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Dans un article du 13 octobre, nous révélions que notre grande arbitre internationale, l’ONU, est visée par des centaines de millions de complotistes, y compris de nombreux gouvernements. La Presse du 9 octobre nous informait qu’avant d’être bannis de Facebook, les adeptes en nombres croissants de Q-Anon manifestaient en faveur de Donald Trump et dénonçaient, en déclenchant un racisme sinophobe, la pandémie comme une conspiration de l’ONU visant une dictature mondiale où Bill Gates et l’OMS auraient créé le virus pour nous installer dans la peau un vaccin à base de puces chinoises 5G ! sic !!

Devant ces délires à la Cossette-Trudel, nos médias dits sérieux non seulement n’ont pas suffisamment lutté, mais sont allés jusqu’à censurer des informations vitales qui auraient freiné la propagation des théories de complot. Pour contredire la propagande capitaliste qui tient l’ONU et l’OMS en suspicion, au lieu de les respecter, Les Artistes pour la Paix et l’Aut’Journal ont écrit ensemble une cinquantaine d’articles contre les fake news absurdes et nocifs, véhiculés par des alliés du président des ultra-riches [1], Donald Trump, qui à cause de son aversion raciste envers le directeur [2] de l’Organisation Mondiale de la Santé, en a retiré les États-Unis, comme de la COP21 pro-écologique de Paris.

La très crédible équipe des décrypteurs de Radio-Canada devrait examiner de près notre gouvernement qui a préféré concentrer ses attaques contre Cuba et le Venezuela, au lieu de viser les dérives du Brésil et d’autres gouvernements populistes, pendant que leur PDG enfreint les règles de sécurité de base par un très long séjour à New York (elle y serait encore, au chevet de son mari malade) au plus fort de la deuxième vague, alors que les États-Unis dépassent cette semaine les 300 000 morts.

Nos médias oscillent comme la SRC entre propagande ou blâmes mal étayés

1. La propagande censure nos alertes à la bombe atomique. Les armes nucléaires étaient ciblées avant-hier soir par une vingtaine de citoyens à la tête de groupes responsables du Canada, réunis de Terre-Neuve et de Nouvelle-Écosse jusqu’à la Colombie-Britannique, en un échange zoom d’une heure et demie en vue du 22 janvier. C’est la date où l’ONU et le Secrétaire général Antonio Guterres adopteront et mettront en vigueur le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires, maintenant signé et ratifié par 51 pays, au grand plaisir d’ICAN.org de Beatrice Fihn, du parti Vert, du NPD et du Bloc Québécois.

Par contre, le TIAN est boudé par le Conservateur O’Toole, obéissant aveuglément à l’OTAN armée de bombes atomiques et exigeant du Canada de Trudeau des dépenses de 100 milliards de $ pour la construction de frégates militaires Irving/Lockheed Martin et l’achat indécent de chasseurs-bombardiers par le ministère de la « Défense ».

Nous envisageons diverses actions, y compris la publication d’une déclaration à laquelle travaillent Earl Turcotte (Réseau canadien pour l’abolition des armes nucléaires), Anton Wagner (Coalition torontoise pour commémorer Hiroshima-Nagasaki) et les Artistes pour la Paix ainsi qu’Échec à la guerre, pour demander au Parlement canadien de débattre la nouvelle donne à l’ONU dès la fin janvier.

2. L’Agora des Habitants de la Terre (Riccardo Petrella et diverses universités pour le Bien Commun en Italie et en Belgique) promeut, comme l’OMS, la distribution gratuite de vaccins sans brevets, accessibles aux pays appauvris incapables de s’offrir les vaccins Pfizer, dont la manutention nécessite des frigos à – 70 degrés. Au Canada assez riche pour se les offrir, Trudeau, au lieu d’écouter les plaidoyers internationaux, a le réflexe conditionné par son allégeance frauduleuse à la WE-UNIS (qui a coûté son poste au ministre Bill Morneau) de mandater plutôt sa ministre du développement international, Karina Gould, d’annoncer avant-hier 485 millions de $ en aide aux pays en développement pour lutter contre la COVID-19 (somme qui représente probablement l’enrichissement prévisible des actionnaires de la BIG PHARMA concernée): bref, charité au lieu de justice internationale…

3. Quant à l’adoption des mesures canadiennes pour contrer la COVID-19, le Québec en engageant la docteure Joanne Liu aurait pu suivre l’exemple de la Colombie-Britannique distingué par le New York Times dont la sob story avec des photos en uniforme militaire de la Dre Bonnie Henry a omis le lien crucial : au début de l’an 2000, elle participe à un programme d’éradication de la polio au Pakistan mené sous l’égide d’OMS – UNICEF et poursuit en 2001 la lutte avec l’OMS contre l’épidémie d’Ebola en Ouganda (voir les 2 photos suivantes). En plus d’avoir été l’objet de menaces de mort sur les réseaux sociaux, Dre Henry a reçu des lettres parfois violentes et son personnel a été harcelé au téléphone. Selon elle, cela pourrait avoir à faire avec le fait qu’elle est une femme qui occupe une position de pouvoir. « Je pourrais avoir tort », ajoute-t-elle. Mais à son avis (et au nôtre), il est important de parler de ces choses et de les dénoncer.

