Deux de ces points de bascule concernent l’Arctique, l’Antarctique et le Groenland : (1) le dégel brutal du pergélisol et (2) la réduction drastique du transfert de chaleur dans l’Atlantique et la mer du Labrador. Ces deux faits actuellement en cours vont accélérer le réchauffement et surtout, nous en faire perdre le contrôle. À supposer que la trajectoire du réchauffement suive une courbe similaire à des réchauffements climatiques anciens (avant l’existence de l’homme), les mers devraient monter de 10 mètres (dans un horizon de cent à deux cents ans). Cela va accélérer l’aggravation déjà marquée des tempêtes et de la mousson.
Bref, nous avons vingt ans pour changer drastiquement nos comportements. Pendant ce temps, les grandes plaques de décisions, États-Unis, Chine et Russie sont fortement menacées d’instabilité interne, instabilité provoquée par le clivage social, lui-même précipité par les géants de l’information qui manipulent les algorithmes informationnels.
Comment espérer ! Les premières lueurs de l’aube ne sont peut-être pas encore visibles, mais les oiseaux du matin commencent à chanter. La lucidité négative (conscience critique), elle aussi, a son point de bascule. À un moment de tension sans doute imprévisible, les consciences personnelles entrent dans un état de lucidité positive (conscience des issues et détermination à agir).
La conscience a pour propre de percevoir les deux dimensions du temps :
- Le temps qui va des causes aux conséquences, donc, du passé vers le futur. Cette dimension est déterministe, on peut l’analyser par la science des prévisions.
- Le temps qui va des actions aux résultats, donc du futur vers le passé en changeant les trajectoires. Cette dimension est politique au sens propre du terme.
À la charnière du temps politique et du temps déterministe, on retrouve des personnes affranchies des conditionnements sociaux et pouvant jouer un rôle d’alarme et d’orientation, un rôle politique donc. J’aimerais approfondir ce processus, car j’y vois un motif d’espérance pour la paix entre les hommes et avec la nature que j’appelle « liberté de paix ».
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