Qui est-elle ?
Louise Vandelac, Ph.D.
Professeure titulaire, Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM;
co-rédactrice en chef de VertigO, la revue électronique en sciences de l’environnement ;
chercheure Pôle risques, MRSH Université de Caen Normandie;
chercheure CINBIOSE, CIRODD, CENTREAU, RRSPQ, RISUQ, CIAPE;
enfin, directrice du Collectif de recherche écosanté sur les pesticides, les politiques et les alternatives (CREPPA)
Le 6 février 2008, Louise avait organisé avec les Artistes pour la Paix un colloque à l’UQAM sous le titre de Guerres et écocides : responsabilités et engagements.
Cliquez ici pour lire la présentation de cette conférence.
Santé Canada ouvre un mois de plus à la consultation
La nouvelle date limite pour soumettre des commentaires est maintenant le 3 septembre 2021, 120 jours à compter de la date de publication originale de la consultation sur le glyphosate (limites maximales de résidus proposées). Cette prolongation de 45 jours supplémentaires est basée sur le niveau d’intérêt et le nombre de commentaires reçus à ce jour, en plus des retards liés à la pandémie de COVID-19. Santé Canada a l’obligation légale, en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires, d’évaluer scientifiquement et impartialement les risques de tous les pesticides pour la santé humaine et l’environnement.
Devant cette importante consultation de l’ARLA, et par principe de précaution, l’Ordre des chimistes du Québec (Michel Alsayegh, président), l’Association des microbiologistes Québec (Marie-Christine Bellemare, présidente) et l’Association des biologistes du Québec (Christian L. Jacob, président) expriment de vives inquiétudes et demandent à l’ARLA de reconsidérer sérieusement sa décision d’augmenter les limites maximales de résidus de glyphosate dans certains produits alimentaires, car le Canada se doit de se présenter comme leader en matière environnementale et agricole. Les agriculteurs, la communauté scientifique et la population se doivent ainsi d’être rassurés.
Nous proposons ici à nos lecteurs quelques arguments à reprendre à leur compte en écrivant leurs protestations à Santé Canada Consultation sur le glyphosate, limites maximales de résidus proposées PMRL2021-10.
On y trouvera déjà les commentaires suivants :
1- d’Éric Lucas, professeur à l’UQAM en Sciences biologiques :
La décision de Santé Canada de doubler, tripler et pratiquement quadrupler les résidus acceptables de glyphosate est une décision rétrograde, anachronique, et dangereuse. (…) La décision présente va à l’encontre de … la santé des Canadiens. Aucune institution crédible ne peut proposer en 2021 une telle chose, c’est ignorer sciemment [sic!] la littérature scientifique indépendante qui démontre la toxicité du Glyphosate/Round-up.
2- de Marc André Gagnon, membre du CREPPA et professeur à l’Université Carleton :
L’ARLA propose ici de hausser les LMR en glyphosate au-delà de celles permises aux États-Unis, en Europe ou en Chine. Une telle proposition requiert un immense fardeau de preuve de la part de l’ARLA. J’ai eu beau chercher l’existence d’une grande étude publique ou indépendante qui aurait démontré la non-dangerosité des seuils proposés. Au contraire, je n’ai trouvé qu’un résumé de données opaques fournies par « le demandeur » anonyme [1] sans aucune perspective critique de la part de l’ARLA. L’Agence fait plutôt porter le fardeau de la preuve au public. Ceci n’a aucun sens. J’enseigne les politiques publiques depuis plus d’une décennie et ce type de comportement de la part d’une agence est typique d’un processus de corruption institutionnelle. Cette démarche est infondée, dangereuse et simplement indécente.
Merci de prêter attention à cet autre scandale d’une institution canadienne qui devrait irréprochablement veiller sur la santé de tous les citoyen-ne-s.
[1] Sans surprise, il s’agirait de la compagnie fusionnée Monsanto-Bayer
Consommation, société, santé humaine
Pesticides : Ottawa veut permettre plus de résidus dans les bleuets sauvages
27.07.2021, R-C, Thomas Gerbet
Comme avec le glyphosate dans les légumineuses, le Canada deviendrait moins exigeant que les États-Unis. Santé Canada propose d’autoriser trois fois plus de traces d’un insecticide et d’un fongicide dans les bleuets sauvages, une fois rendus dans l’assiette des Canadiens. Deux consultations publiques sont en cours, dont une se termine ce mardi. Les framboises sont aussi concernées. Il n’y aucun risque pour la santé, assure Ottawa.
Au bout du téléphone, depuis sa bleuetière du Lac-Saint-Jean, Daniel Gobeil avoue son étonnement. Jamais le président du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec n’a demandé à Santé Canada de tolérer plus de résidus de pesticides.
Au contraire, dit-il. Nos membres vont de plus en plus vers le biologique.
« On ignore aussi qui est le demandeur pour chacun des deux pesticides. Dans le cas du glyphosate, c’est le fabricant du Roundup, Bayer, qui en avait fait la demande.
Nos questions à Santé Canada sont restées sans réponse. On sait toutefois que les fabricants de pesticides sont le plus souvent à l’origine de ces demandes. Leur lobby CropLife le reconnaissait récemment.
Ce dossier est aberrant, réagit la professeure à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM et spécialiste des pesticides, Louise Vandelac. C’est l’opacité la plus complète. » La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1811873/bleuets-sauvages-framboises-pesticides-canada-residus-limites
Ce communiqué DES UNIVERSITAIRES rappelle l’action des Artistes pour la Paix ainsi:
Glyphosates : incohérence chez Santé Canada 22.07.2021, Artistes pour la Paix, Pierre Jasmin, membre du regroupement Des Universitaires : https://desuniversitaires.org/ et https://www.facebook.com/desuniversitaires/ et https://twitter.com/DesUniversitai1
Et ile renvoient à notre article ci-dessus.
Notons aussi que les Ami-es du Monde Diplomatique ont reçu notre article grâce à Ismaël Cordeiro, ainsi que l’article « Victoire collective arrachée à Québec ». Mais hélas nos journaux ne citent aucun de nos articles…