Par Pierre Jasmin, secrétaire des APLP

1. Le 30 juillet, le 40e anniversaire d’un grand festival s’ouvrait sur une célébration de la mémoire de Philippe Mckenzie (1953-2024) par un spectacle mythique de KASHTIN avec Claude McKenzie et Florent Vollant, notre APLP1994, réunis avec le talentueux Scott Pien-Picard. Quelle façon d’ouvrir le 40e festival INNU-NIKAMU rassemblant des talents incomparables – Élisapie, Claude Dubois et Bryan Adams ! – sur la Côte-Nord à Maliotenam.

2. Le 17 août à St-Venant, aux confins de l’Estrie proche du New Hampshire républicain, ceux et celles qui craignent les grandes foules de Montréal (voir point 5) viendront planter leurs tentes chez Richard Séguin APLP1991 qui recevra une délégation impressionnante de poètes : sous la direction de David Goudreault, La Grande Nuit de la poésie est un événement biannuel qui reçoit plus de quarante poètes et artistes de la chanson qui se produisent pendant toute une nuit sur trois différentes scènes : Hélène Dorion, Raôul Duguay, Joséphine Bacon, Maya Cousineau Mollen, Vincent Vallières, Luce Dufault, Normand Baillargeon, Jean-Paul Daoust, Chhannavath Lmut… La merveilleuse église en bois de St-Venant allie poésie et chansons et la Maison de l’arbre met en valeur des propositions artistiques plus intimes. Le public est convié dès 13h le samedi et les activités se terminent le dimanche matin à 3 heures. (Claude Saint-Jarre du C.A. des APLP y sera avec nos dépliants). Consultez https://www.nuitstvenant.org/

3. Le 28 juillet à North Hatley en Estrie

Dany Laferrière et Pascale prix APLP2010 Photo Jacques Nadeau Le Devoir

Kim Yaroshevskaya à son centenaire Photo7 Jours

Au Théâtre Piggery, abonné habituellement aux productions anglophones, l’ambassadrice de l’organisme de coopération internationale OXFAM et interprète occasionnelle de la poésie de Louise Warren (entre autres à la Marjolaine pour un de mes récitals Mozart), Pascale Montpetit APLP2010, a été ardemment applaudie par une quarantaine de spectateurs pour sa splendide interprétation de Mon voyage en Amérique. Il s’agit d’un grand texte paru aux éditions Boréal en 2017 de la comédienne Kim Yaroshevskaya qui a fêté ses 100 ans en octobre dernier : « l’URSS ne voulait pas laisser partir l’orpheline d’État que j’étais à dix ans, les États-Unis ne voulaient pas me laisser entrer, mais ma tante Sonia habitait Montréal. » Ainsi débuta une carrière fabuleuse avec la création par Kim de personnages pour enfants Fanfreluche et grand-mère (pour les premières années de Passe-Partout, émission pour laquelle nous remercions le Ministère de l’Éducation alors dirigé par Jacques-Yvan Morin), sans compter sa recréation de la Mouette de Tchékhov représentant la compassion et la dérision réunies, qualités qu’elle jugeait essentielles à l’humble exercice de son métier.

Quant à Pascale, venue le 14 février 2010 rendre hommage à Chloé Sainte-Marie APLP2009 et précédemment lors d’une soirée poétique en aide à Haïti, j’ai rendu grâce à sa diction exceptionnelle jouant de la rythmique des consonnes donnant une qualité musicale et magique à sa prestation, offrant un spectacle où l’auditoire fut habité par la marginalité assumée de Yaroshevskaya, si bien rendue par les choix de textes effectués par Pascale.

Dans les discussions passionnantes d’après spectacle, toujours en présence des quarante spectateurs dont aucun ne voulait partir, me vint une citation de Coelho reprise par Samian APLP2016 (lors de l’émission de France Beaudoin pour emporter de Radio-Canada), lui conférant ainsi une portée poétique très appréciée par l’écrivain Robert Lalonde présent à North Hatley : « Il n’y a que les poissons morts qui suivent le courant ».

4. Célébration du centenaire de Marcelle Ferron APLP2001

Carole Foisy des Amis de la Place Ferron nous a fait part d’une conférence d’Éric Perron menacée par la pluie mais heureusement reprise en maints endroits au Québec.

