Associations étudiantes, groupes de défense des droits, syndicats et groupes affinitaires unissent leurs efforts pour éviter qu’une des plus grandes vagues de répression policière de l’histoire du Québec contemporain ne tombe dans l’oubli. Déçues que les multiples demandes d’enquête soient restées sans réponse, ces organisations représentant des dizaines de milliers de personnes interpellent maintenant la première ministre du Québec.
Commission d’enquête publique sur les opérations policières pendant la grève étudiante : les Artistes pour la Paix parmi les 50 organisations qui demandent une rencontre avec Madame Marois.
En l’absence d’une commission d’enquête publique, la répression du printemps risque de se répéter, craignent les organisations. Elles rappellent qu’au Canada, la brutalité policière fait chaque année de nouvelles victimes et que la répression accompagne de plus en plus systématiquement la protestation sociale, portant atteinte au droit de manifester et à la liberté d’expression. Lors du sommet du G20, les forces policières avaient procédé à des arrestations massives et préventives, techniques pourtant condamnées par les Nations Unies. Pendant la grève étudiante, on a relevé plusieurs blessures graves (pertes d’œil, fractures du crâne, jambes cassées), 3418 arrestations, des conditions de détention et de libération inacceptables ainsi que de nombreuses autres violations de droits.
Les organisations réaffirment que seule une commission d’enquête publique et indépendante permettra de faire la lumière sur les causes de la répression survenue durant la grève étudiante et éviter qu’elle ne se reproduise. Cette commission devra pour cela répondre à cinq objectifs:
- Questionner les opérations policières: les arrestations de masse, l’arsenal utilisé, les blessures et le manque d’aide aux personnes blessées;
- Questionner les interventions politiques du gouvernement, à la fois publiques (déclarations dans les médias) et internes (directives et communications entre des ministres et la police);
- Questionner les abus de droit: profilage politique (« carrés rouges »), fouilles abusives, détentions abusives, utilisation arbitraire de différentes types de contravention, adoption en urgence de nouveaux règlements municipaux limitant le droit de manifester, recours à la loi antiterroriste, etc.;
- Permettre aux victimes de violations de droits d’obtenir une réparation et obliger les responsables des abus à répondre de leurs actes devant la société et la loi;
- Évaluer la possibilité de créer une instance indépendante et civile de surveillance des opérations policières.
Une pétition de plus de 11 000 signatures demandant une commission d’enquête publique a été déposée à l’Assemblée nationale en juin. Une deuxième circule présentement et compte déjà plus de 5 000 signatures. Les différents groupes maintiendront la pression afin d’obtenir cette commission d’enquête. Ils espèrent ainsi mettre fin aux pratiques policières ayant pour effet de réprimer la contestation sociale.
(Communiqué conjoint émis à Montréal le 13 novembre 2012 et conférence de presse)
Voir à ce sujet le film Dérive. Outre une compilation des pires moments de la répression policière de 2012, le film pose des questions cruciales.
Liste des organisations et réseaux qui appuient la demande de rencontre avec Madame Marois :
- Action Autonomie
- Amnistie internationale, section Canada francophone
- Artistes pour la Paix
- Assemblée citoyenne autonome de Verdun
- Assemblée populaire autonome d’Hochelaga-Maisonneuve
- Assemblée populaire autonome du Mile End
- Assemblée populaire autonome du Plateau
- Association canadienne des libertés civiles
- Association canadienne des professeures et professeurs d’Université (ACPU)
- Association des juristes progressistes
- Association des professeur(e)s à temps partiel de l’Université Concordia (CUPFA)
- Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
- ATTAC-Québec
- Centre Justice et Foi
- Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
- Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics
- Concordia University Television (CUTV)
- Confédération des Syndicats Nationaux (CSN)
- Conseil central du Montréal métropolitain-CSN
- Conseil d’administration de CKUT
- Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM)
- Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
- Fédération des employées et employés du secteur public-CSN
- Fédération des femmes du Québec
- Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
- Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
- Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ)
- Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ)
- Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU)
- Fondation Béati
- Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
- Front commun des personnes assistées sociales du Québec
- Groupe Solidarité Justice
- Infirmières et infirmiers contre la hausse
- Ligue des droits et libertés
- L’R des centres de femmes
- Mères en colère et solidaires
- Mouvement Action-Chômage de Montréal
- Occupons Montréal
- 99%Média (OM99Média et 99%[Québec])
- Profs contre la hausse (PCLH)
- Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec
- Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ)
- Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA)
- Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
- Syndicat général des professeurs et des professeures de l’Université de Montréal (SGPUM)
- Syndicat des professeurs et des professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ)
- Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO)
- Têtes blanches, carrés rouges
- Union des consommateurs
Pour les individus qui veulent appuyer la demande, il y a la pétition à signer sur AVAAZ :
http://www.avaaz.org/fr/petition/Ensemble_exigeons_une_commission_denquete_publique_sur_la_violence_policiere_de_2012
Objectif atteint.
Bravo au gouvernement Marois.