Blanche Gardin « artiste féministe pour la paix »

Par les Artistes pour la Paix, février 2025

https://www.lautjournal.info/20250221/blanche-gardin-artiste-feministe-pour-la-paix/

Merci pour cette info à Le Média 4-4-2 et à Gilles Munier (article du 16 février 2025)

Depuis plusieurs mois, Blanche Gardin, humoriste au style acéré et provocateur, subit une mise à l’écart brutale du monde du spectacle et des médias. Son tort ? Avoir pris position en faveur du peuple palestinien, dénoncé sans détour le génocide à Gaza perpétré par Nétanyahou appuyé par Donald Trump. Cette position engagée lui vaut aujourd’hui des accusations d’antisémitisme, la censure des médias mainstream et une exclusion totale des scènes qui l’avaient jusqu’alors acclamée.

Un engagement qui dérange

Blanche Gardin n’a jamais eu peur des sujets sensibles. Son humour grinçant, souvent à contre-courant, a fait d’elle une figure incontournable du stand-up français. On l’a acclamée dans ses attaques féministes (pourtant dénoncées par des mouvements féministes radicaux) lors des galas Molière 2017 et 2018, ainsi qu’à la cérémonie des César 2018, gala des prix du cinéma français où le producteur américain Weinstein était enfin déchiré en pièces (i). Des artistes ont alors grincé des dents quand elle a dit qu’on leur pardonnait beaucoup trop, alors qu’à l’égard des autres, on ne dit jamais, par exemple, d’un boulanger pédophile (réf Polanski) qu’il a par contre le génie de cuire de bonnes baguettes.

Mais depuis le début des offensives israéliennes sur Gaza, son combat dépasse la scène : il est humain, viscéral. « Entre désespoir et sidération », confie-t-elle dans Télérama ce 10 février 2025, incapable de détourner les yeux des images insoutenables d’enfants sous les décombres et de familles anéanties.

En juillet dernier, lors d’une soirée caritative en soutien aux Gazaouis, elle coécrit et joue un sketch avec Aymeric Lompret : une mise en scène parodique sur le modèle des Alcooliques Anonymes, où des individus confessent être accusés d’antisémitisme dès qu’ils critiquent la politique de Netanyahou. Cette dénonciation des amalgames et de la manipulation du débat lui vaudra une violente campagne de diffamation dans les médias mainstream.

Une répression implacable

La mécanique est bien rodée. Ceux qui osent parler de Gaza sont immédiatement taxés d’antisémitisme et les sanctions tombent. Contrats rompus, invitations annulées, diffamation orchestrée : une stratégie de musellement que subissent de plus en plus de figures publiques engagées. Dominique de Villepin, ancien ministre, fait partie des rares voix politiques à pouvoir dénoncer ce qui se joue à Gaza : « Les corps sont en morceaux, les cœurs sont en morceaux, les âmes sont en morceaux. » Il alerte aussi sur le poids du lobby qui verrouille le débat et pousse les artistes au silence :

« Les artistes ne doivent pas se soumettre à la dictature de la pensée commune. On voit en filigrane à quel point la domination financière sur les médias, le monde de l’art, de la musique, pèse lourd. Ils ne peuvent pas dire ce qu’ils pensent tout simplement parce que les contrats s’arrêtent immédiatement »

en soulignant la pression financière exercée sur les médias et le monde culturel. Car parler, c’est risquer l’ostracisation immédiate. Aujourd’hui, c’est Blanche Gardin qui subit cette machine infernale.

Une liberté d’expression sous contrôle ?

Le cas Blanche Gardin illustre un phénomène de plus en plus inquiétant : la censure insidieuse contre celles et ceux qui refusent de se plier aux dogmes dominants. Dans une démocratie qui se veut libre, critiquer une politique, dénoncer un massacre ne devrait pas être synonyme d’exclusion. Et pourtant, l’humoriste, qui remplissait les salles il y a encore quelques mois, se retrouve aujourd’hui réduite au silence. Alors que la tragédie à Gaza continue de s’aggraver, la question reste en suspens : jusqu’où ira cette chasse aux sorcières contre ceux qui osent briser l’omerta ?

Lors d’une discussion animée sur la chaîne YouTube de Frank Barat, journaliste et activiste engagé, les actrices Blanche Gardin, Ariane Labed et Maud Wyler ont débattu de l’engagement des artistes face aux enjeux politiques, en particulier la situation en Palestine. Au cours de l’échange, Blanche Gardin a évoqué la Fake News qui a circulé après les attaques du 7 octobre 2023, celle des bébés décapités et des femmes enceintes éventrées. Elle a dénoncé la persistance de cette fake news, qui avait été relayée sans démenti pendant près de trois semaines par tous les médias, un peu comme la scène fictive des bébés jetés hors des incubateurs pour justifier la première guerre d’Irak de papa Bush.

i() https://www.youtube.com/watch?v=Prl9V3mRveA mais aussi d’autres sources plus dévoilées car la source ci-dessus a voulu protéger des camarades des artistes violeurs dans la salle.