Le prix Nobel Marquez vient de mourir après une vie de chefs d’œuvre et de combats pour l’humanité brûlant d’intensité et d’un espoir récompensé en partie (English follows): depuis 1986, de 50 000 ogives nucléaires, on est passé à 16 400 et l’Amérique du Sud a changé pour le mieux, les dictateurs argentin, uruguyien, colombien et chilien morts ou en prison; le Brésil, le Paraguay, l’Équateur, le Venezuela et la Bolivie vivent mieux, en particulier leurs populations autochtones. Seule l’Amérique centrale (Guatemala, Salvador…) souffre encore de plusieurs régimes d’extrême-droite…
Premier texte de 1986 sur l’arme nucléaire
« Car du seul fait d’exister, la terrible apocalypse captive dans les silos de la mort des pays les plus riches est en train de brader les possibilités d’une vie meilleure pour tous. »
Messieurs les Présidents, Messieurs les Premiers ministres, cherEs amiEs,
Ceci n’est pas un mauvais plagiat du délire de Jean dans son exil à Patmos, mais la vision anticipée d’un désastre cosmique qui peut survenir en cet instant même : l’explosion —dirigée ou accidentelle— même d’une partie minime de l’arsenal nucléaire qui dort d’un œil et veille de l’autre dans les silos des grandes puissances. C’est ainsi. Aujourd’hui, six août 1986, il existe dans le monde plus de cinquante mille ogives nucléaires placées. En termes domestiques, cela veut dire que chaque être humain, sans exclure les enfants, est assis sur un tonneau d’environ quatre tonnes de dynamite dont l’explosion totale peut éliminer douze fois toute trace de vie sur la Terre. La puissance d’anéantissement de cette menace colossale, qui pend sur nos têtes comme un cataclysme de Damoclès, pose la possibilité théorique de rendre inutilisables quatre planètes en plus de celles qui tournent autour du soleil, et d’influer sur l’équilibre du système solaire. Aucune science, aucun art, aucune industrie ne s’est doublée elle même comme l’a fait l’industrie nucléaire depuis son origine, il y a quarante et un ans, ni aucune autre création du génie humain n’a jamais eu autant de pouvoir de détermination sur la destinée du monde.
La seule consolation face à ces terrifiantes simplifications, —si tant est qu’elles puissent nous servir à quelque chose—, c’est de vérifier que la préservation de la vie humaine sur la terre est toujours moins coûteuse que la peste nucléaire. Car du seul fait d’exister, la terrible apocalypse captive dans les silos de la mort des pays les plus riches est en train de brader les possibilités d’une vie meilleure pour tous.
Dans l’assistance à l’enfance, par exemple, c’est une vérité arithmétique primaire. L’UNICEF a calculé en 1981 un programme pour résoudre les problèmes essentiels des cinq cent millions d’enfants les plus pauvres du monde; il comprenait l’assistance sanitaire de base, l’éducation élémentaire, l’amélioration des conditions hygiéniques, l’approvisionnement en eau potable et en alimentation. Tout ceci paraissait un rêve impossible de cent milliards de dollars. Cependant, c’est à peine le coût de cent bombardiers stratégiques B-1B, et de moins de sept mille fusées Crusero, dans la production desquelles le gouvernement des États-Unis va investir vingt et un milliards de dollars.
Dans la santé, par exemple : avec le coût de dix porte-avions nucléaires Nimitz, des quinze que vont fabriquer les États-Unis avant l’an 2000, on pourrait réaliser un programme préventif qui protégerait pendant ces mêmes quatorze années plus d’un milliard de personnes contre le paludisme, et éviter ainsi la mort —rien qu’en Afrique— de plus de quatorze millions d’enfants.
