Nos quotidiens sont-ils rédigés par le climatosceptique Éric Duhaime ??? Car en leurs premières pages, le Devoir aborde sept différents sujets, le Journal de Montréal cinq et j’écarquille les yeux en vain… AUCUN DES DOUZE ne porte sur ce qui m’apparaissait primordial et inévitable par son importance et ses répercussions d’actualité !
Heureusement, les pages 4 et 5 du JdeM sont remplies de photos de manifestants en couleurs vives, et sa page 46 juxtapose deux articles nous alertant intelligemment, sans pathos, sur la consommation québécoise effrénée de GES : l’un est signé par notre amie Laure Waridel, collaboratrice régulière du journal et l’autre donne la parole à ceux à qui on ne la donne jamais : les jeunes étudiantEs Maya Labrosse de la FECQ, Sandrine Giérula et Thierry Trudeau de la CEVES et Simon Guiroy du FÉDAC. Bravo !
Deux hommes en or et Rosalie
L’excellente émission du 23 septembre compensait cette lacune médiatique grâce à
■ une entrevue de Louis Morrissette qui n’osait pas dire tout le mal qu’on pense de son ami Guillaume Lemay-Thivierge dont l’irruption égocentrique au gala des Gémeaux a bloqué trois minutes d’informations vitales sur des documentaires québécois qui comptaient sur cette heure de gloire pour échapper à l’anonymat (excellente lettre d’un quidam protestant dans Le Devoir). Ces antivaccins ne méritent-ils pas la montée de lait de François Legault qui, lui, a fait son pénible devoir de Premier ministre jour après jour, pour nous informer du mieux qu’il pouvait des avancées de la COVID19, alors que Duhaime se contente de ramasser le plein facile de votes d’ignares ou de conspirationnistes ayant mis leurs concitoyens en danger ? Signalons quand même au débit de Legault ses tendances crasses de favoriser le privé en éducation et en santé et au crédit du Devoir l’article vendredi de Josée Blanchette Votez pour vos enfants;
■ une autre entrevue bien menée par Rosalie de Léa Clermont-Dion qui parle avec passion de deux sujets qui nous sont particulièrement chers, son film à venir sur Janette Bertrand à qui nous avions rendu hommage en 2017 à l’Hôtel-de-Ville de Montréal;
■ et son documentaire réalisé avec Guylaine Maroist, notre ex-présidente, une dénonciation courageuse et nécessaire du harcèlement misogyne des réseaux sociaux qui osent s’attaquer aux plus vulnérables des adolescentes. Puis-je vous signaler que j’ai récemment ajouté le commentaire suivant à cet article [1] ?
Enfin voilà Patrick Lagacé et Pierre-Yves Lord fascinés par les réponses remplies de sagesse (avec une pointe acérée contre le ministre Steven Guilbeault manipulé par les pétrolières) d’André Bélisle, à qui on doit notamment d’avoir remporté les combats de la mobilisation contre les pluies acides, de la Coalition pour un débat public sur l’énergie, de la Coalition Québec Vert Kyoto, du mouvement pour une loi contre les poursuites baillons et les mobilisations citoyennes contre le gaz de schiste et qui a toujours inspiré les actions écologiques des APLP, puisque nos deux mouvements sont nés à peu près la même année.
Pour la première fois depuis trois ans, l’émission est tournée devant des spectateurs qui applaudissent à tout rompre ce grand héros de la lutte environnementale, à qui je ne peux m’empêcher, en tant que membre de l’AQLPA, d’envoyer ce petit mot, via sa directrice générale, la dévouée et efficace Jocelyne Lachapelle :
Merci, Jocelyne, pour l’annonce de l’émission quelques heures d’avance.
Comme ça fait du bien (et c’est si rare!) d’entendre un homme libre, sans discours préformaté, à la télévision !!!
Félicitations à André, mais le féliciter m’apparaît bizarre: il a été « lui-même », authentique et vrai, tel qu’on l’aime.
J’espère que des centaines de milliers de téléspectateurs goûteront cette entrevue spéciale (je ne connais pas la cote d’écoute de l’émission, mais elle repasse souvent à Télé-Québec, entre autres le dimanche).
Et je reçois une heure après :
Bonjour Pierre,
Merci cher ami, c’est vraiment bien apprécié…
Il faut brasser nos deux gouvernements en St-Simonak.
30 ans de mensonges, de cinéma vert, d’engagements rompus et pendant tout ce temps les Écovedettes comme Guilbeault, grassement payées, ont servi à endormir le monde.
«La vérité marche fièrement au soleil mais le mensonge cherche toujours l’ombre»…
Il faut donner l’heure juste…
Salutations cordiales,
André
[1] Étonnant que personne n’ait fait le lien, pas évident il est vrai, entre cet excellent documentaire et le non moins excellent film de 2018 en blanc et noir, CHARLOTTE A DU FUN (scénario Catherine Léger; conception visuelle Louise Marie Beauchamp, notre co-présidente) que la réalisatrice Sophie Lorain, toujours en avant-garde de notre société, avait intitulé SALOPE DANS LE BON SENS DU TERME ! À ma connaissance, le titre fut rejeté par l’industrie cinématographique trop prude… ou trop peu désireuse de révolutionner les rapports de soumission des filles envers les gars. N’est-il pas temps que cela change comme les Artistes pour la Paix le désirent ??
