduit aucun de nos articles documentant la présence nazie chez les combattants ukrainiens depuis Maidan 2014.
Le communiqué héroïque ne mentionne nullement la détresse de la mère du jeune homme, comme le faisait le Journal de Montréal. De plus, il annule commodément la possibilité pour les médias de se pencher sur leur responsabilité morale d’avoir induit les Canadiens en erreur par leur propagande guerrière. Émile-Antoine Roy-Sirois parti défendre héroïquement la veuve et l’orphelin attaqués par « la méchante Russie » en est un exemple tragique, que la Presse Canadienne n’hésite pas à exploiter, ni le Congrès canadien des ukrainiens en opposition totale avec les pacifistes ukrainiens : combien d’autres victimes des propagandes pleurerons-nous ?
La TRIBUNE
Le mardi 26 juillet
GUERRE EN UKRAINE
Le Québécois Émile-Antoine Roy-Sirois est «mort en héros» au front en Ukraine
LA PRESSE CANADIENNE
Émile-Antoine Roy-Sirois, ce Québécois qui est mort en luttant contre les forces russes en Ukraine, avait choisi de se rendre au front pour protéger les femmes et les enfants innocents, selon un combattant qui s’est battu à ses côtés.
Roy-Sirois était un « intellectuel qui se préoccupait du sort de l’humanité », selon « Blackhawk », un combattant qui a préféré seulement dévoiler son nom de code lors d’une entrevue sur Instagram, lundi.
« Il était gentil et n’a jamais voulu faire de mal à personne. Il suivait les ordres et était courageux. »
Émile-Antoine Roy-Sirois est mort le 18 juillet après environ quatre mois de guerre passés en Ukraine, selon Blackhawk, un Américain qui vient de l’Idaho. « Il est mort en héros aux côtés de ses amis en tentant de transporter un blessé américain du nom de Luke, nom de code Skywalker », a raconté Blackhawk.
Dans un communiqué publié lundi, le Congrès des Ukrainiens Canadiens s’est dit attristé par le décès du combattant québécois.
«Le peuple ukrainien et notre communauté se souviendront de M. Roy-Sirois pour son altruisme et son dévouement envers les valeurs de liberté et de justice que partagent le Canada et l’Ukraine», a écrit le Congrès.
Par ailleurs, le chef d’une équipe de combattants étrangers qui se sont réunis en Ukraine a expliqué en entrevue que M. Roy-Sirois et trois autres volontaires ont été tués par un obus de char russe près de Siversk, dans l’est de l’Ukraine, en tentant d’aider leur équipier blessé.
Le meneur, qui se fait seulement appeler « Angel », a souligné dans un échange sur l’application Facebook Messenger qu’il se sentait chanceux d’avoir eu M. Roy-Sirois comme « frère de combat ».
« Nous étions les deux seuls Canadiens à nous être rendus au front et à être restés », a expliqué Angel, qui vient de la Saskatchewan.
« Il a eu la possibilité de partir, mais il est resté. Nous devons tous être fiers de voir le courage qu’il a eu, et j’ai été chanceux de l’avoir à mes côtés. »
Angel et Blackhawk ont tous deux décrit M. Roy-Sirois comme une personne drôle et facile d’approche. Le nom de code du Québécois était « Beaver », ou « Castor » en français. « Il nous a dit qu’il y a beaucoup de castors au Canada », a raconté Blackhawk.
Affaires mondiales Canada a indiqué être au courant du décès d’un Canadien en Ukraine, mais n’a pas donné plus de détails.
L’AUT’JOURNAL a pris position en faveur du pacifisme dans un remarquable article de onze pages de Pierre Dubuc : http://www.artistespourlapaix.org/lautjournal-et-la-guerre-en-ukraine/
On y lit entre autres :
« Au-delà des émotions, il y a la raison. Comme l’écrit Anne-Cécile Robert dans La stratégie de l’émotion (Lux, 2018), « les émotions dévorent l’espace social et politique au détriment des autres modes de connaissance du monde, notamment la raison. » (…) Après ce que l’Ouest appelle la révolution du Maiden en 2014 – et la Russie, un coup d’État – le gouvernement ukrainien a réhabilité Stepan Bandera et ses proches collaborateurs en renommant en leur honneur des avenues et des stades. Dans leur monumentale histoire de l’invasion allemande de l’URSS – Barbarossa. 1941. La guerre absolue (Passés/Composés, 2019), Jean Lopez et Lasha Otkmezuri présentent ainsi Stepan Bandera et son mouvement :
« L’OUN, l’Organisation des nationalistes ukrainiens, créée en 1929 à Vienne, s’est scindée en 1940 en une OUN-M, conservatrice et proche de l’église uniate, et une OUN-B, radicale, et parente du nazisme, à la fois par son antisémitisme, son antibolchévisme, sa volonté d’épurer l’Ukraine de toutes ses minorités ethniques et de s’intégrer à une Europe nationale-socialiste. Dans sa propagande, l’OUN-B désigne les bolcheviks comme ‘‘les Juifs de Moscou’’ et lance ce slogan : ‘‘Tuez les ennemis qui sont parmi vous – les Juifs et les espions’’. Le B est l’initiale du nom de son chef Stepan Bandera, idole de la jeunesse nationaliste ukrainienne. Le Providnyk (Führer) Bandera, qui réside à Cracovie, donne ordre à ses hommes de collaborer à fond avec la Wehrmacht et son service secret, l’Abwehr. Des plans sont dressés pour proclamer l’indépendance de l’Ukraine à Lvov, dès que l’Armée rouge l’aura quittée. »
Mauvais calcul. (…) « ‘‘L’État ukrainien’’ disparaît aussitôt après son premier acte souverain, l’organisation du pogrom de Lvov. (…) Est-ce pour célébrer ces événements que l’Ukraine a érigé des monuments à Bandera et à son « État ukrainien »[même si] la presse occidentale souligne à grands traits le fait que le président Zelensky est juif pour nier la présence de nazis dans son entourage?
Vous savez ce sont les plus haute instanse qui font la guerre ! C est le peuple qui meurt .
Ou sont les bons ou sont les méchants ? On entend que la propagande qui sert les intérêts .
Moi je ne crois qu en la paix et non a la guerre
Merci, Gérald. Ce fut un plaisir de faire ta connaissance, même si c’était après les funérailles de notre belle-soeur Marcelle. Peux-tu m’envoyer ton adresse-courriel via jasmin.pierre@uqam.ca ?