Dans l’alimentation, par exemple : l’année dernière, il y avait dans le monde, selon les calculs de la FAO, environ cinq cent soixante millions de personnes soufrant de la faim. Leur assurer une moyenne calorique indispensable aurait coûté moins de cent quarante neuf fusées MX, des deux cent vingt trois qui seront placées en Europe occidentale. Avec vingt six de celles-là, on pourrait acheter les équipements agricoles nécessaires pour que les pays pauvres acquièrent leur suffisance alimentaire dans les quatre prochaines années. Ce programme, de plus, coûterait moins de la neuvième partie du budget militaire soviétique de 1982.
Dans l’éducation par exemple : avec seulement deux sous-marins atomiques Trident, des vingt cinq que se propose de fabriquer le gouvernement actuel des États Unis, ou avec une quantité similaire des sous-marins que construit l’Union Soviétique, on pourrait enfin tenter la fantaisie de l’alphabétisation mondiale. Par ailleurs, la construction des écoles et la formation des maîtres qu’il faudra au Tiers Monde pour faire face à la demande additionnelle en éducation dans les dix années à venir, pourraient être payées avec le coût de deux cent quarante cinq fusées Trident II, et il en resterait encore quatre cent dix-neuf pour assurer le même accroissement de l’éducation dans les quinze années suivantes.
On peut dire, finalement, que l’annulation de la dette externe de tout le Tiers Monde, et sa récupération économique pendant dix ans, coûterait à peine plus de la sixième partie des dépenses militaires du monde pendant le même laps de temps. Cependant, face à ce gaspillage peu commun, c’est le gaspillage humain qui est encore plus inquiétant et douloureux : l’industrie de la guerre maintient en captivité le plus grand contingent de savants jamais réuni dans une quelconque entreprise dans l’histoire de l’humanité. Gens des nôtres, dont la place naturelle n’est pas là-bas mais ici, à cette table, et dont la libération est indispensable pour qu’ils nous aident à créer, dans le domaine de l’éducation et de la justice, la seule chose qui peut nous sauver de la barbarie : une culture de la paix.
Malgré ces dramatiques certitudes, la course à l’armement ne cède pas un instant de trêve. Maintenant, pendant que nous déjeunons, il s’est construit une nouvelle ogive nucléaire. Demain, quand nous nous réveillerons, il y en aura neuf de plus dans les armureries de la mort de l’hémisphère des riches. Avec ce que coûterait une seule d’entre elles, cela suffirait —ne serait-ce que pour un dimanche d’automne— pour parfumer de santal les chutes du Niagara.
Un grand romancier de notre temps s’est un jour demandé si la terre ne serait pas l’enfer d’autres planètes. Peut-être est-ce bien moins que cela : un village sans mémoire, délaissé de la main de ses dieux dans les banlieues reculées de la grande patrie universelle. Mais le soupçon grandissant que ce soit le seul lieu du système solaire où a eu lieu la prodigieuse aventure de la vie, nous traîne sans piété vers une conclusion effrayante : la course à l’armement va dans le sens contraire de l’intelligence.
Et non seulement de l’intelligence humaine, mais de l’intelligence de la nature elle-même, dont la finalité échappe même à la clairvoyance de la poésie. Depuis l’apparition de la vie visible sur la terre, il a dû s’écouler trois cent quatre-vingt millions d’années pour qu’un papillon apprenne à voler, puis cent quatre-vingt millions pour fabriquer une rose sans autre engagement que d’être belle, et quatre ères géologiques pour que les êtres humains —à la différence de leur arrière grand-père Pithécanthrope—, soient capables de chanter mieux que les oiseaux et de mourir d’amour. Ce n’est en rien un honneur pour le talent humain, à l’âge d’or de la science, d’avoir conçu la manière pour qu’un processus multi-millénaire si dispendieux et colossal, puisse retourner au néant d’où il vient par le simple fait d’appuyer sur un bouton.
