Du gouvernement libéral et du Parti Vert

Le 15 novembre, les Artistes pour la Paix ont remercié Marie-Claude Bibeau, ministre du Développement international et de la Francophonie, pour la vingtaine de millions de $ accordés par son ministère aux réfugiés de Palestine et salué « le retour d’une aide du gouvernement canadien, auparavant sauvagement coupée par le gouvernement Harper. Il s’agit du programme de développement « permanent » au profit de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRW). Quelle belle façon de répondre à notre lettre du 12 mai dont nous étions co-signataires (cliquez ici – fichier PDF). »

En laissant à chacun son appréciation de la remarque lyrique de notre grand ami Jean-Daniel Lafond (J’ai appris avec une joie immense cette excellente nouvelle. Elle confirme l’engagement du gouvernement de Justin Trudeau à contribuer à la paix dans le monde et à rendre l’humanité plus humaine), les APLP se réjouissent néanmoins de ce revirement de la position canadienne, annoncé lors du séjour fructueux, doublé d’une déclaration d’indépendance politique face aux États-Unis, du Premier ministre Justin Trudeau à Cuba. Mais ceci arrive au moment où les Palestiniens sont assommés par la nouvelle de l’élection de Donald Trump, qui endosse les pires penchants militaristes de Nétanyahou.

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Le 11 novembre, une belle médiation des Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPMO), groupe à l’origine de la lettre citée précédemment du 12 mai, a permis de résoudre la tension qui existait au Parti Vert à cause du mouvement international BDS [1].

On se souviendra de notre position face à la résolution inique votée par le Parti libéral et le Parti conservateur, donc à la très grande majorité du Parlement fédéral en février : http://www.artistespourlapaix.org/?p=9947.

Dans une résolution adressée aux membres du parti, Elizabeth May et Dimitri Lascaris, ancien porte-parole en matière de justice du cabinet fantôme du PVC, ont demandé une reconnaissance mutuelle entre Israël et la Palestine, en condamnant tout acte de violence des deux côtés du conflit. Cette résolution est également très critique de l’expansion continue des « colonies » israéliennes dans les territoires palestiniens et du refus d’Israël de trouver une solution pour les réfugiés palestiniens, qui sont maintenant plus de 5 millions. La résolution, que les APLP ont félicitée, appuie des «mesures économiques comme les sanctions gouvernementales, le boycott des consommateurs, le désinvestissement institutionnel, ainsi que les sanctions économiques et les embargos sur les armes » [ceci contourne un appui officiel au BDS]. «  En formulant une déclaration claire sur une résolution du conflit israélo-palestinien fondée sur les droits de la personne et le droit international, le Parti Vert du Canada ouvre ses portes aux centaines de milliers de Canadiens qui désirent sincèrement une paix juste en Israël-Palestine» a salué M. Woodley, président de CJPMO, qui « reconnaît le leadership politique que reflète la résolution proposée et encourage les autres partis politiques fédéraux du Canada à suivre l’exemple du PVC. »

PS Rappelons la difficulté pour les APLP dans leurs initiatives de paix de tenir compte de politiques totalement inacceptables par des groupes tel le Hamas et par des gouvernements islamiques comme l’Arabie Saoudite que nous ciblons souvent et avec raison et même celui de l’Iran. C’est pourquoi un groupe comme Amnistie internationale reste essentiel et nous avons cette semaine envoyé cette lettre (cliquez ici – fichier PDF) aux autorités iraniennes.


[1] Tout comme PEN international, les APLP n’endossent pas le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions, même si certains de nos membres comme Martin Duckworth l’ont fait personnellement. Nous avions été échaudés par l’appel de la veuve du grand écrivain Edward Wadi Saïd, outrée par la condamnation par le BDS de la tournée du West-Divan Orchestra, pourtant formé de musiciens juifs ET palestiniens, avec à sa tête Daniel Barenboim qui a courageusement endossé la double nationalité israélienne et palestinienne.