5. FIERTÉ MONTRÉAL MARCHERA LE 11 AOÛT

Organismes communautaires, clubs sportifs et socioculturels, associations, syndicats, commerces, entreprises et organisations politiques joignent leurs voix pour célébrer et visibiliser les réalités des communautés 2SLGBTQIA+ dans une ambiance festive et colorée.

Un moment de silence est prévu à 14h15, dédié à la mémoire des vies que nous avons perdues beaucoup trop tôt en raison du sida, de la lesbophobie, de l’homophobie, de la biphobie et de la transphobie. Il s’agira aussi de commémorer la vie des femmes, filles, enfants et personnes bispirituelles ou LGBTQIA+ autochtones disparues ou assassinées. D’une longueur d’environ 2,2km, le parcours débutera à l’angle du boulevard René-Lévesque et de la rue Metcalfe pour se terminer au cœur du Village actuel, à l’angle du boulevard René-Lévesque et de la rue Atataken. Deux emplacements sont réservés pour les personnes à mobilité réduite afin qu’elles puissent bien voir le Défilé. Nous encourageons tous.tes à utiliser le transport en commun.

6. COMMÉMORATION DU MASSACRE AMÉRICAIN À HIROSHIMA

Alors qu’à Montréal la cérémonie de commémoration ne semble accessible qu’aux initiés – consulat du Japon, dignitaires montréalais etc. -, malgré notre demande réitérée de participation, sans doute que nos dénonciations répétées du génocide dans Gaza par l’extrême-droite Nétanyahou, armée par les Américains, nous rendent infréquentables. Pressenza publie la nouvelle suivante consolante, malgré ses nombreuses fautes :

Les petits enfants des Hibakusha possèdent une créativité débordante d’animations

Screenshot

Demain nous commémorerons le 79e anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Les petits enfants des survivants n’ont pas sombré dans le désespoir ! Plusieurs se sont plutôt tournés vers la créativité, l’animation et l’art populaire. Ils ont créé des mondes imaginaires, des jeux et des personnages très colorés avec des caractéristiques très particulières.

Depuis 50 ans, les jeunes Japonais adhèrent à la culture des mangas. En fait, face à une société de plus en plus déshumanisée qui laisse de moins en moins d’espace à la liberté d’expression des nouvelles générations, les jeunes retrouvent un certain refuge collectif dans la créativité débordante japonaise et y partagent des intérêts communs outre l’asservissement à la marque Coca-Cola – voir photo – que Jean-François Nadeau dénonce parmi d’autres dont Louis Vuitton, dans son article du 4 août sur les dépenses des Jeux Olympiques (vaut-il mieux dépenser pour des sous-marins guerriers nuisibles?) – le déplacement de chaque cheval olympique du Canada à Paris coûte 70 000$ – :   https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/817632/chronique-gras-medaille

À Montréal, ce week-end du 2 au 4 août, ils étaient plus de 10,000 jeunes à participer à la convention annuelle d’Otakuthon, et pratiquement tous étaient costumés! Un spectacle haut en couleurs, nous dit Anne Farrell.

7. Le meurtre des enfants

Lecture commune P. J. et R. A. à l’AGA APLP2023 du 4 juin au Conseil des Arts (Montréal)

Les Artistes pour la Paix always gave their full support to Secretary General Guterres, to the UNRWA, to the International Court of Justice and to the International Criminal Court which called for arrestations of Netanyahu (IDF) and Haniyeh (Hamas 7th of October 2023). We believe that violence NEVER WORKS, including Poutine’s invasion of Ukraine after NATO’s provocations and Canada’s export of weapons to Ukraine. We further believe that the most urgent problem to be solved is the GENOCIDE taking place in Gaza: see Aymeric Caron’ film. Pierre Jasmin

António Guterres • Following • FollowingSecretary-General of the United NationsSecretary-General of the United Nations

The work of UNRWA is one of the greatest factors providing hope and stability across a troubled region. Without the necessary support and financing for UNRWA, Palestine Refugees will lose a critical lifeline and the last ray of hope for a better future. My appeal to the international community: Protect UNRWA, its mandate and its funding.

