Pour les généraux, tout problème politique a une « solution » militaire
22morts à la suite des bombardements par deux F15 américains sur la Syrie, proche de la frontière entre l’Irak et le nord-est syrien : c’est le bilan provisoire du retour au pouvoir des Démocrates, dont le premier geste avait été d’augmenter le budget militaire, malgré les objections de Trump, encore président, qui fut désavoué par le Congrès et même le Sénat à majorité républicain [1] .Les dépenses militaires américaines assurent au Pentagone l’opération de 800 bases militaires U.S. à travers le monde, en extorquant à la population un budget qui excède les dépenses militaires des neuf autres pays les plus armés du monde: Chine, Inde, Russie, Arabie Saoudite, France, Allemagne, Royaume-Uni, Japon et Corée du Sud ! [2]
Les menaces brandies au-dessus des têtes des diverses populations par le complexe militaro-industriel ne devraient-elles pas en faire l’ennemi no 1 de la planète, tant dans sa forme capitaliste occidentale, que dans ses formes communistes en Chine, Russie et Corée du Nord, notamment ? Rappelons tout de même qu’au cours des trois dernières années, les pays de l’OTAN ont dépensé de 16 à 18 fois plus que la Russie, alors que tant d’éditoriaux nous désinforment à ce sujet, quand ils n’appliquent pas une censure totale : par exemple, qui a condamné les bombardements américains dans nos médias ?
Pendant ce temps, on s’accapare des vaccins mondiaux
La superpuissance américaine a franchi cette semaine le cap du demi-million de morts du COVID, faisant en sorte qu’un pays avec 4% de la population mondiale a 50% des décès Covidiens mondiaux ; ironiquement, les USA ont constamment par les bouches de Donald Trump et des sénateurs républicains (et même de Joe Biden, faisant campagne contre les demandes raisonnables de Bernie Sanders et Ocasio-Cortez) vilipendé « la médecine socialiste canadienne ». Rappelons, à titre d’Artistes pour la Paix, que cette dernière fut instaurée par Tommy Douglas, le beau-père de Donald Sutherland, l’acteur canadien qui a incarné le docteur Norman Bethune, l’étranger le plus célébré en Chine pour avoir fondé les médecins aux pieds nus pendant la Longue Marche : chose à rappeler en cette ère de sinophobie galopante ici au Canada, marquée par l’adoption par les parlementaires d’une motion unanimement votée, accusant la Chine de « génocide anti-Ouïghours ».
Le Canada néolibéral des vingt dernières années a appliqué de draconiennes coupures en santé, au Québec notamment, et a favorisé la médecine privée et les pharmaceutiques dont le gouvernement Trudeau a été le client le plus vorace de la planète. Il a accaparé une quantité invraisemblable de vaccins, surtout Pfizer, Moderna, AstraZeneca et même COVAX. Un groupe québécois, l’AHT-Québec, appuie Riccardo Petrella dans ses démarches en appui à l’Organisation Mondiale de la Santé (ONU) pour tenter d’assurer une distribution équitable de vaccins qui seule préviendrait le retour de la pandémie par des variants développés en pays appauvris.
Conclusion antimilitariste
Pendant que les généraux canadiens sont accusés l’un après l’autre d’agressions sexuelles, le ministre de la Défense vétéran de la guerre d’Afghanistan ne désavoue pas l’escalade de coût de ses navires militaires construits par Lockheed Martin/Irving à 77 milliards de $, et ce avant même que le 1er bateau sorte des chantiers en 2031… Pour nos éditorialistes pro-paix (bien sûr, mais anti-anti-militaristes), ces bateaux ne reproduiront jamais le désastre libyen perpétré en 2011 par le commandant canadien qui a dirigé l’attaque aérienne de l’OTAN, devenu ensuite patron… de Lockheed Martin Canada [3].
Un rapport américain inculpe le prince d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, dans la mort atroce du journaliste Kashoggi ce qu’avait déjà fait un rapport de l’ONU en juin 2019. Les États-Unis accusent Cuba qui envoie ses médecins à travers le monde pour lutter contre la pandémie de terrorisme, tandis que le Canada continue d’exporter ses blindés ontariens à un prince assassin qui s’en sert pour tuer les Yéménites.
[1] http://www.artistespourlapaix.org/?p=19820 intitulé Le président Trump aurait-il, pour une fois, partiellement raison ?
[2] Merci à une des directrices du SIPRI qui publie le tableau en exergue, Aude Fleurant, PhD de la Faculté de Science politique et de droit de l’UQAM, qui fut dirigée par feu Yves Bélanger avec qui j’ai partagé sa dernière conférence publique qui s’adressait aux grévistes étudiants de 2012 que nous appuyions.
[3] http://www.artistespourlapaix.org/?p=19592 Militarisme. Mon article fut publié en tant que chapitre 55 de l’ouvrage Enjeux et défis du développement international (Presses de l’Université d’Ottawa, août 2019). Je remercie Pierre Beaudet et Abdelhamid Benhmade pour leur attentive supervision.
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