C’est pour tenter d’empêcher que cela ne survienne que nous sommes ici, sommant nos voix aux innombrables qui plaident pour un monde sans armes et une paix juste. Mais même si cela survient —et plus encore si cela survient—, il ne sera pas totalement inutile que nous soyons ici. Des millions de milliers d’années après l’explosion, une salamandre triomphale qui aura parcouru de nouveau l’échelle complète des espèces, sera peut-être couronnée comme la plus belle femme de la nouvelle création. C’est de nous que dépend, hommes et femmes de science, hommes et femmes des arts et des lettres, hommes et femmes de l’intelligence et de la paix, de nous dépend que les invités à ce chimérique couronnement n’aillent pas à leur fête avec les mêmes terreurs que nous aujourd’hui. Avec toute la modestie, mais aussi avec toute la détermination de l’esprit, je vous propose que nous prenions ici et maintenant, l’engagement de concevoir et fabriquer une arche de la mémoire, capable de survivre au déluge atomique. Une bouteille de naufragés sidéraux jetée dans les océans des temps, pour que la nouvelle humanité d’alors sache par nous ce que ne leur raconteront pas les cafards : qu’ici a existé la vie, qu’en elle a prévalu la souffrance et a dominé l’injustice, mais que nous avons connu l’amour et nous avons même été capables d’imaginer le bonheur. Et qui sache et fasse savoir pour tous les temps, qui ont été les coupables de notre désastre, et à quel point ils ont été sourds à nos clameurs de paix, pour que celle-ci fusse la meilleure des vies possibles, et avec quelles inventions barbares et pour quels intérêts si mesquins ils l’ont effacée de l’univers.
M. Cesar Jaramillo nous a fait parvenir cet autre extrait de GGM:
« One minute after the last explosion, more than half of the humans would be dead. Dust and smoke from the continents in flames will defeat sunlight, and absolute darkness will reign on the world one more time. A winter with orange rains and gelid hurricanes will turn back ocean timings and currents in the rivers, fishes inside them would have died in thirst while wading the boiling waters. Birds shall not find any sky. Never melting snow will cover Sahara desert and the wide Amazonia will be erased from earth due to devastating hails. This age of rock & roll and transplanted hearts shall be taken back to their glacial childhood. Those few human beings who would survive the first horror, and those who had the privilege of safe refuge at three o’clock in the afternoon of that fateful Monday when the big catastrophe took place, would have saved their lives only to die later due to the horrifying memories. In the middle of eternal humidity and everlasting nights, cockroaches will be the only remain of the lives, which were once on earth.
The arms race runs against intelligence. And not just against human intelligence, but also against the intelligence of nature, whose purpose manages to escape even the wise clairvoyance of poetry itself. Since the appearance of visible life on Earth 380 million years had to elapse in order for a butterfly to learn how to fly, 180 million years to create a rose with no other commitment than to be beautiful, and four geological eras in order for us human beings, unlike our Pithecanthropus great-grandfather, were able to sing better than birds and be able to die from love. It is not honorable for the human talent, in the golden age of science, to have conceived the way for such an ancient and colossal process to return to the nothingness from which it came, through the simple art of pushing a button. We are here to try to prevent that from happening, adding our voices to the many calling for a world without weapons and a peace with justice.
Extraits d’un discours prononcé le 10 décembre 1982 à la réception du Prix Nobel de Littérature (1982) par Gabriel Garcia Marquez
Il y a onze ans, l’un des poètes insignes de notre temps, le Chilien Pablo Neruda, a illuminé cette enceinte avec son verbe. Dans les bonnes consciences de l’Europe, et parfois aussi dans les mauvaises, ont fait irruption depuis ce temps-là avec plus de force que jamais les nouvelles fantomatiques de l’Amérique Latine, cette patrie immense d’hommes hallucinés et de femmes historiques, dont l’entêtement sans fin se confond avec la légende. Nous n’avons pas eu un instant de calme. Un président prometheique retranché dans son palais en flammes est mort en se battant seul contre toute une armée, et deux catastrophes aériennes suspectes et jamais éclaircies ont tranché la vie d’un autre au cœur généreux, et celle d’un militaire démocrate qui avait restauré la dignité de son peuple. Il y a eu 5 guerres et 17 coups d’État, et a surgi un dictateur luciférien qui au nom de Dieu mène le premier ethnocide de l’Amérique Latine de notre temps. Pendant ce temps, 20 millions d’enfants latino-américains mouraient avant d’atteindre l’âge de deux ans, ce qui est plus que tous ceux qui sont nés en Europe depuis 1970. En raison de la répression, il y a presque 120 000 disparus, c’est comme si aujourd’hui on ne savait pas où sont passés tous les habitants de la ville d’Uppsala. De nombreuses femmes enceintes arrêtées ont mis au monde dans des prisons argentines, mais on ignore encore le destin et l’identité de leurs enfants, qui ont été donnés en adoption clandestine ou enfermés dans des orphelinats par les autorités militaires. Pour ne pas vouloir que les choses continuent ainsi, près de 200 000 femmes et hommes sont morts sur tout le continent, et plus de 100 000 ont péri dans trois petits pays volontaristes de l’Amérique centrale, Nicaragua, Salvador et Guatemala. Si c’était aux États-Unis, le chiffre proportionnel serait d’un million de morts violentes en quatre ans.
