Les vieux de la vieille
Guylaine Tremblay fut l’incontestée étoile de ce Bye bye, tour à tour en nounoune infirmière vaccinante, en Anne Casabonne confuse, en colérique Julie Payette, en Hélène Bourgeoys-Leclerc exaltée et en ses plus incroyables et bidonnantes métamorphoses : l’entraîneur du Canadien Ducharme et Guillaume Le Titviarge avec ses arguments croches d’attente d’un vaccin québécois, à bord d’une Hiundé peu québécoise. Furent aussi très réussies, en subtilité, ses personnifications de Céline Galipeau (va chier, Pierre !) rivalisant avec Pierre Bruneau (Pierre Brassard) et d’épouse de François Legault brandissant un portrait de Duplessis pour éloigner Gabriel Nadeau-Dubois et les woke-zombies (le réalisateur Simon O. Fecteau précisant que le bye, bye se moquait de la peur des wokes de Legault). Guylaine Tremblay renouait en cette scène avec bonheur avec un autre Legault, Claude, par ailleurs crachant de vérité en Denis Coderre trop sûr de lui se heurtant au plafond/paroi de verre !Rock et Belles Oreilles sont revenus pour une satire sociétale du Défi-cient Mini-putt (évacuant scandaleusement de la télé le hockey ou le soccer féminins) par les animateurs Guy A. Lepage et André Ducharme, tandis que Bruno Blanchet flambant nu personnifiait Patrice Roy recevant son vaccin avec ostentation à la télé et un plus vrai que vrai George St-Pierre, salissant sa réputation avec ses pubs de Bit99.
Dans l’émission À l’année prochaine, Véronique Claveau faisait une Pénélope McQuade, une Céline et une Christine Beaulieu (APLP 2020) parfaites, et le jeune Benoît Paquette n’était pas en reste en Christian Bégin et en Mike Ward. Michèle Deslauriers démolissait le reste de réputation de Claire Samson, seule députée du Parti conservateur du Québec, pour se retrouver aussi en vedette du Bye bye dans une reprise des Beaux malaises de Martin Matte, en mère qui ne respecte pas le couvre-feu pour éviter de perdre sa miniportion de steak haché : les amendes de milliers de $ effacées par des policiers en échange de selfies complaisants avec les vedettes télévisuelles, Émilie Bierre attend à la maison, résignée et consternée par la bêtise des adultes.
Patrick Huard a personnifié avec un fabuleux éclat le propriétaire du Dégât-Fitness les épas de Québec, complices des radios-poubelles et du chef, émule de Zemmour et Bock-Côté, Éric Duhaime, à peine écorché dans l’heure précédente par Infoman, comme Trudeau, Éric O’Toole et les profiteurs de paradis fiscaux. Jean-René Dufort complaisant semble vraiment en campagne pour devenir le prochain gouverneur général.
Infoman s’est bien rattrapé, d’abord en engageant Tyra Banks pour venir donner des leçons de français en comptines de jardin d’enfance au directeur général d’Air Canada, Michael Rousseau, et en reproduisant tel quel le discours emphatique de la ministre Geneviève Guilbeault sur le « projet de la région Québec-Appalaches de plus grande envergure dans l’histoire contemporaine », le tout dans le contexte d’un film-biblique vantant la traversée de la Mer Rouge, sans besoin du polluant 3e lien aussi extravagant.
La relève plus que prometteuse du Bye, bye
La championne en est Sarah-Jeanne Labrosse, étourdissante en tour à tour la Gwyneth Paltrow des pauvres Jacynthe René, Anouk Meunier accouchant «live», Pénélope « tu m’niaises » et Véro « j’ai chaud pis j’suis en crisse » Cloutier en ménopause, avec Stéphane Rousseau en Louis Morissette dépassé. Elle-même se dépassait dans une publicité en synchronicité grâce aux liens tissés comme comédienne avec Pierre-Luc Funk! Ne faudrait-il pas l’engager lui aussi dans le prochain Bye, bye Ça urge !
La soirée avait débuté en lion comme l’an passé, avec le virus cette fois Omicron Pier-Yves Roy-Desmarais criant et dansant avec panache « I’m Back, Bitch », en s’extirpant d’une tombe de cimetière. Des chansons ont mis en valeur Arnaud Soly, ainsi que Mehdi Bousaidan, Sarahmée et Matthieu Pepper se vautrant dans l’argent des paradis fiscaux. L’imitation de David Goudreault par Yannick de Martino était si parfaite, voix, texte et image, que le vrai David a dû envoyer ses félicitations à l’émission, sinon on aurait confondu la caricature avec le romancier, poète et travailleur social tant aimé.
Des parodies de Hubert Eats, on retient le gag du chanteur Lenoir bouffant le micro (encore Sarah-Jeanne !), tandis que le vrai Marc Bergevin disait en reflet d’actualité au vrai Mario Tremblay: « ce soir, je mange du pouding chômeur ». Enfin, que dire des apparitions délirantes de François Bellefeuille, comme vétérinaire préposé au vaccin et en animateur d’iel-patate, de même que la réapparition de Dany Turcotte en Dany Verveine, celui qui avait ponctué le Spectacle des Artistes pour la Paix en 1991 post-guerre d’Irak de papa Bush avec Pierre Dansereau et Richard Séguin en vedettes ! L’humour contre les épas n’est-il pas à petite dose une efficace consolation de paix ?
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