Cher Jean je te remercie sincèrement, tes bons mots qui me vont droit au coeur et ta solidarité constante qui m’encourage sont comme un beaume appaissant sur nos blessures et nos maux…
Merci très chaleureusement cher ami….
André
La race humaine est menacée d’extinction de même que celle de la plupart des animaux, des oiseaux et de beaucoup d’autres espèces.
Cette extinction commencera aussitôt que l’océan deviendra suffisamment acide à cause du CO2, car la formation du gaz H2S peut ensuite se produire dans l’océan à une énorme échelle.
Les conditions chimiques dans l’océan sont telles que cette production de H2S pourrait suivre le même chemin qui a produit l’extraordinaire extinction qui a pris place il y a 252 millions d’années. Toute guerres, toutes productions d’armements s’opposent de façon importante à l’urgente tâche de s’adresser aux changements climatiques.
DEREK PAUL, professeur retraité de physique de l’Université de Toronto et sympathisant des APLP.
Bonjour Pierre,
Merci pour ce très bon texte que je viens de publier sur la page Facebook de l’AQLPA et merci pour ton témoignage à mon égard.
Bonne journée
Jocelyne Lachapelle, Directrice générale
Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique
720, rang 7 – Frampton – Québec – G0R 1M0
B : 418 479-2185 M : 418 479-6503
info@aqlpa.com / http://www.aqlpa.com
L’AQLPA est entrée dans sa 40ième année d’existence. Une des plus vieilles organisations à lutter contre la pollution atmosphérique au Québec….
Aidez l’AQLPA – Faites un don – DONS
Le site des Artistes pour la Paix vient de publier un article qui allie féminisme et écologisme, en vous remerciant de votre fougue conjuguée, chère Jocelyne et cher André.
Marilou Dubois, autrice et étudiante en littérature et en sciences humaines au cégep de Saint-Laurent a publié ceci dans Le Devoir le 29 septembre 2022
Le vendredi 23 septembre dernier avait lieu à Montréal la marche mondiale pour le climat. Près de 146 000 étudiants et 15 000 travailleurs étaient en grève pour l’occasion. Cette marche s’inscrit dans le mouvement international « Fridays for Future » et est la plus importante marche montréalaise depuis celle qui a marqué la venue de Greta Thunberg en 2019. Selon ses organisateurs, environ 15 000 personnes se sont réunies pour demander aux gouvernements des mesures plus ambitieuses en matière d’environnement qui permettront réellement de freiner la crise climatique.
Or, tout ce que le grand public retiendra ne sera que l’accueil hostile de certaines personnes à l’égard du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, et de deux autres députés caquistes. Un événement dont la grande majorité des marcheuses et des marcheurs n’a pas eu connaissance.
Il est tout à fait déplorable que les grands médias consacrent la majeure partie de leurs articles sur cette marche populaire en braquant leurs projecteurs sur les politiciens et leurs remarques.
Plusieurs ont vu dans cette manifestation la preuve tangible que le militantisme québécois revenait en force depuis la pandémie. Contrairement à ce que prétendent plusieurs quotidiens, la foule n’était pas uniquement composée de jeunes, mais plutôt de personnes de tous âges et milieux, de citoyens et de citoyennes collectivement engagés pour un avenir plus vert.
Laisser entendre que tous les manifestantes et manifestants sont des jeunes solidaires ayant intimidé Benoit Charette et ses collègues alimente sans fondement la caricature péjorative des jeunes extrémistes gauchistes et enlève toute sa crédibilité à l’événement.
Par ailleurs, le choix de certains médias de présenter une vidéo de personnes huant les caquistes offre au lectorat un aperçu d’une péripétie qui ne concerne qu’une petite partie non représentative de l’ensemble du groupe de marcheurs et de marcheuses et qui, de surcroît, se déroule sur une courte période. Autrement dit, il s’agit d’une représentation fortement biaisée de la manifestation.
D’ailleurs, peut-on vraiment accuser des jeunes qui militent pour la justice climatique de ne pas voir d’un bon oeil la venue de membres d’un parti qui soutient la construction d’un troisième lien autoroutier dévastateur pour l’environnement sans appui concernant sa nécessité ? D’exprimer par des cris leur mécontentement à l’égard d’une figure qui représente ce que la marche pour le climat dénonce ?
Après deux ans de creux militants dus à la COVID-19, cette caricature infantilisante d’un événement à l’importance pourtant notoire revient tout simplement à jeter à la poubelle le travail des personnes et organismes oeuvrant pour la justice sociale et climatique.