Du Chili, un pays aux traditions hospitalières, a fui un million de personnes : 12 % pour cent de sa population. L’Uruguay, une nation minuscule de 2,5 millions d’habitants qui se considérait comme le pays le plus civilisé du continent, a perdu dans l’exil un citoyen sur cinq. La guerre civile au Salvador a causé presque un réfugié toutes les 20 minutes depuis 1979. Le pays qu’on pourrait faire avec tous les exilés et émigrés forcés d’Amérique Latine, aurait une population plus nombreuse que la Norvège.
J’ose penser, que c’est cette réalité extraordinaire, et pas seulement son expression littéraire, qui cette année a mérité l’attention de l’Académie Suédoise des Lettres. Une réalité qui n’est pas celle du papier, mais qui vit avec nous et détermine chaque instant de nos innombrables morts quotidiennes, et qui soutient une source de création insatiable, pleine de malheur et de beauté, de laquelle ce Colombien errant et nostalgique n’est qu’un parmi d’autres plus distingué par la chance. Poètes et mendiants, musiciens et prophètes, guerriers et racaille, toutes les créatures de cette réalité effrénée nous avons eu très peu à demander à l’imagination, parce que le plus grand défi fut pour nous l’insuffisance des ressources conventionnelles pour rendre notre vie croyable. C’est cela, amis, le nœud de notre solitude.
Donc si ces difficultés nous engourdissent, que nous sommes de son essence, il n’est pas difficile de comprendre que les talents rationnels de ce côté du monde, extasiés dans la contemplation de leurs propres cultures, sont restés sans méthode valable pour nous interpréter. Il est compréhensible qu’ils insistent pour nous mesurer avec le même étalon avec lequel ils se mesurent eux même, sans rappeler que les épreuves de la vie ne sont pas égales pour tous, et que la recherche de l’identité propre est plus ardue et sanglante pour nous qu’elle le fut pour eux. L’interprétation de notre réalité avec des schémas étrangers contribue seulement à nous rendre de plus en plus méconnus, de moins en moins libres, de plus en plus solitaires. Peut-être l’Europe vénérable serait plus compréhensive si elle essayait de nous voir à travers son propre passé. Si elle se rappelait que Londres a eu besoin de 300 ans pour construire sa première muraille et de 300 autres pour avoir un évêque, que Rome s’est débattu dans les ténèbres de l’incertitude pendant 20 siècles avant qu’un roi étrusque ne l’implantât dans l’histoire, et qu’encore au XVIe siècle les suisses pacifiques d’aujourd’hui, qui nous enchantent avec leurs fromages doux et leurs montres impavides, ensanglantèrent l’Europe comme soldats de fortune. Encore à l’apogée de la Renaissance, 12 000 lansquenets à la solde des armées impériales pillèrent et dévastèrent Rome, et tuèrent à coups de couteau huit mille de ses habitants.