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Docteure Henry, directrice de la santé B.C., au Pakistan et en Ouganda – Photos : Lynn Henry

4. Le Réseau de l’Information (RDI), aiguillonné par la dernière émission critique d’Enquête, révélait hier les carences suivantes, qui ont entraîné au moins des centaines de morts évitables dans nos CHSLD que Radio-Canada a imputées seulement à MM. Legault et Arruda (alors qu’elles sévissent en Ontario et en Alberta, aussi conservateurs), tandis que Theresa Tam est plutôt ouverte aux directives de l’OMS :

  • 13 janvier : le Coronavirus sort de Chine en Thaïlande. L’OMS recommande une surveillance active mondialement, tandis qu’au Québec, ni la réunion du 14 janvier, ni celle du 29 janvier du Comité de direction du ministère de la santé n’inscrivent de points à l’ordre du jour, ne serait-ce qu’en mentionnant le coronavirus.
  • le 28 janvier, survient une pénurie de masques dans les pharmacies qui force l’OMS, le 7 février, à lancer un avertissement mondial, le lendemain du jour où le réseau de la santé du Québec annule un appel d’offres de masques et de blouses.
  • le 18 février, le Québec n’a toujours pas commandé de masques, ce qu’il devra faire le 21 février à gros prix (3 milliards de $, parfois jusqu’à 7 fois le prix initial)…
  • Pendant ce temps, dans les CHSLD, dont le triste cas de Herron (Dorval), circulent des aides-soignants qui vont de l’un à l’autre des CHSLD en raison de leur trop petit nombre et de leurs paies indécentes, ce que le PM Legault reconnaît humblement comme une faute héritée de la négligence néo-libérale. On l’attend dans le détour pour inscrire comme immigrants reçus ceux bravement inscrits au programme d’urgence créé de 10 000 travailleurs de santé.

 

Quant aux hôpitaux dont les personnels de direction sont souvent accusés d’hospitalo-centrisme, ils naviguent en un contexte difficile de pénurie de personnel, aggravée par des cas nombreux de contagion pour ses travailleurs de première ligne. La situation les amène à effectuer des choix déchirants entre chirurgies jugées non essentielles et lits à préserver en vue de l’accroissement continu observé des cas de Covid-19 ; tout ceci dans un autre contexte démoralisant de sondages révélant que 62% des jeunes de 18 à 24 ans croient que les médias exagèrent l’importance de la Covid-19; négligeraient-ils, par conséquent, les précautions à prendre, lavage des mains, port du masque et distanciation?


[1] L’OMC non membre de l’ONU bouscule l’OMS

[2] Wikipedia (infos sélectionnées par P. J.) : le 23 mai 2017, en dépit d’une campagne de dénigrement à l’aide du New York Times d’un avocat américain favorisant, tout comme les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada, la candidature d’un docteur britannique, Tedros Adhanom Ghebreyesus est néanmoins élu avec une majorité impressionnante de 133 votes sur 185, directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé, le premier élu par un vote ouvert à tous les pays membres lors de la 70e Assemblée mondiale de la santé et le premier Africain à occuper ce poste. Il entre en fonction le 1er juillet 2017, après avoir dirigé les fonds mondiaux de luttes contre le sida, la tuberculose et le paludisme (malaria).

Son passé de membre de l’organisation communiste révolutionnaire éthiopienne Front de libération du peuple du Tigray revient le hanter dans la guerre présente où on l’accuse d’exercer illégalement son influence, ce qu’il nie. Ce passé révolutionnaire ne l’avait pas empêché d’obtenir en 1992 à l’université de Londres une maîtrise en science (immunologie – maladies infectieuses) puis en 2000 un doctorat en santé communautaire de l’université de Nottingham au Royaume-Uni.

Ghebreyesus est nommé ministre de la Santé en 2005 par le Premier ministre d’Éthiopie Meles Zenawi. D’innombrables défis confrontent alors son ministère en termes de pauvreté, de mauvaises infrastructures et de déclin de la situation économique mondiale. Le nombre de médecins au pays est alors moindre que le nombre de médecins éthiopiens travaillant dans le Chicago métropolitain! Au cours de la période 2005-2008, son ministère de la Santé construit 4 000 centres de santé, forme et déploie plus de 30 000 agents de vulgarisation sanitaire et met en place un nouveau cadre de professionnels de la gestion hospitalière. Le taux de mortalité infantile chute de 30% entre 2005 et 2011.

En 2010, l’Éthiopie est choisie par le département d’État américain comme l’un des pays de la Global Health Initiative Plus, dont la Fondation Clinton, la Fondation Bill et Mélinda Gates et Obama appuieront les efforts novateurs, malgré la priorité affirmée de Ghebreyesus pour des systèmes de santé universels très éloignés du « modèle » américain.

Marié et père de cinq enfants, il a été ministre des Affaires étrangères de l’Éthiopie de 2012 à 2016. Comme tel, il a joué un rôle majeur favorisant la solidarité et l’obéissance stricte aux règles de l’OMS pour juguler l’épidémie africaine d’Ébola.