Poème de Rita Amabili, artiste pour la paix qui a félicité des chrétiennes américaines qui sont allés contester une réunion des chrétiens évangéliques pro-Trump.

Ne tuez pas les enfants.

N’enseignez pas aux soldats à faire de même

De peur que leurs gestes ne vous hantent pour le reste de votre vie

De crainte que ces jeunes ne soient tachés des laideurs de la guerre

Jusqu’à s’en déformer l’essence et les entrailles par votre faute

Jusqu’à s’en modifier l’humain en eux avant qu’il ne se sauve, effaré.

Ne tuez pas les enfants.

Qui que vous soyez, qui ils soient, ne le faites pas.

Prévenez votre main avant qu’elle ne devienne un monstre

Détournez votre jambe : elle ne doit pas porter le coup

Empêchez votre corps de poser l’acte irréparable

D’outrepasser le respect, de profaner, d’avilir.

Non. Ne tuez pas les enfants

Quelle que soit leur couleur, leur sexe ou leurs yeux.

Quel que soit leur âge. N’avez-vous pas peur d’en être dénaturé, totalement, à jamais?

Et que deviendrait votre propre progéniture?

Une réalisation tachée, maculée, souillée avant même d’avoir ouvert l’œil?

Ne tuez pas votre chair précisément avant de l’avoir conçue.

Choisissez la paix.

Celle qui fait du bien au cœur.

Celle dont on vous parlait à l’heure où vous étiez enfant vous-même.

À l’école? Vous n’y êtes pas allé? À la maison? Vous n’en aviez pas?

À l’intérieur de vous alors… Creusez, vous la découvrirez.

L’être humain n’est-il pas fait d’amour?

L’être humain a-t-il oublié de palpiter, scintiller, resplendir, flamboyer, reluire, briller…

Et de finir par aimer ? Aimez. Choisissez la paix.

En vrai tout commence, tout finit par l’amour.

Tenter d’en conjuguer sa vie, la refaire et voir l’enfant pour ce qu’il est: un trésor, un devenir, un recommencement.

Ne tuez pas, ne tuez pas les enfants. S’il vous plait ne soyez pas une épouvantable harpie

Quand vous avez été créé pour ramener à la surface cet altruisme-oxygène qui nous fait tant défaut. Regardez les petits, retrouvez-vous, en eux.

Soudain courez, courez plus vite que la mort, que la blessure qui heurte.

Courez tant que vous le pouvez, au bout de votre souffle, de votre âme

Courez plus loin que la terreur, courez dépourvu de ceux que vous aimiez qui frémissent encore d’une vie qu’ils vous ont laissée, tressaillant de sa fin.

Courez, portant le tricot troué de vos espoirs insensés que les Grands, demain, écraseront sans pitié de leurs Lois à hauts talons.

Ne tuez pas les enfants.

Ces boutons de roses sur le point d’éclore, salis, meurtris, mais inestimables

À court d’eau, de nourriture et de médicaments. Forts et à la fois chétifs.

Vous leur ressemblez, prenez-en conscience et soyez maudits de leur porter atteinte.

Ne les tuez pas puisque ce faisant vous vous tuez également.

Soyez maudits de leur porter atteinte de vous tuer continûment.

Ne tuez pas les enfants. Ne tuez pas les enfants.

Qui que vous soyez, qui ils soient, ne le faites pas.

Sachez partager au-delà de toute animosité, de toute hégémonie

Puisqu’à la fin nous ne sommes plus que cendres.

De quoi aurez-vous l’air quand vous serez gravois et que la haine encore vous guidera?

Ils vous pardonnent même s’ils n’oublient pas.

Ne tuez pas les enfants.

Fractionnez ce pain que vous leur défendez.

La terre en a assez pour chaque vivant. Il est inutile de les en priver.

Qu’aurez-vous l’air quand vous serez gravois et que la haine encore vous guidera?

Ne tuez pas les enfants.

N’enseignez pas aux soldats à faire de même

De peur que leurs gestes ne vous hantent pour le reste de votre vie

De crainte que ces jeunes ne soient tachés des laideurs de la guerre

Jusqu’à s’en déformer l’essence et les entrailles par votre faute.

rita@ritaamabili.com