Je ne cherche pas à incarner les illusions de Tonio Kröger, dont les rêves d’union entre un nord chaste et un sud passionné exaltaient Thomas Mann il y a 53 ans dans ce lieu. Mais je crois que les Européens d’esprit éclairant, ceux qui luttent aussi ici pour une grande patrie plus humaine et plus juste, pourraient mieux nous aider s’ils révisaient à fond leur manière de nous voir. La solidarité avec nos rêves ne nous fera pas sentir moins seuls, tant que cela ne se concrétise avec des actes de soutien légitime aux peuples qui assument l’illusion d’avoir une vie propre dans la répartition du monde.
L’Amérique Latine ne veut pas ni n’a de quoi être un fou sans arbitre, ni n’a rien de chimérique dans le fait que ses desseins d’indépendance et d’originalité deviennent une aspiration occidentale. Cependant, les progrès de la navigation qui ont réduit tant de distances entre nos Amériques et l’Europe, semblent avoir augmenté en revanche notre distance culturelle. Pourquoi l’originalité qu’on nous admet sans réserves dans la littérature nous est refusée avec toute sorte de suspicions dans nos si difficiles tentatives de changement social ? Pourquoi penser que la justice sociale que les Européens d’avant garde essaient d’imposer dans leurs pays ne peut pas aussi être un objectif latino-américain avec des méthodes distinctes dans des conditions différentes ? Non : la violence et la douleur démesurées de notre histoire sont le résultat d’injustices séculières et d’amertumes innombrables, et non un complot ourdi à 3 000 lieues de notre maison. Mais nombre de dirigeants et penseurs européens l’ont cru, avec l’infantilisme des grands-parents qui ont oublié les folies fructueuses de leur jeunesse, comme si n’était possible un autre destin que de vivre à la merci des deux grands propriétaires du monde. Telle est, amis, l’ampleur de notre solitude.
Cependant, face à l’oppression, au pillage et à l’abandon, notre réponse est la vie. Ni les déluges ni les pestes, ni les famines ni les cataclysmes, ni même les guerres éternelles à travers des siècles et des siècles n’ont réussi à réduire l’avantage tenace de la vie sur la mort. Un avantage qui augmente et s’accélère : chaque année il y a 74 millions de naissances de plus que de décès, une quantité de vivants nouveaux comme pour augmenter sept fois chaque année la population de New York. La majorité d’ entre eux naissent dans des pays avec moins de ressources, et parmi ceux-ci, bien sûr, ceux d’Amérique Latine. En revanche, les pays les plus prospères ont réussi à accumuler assez de pouvoir de destruction comme pour anéantir cent fois non seulement tous les êtres humains qui ont existé jusqu’à aujourd’hui, mais la totalité des êtres vivants qui sont passés par cette planète d’infortune.
Un jour comme celui d’aujourd’hui, mon maître William Faulkner a dit dans ce lieu : « Je me refuse à admettre la fin de l’homme ». Je ne me sentirais pas digne d’occuper cet endroit qui fut le sien si je n’avais pas pleine conscience de ce que pour la première fois depuis les origines de l’humanité, la catastrophe colossale qu’il se refusait à admettre il y a 32 ans est maintenant rien plus qu’une simple possibilité scientifique. Devant cette réalité saisissante qui à travers tout le temps humain a du paraître une utopie, les inventeurs de fables que tous nous croyons nous nous sentons le droit de croire que n’est pas encore trop tard pour entreprendre la création de l’utopie contraire. Une nouvelle et triomphante utopie de la vie, où personne ne peut décider pour les autres jusqu’à la forme de mourir, où vraiment soit vrai l’amour et soit possible le bonheur, et où les lignées condamnées à cent ans de solitude ont enfin et pour toujours une deuxième chance sur la terre.
Traduction libre et non officielle de l’espagnol pour El Correo par Estelle et Carlos Debiasi
« J’ose penser, que c’est cette réalité extraordinaire, et pas seulement son expression littéraire, qui cette année a mérité l’attention de l’Académie Suédoise des Lettres. »
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