Montréal et Paris, le 23 février 2024
Le très honorable Justin Trudeau, C.P., député
Premier Ministre du Canada
Cabinet du premier ministre
80, rue Wellington
Ottawa (Ontario) K1A 0A2
justin.trudeau@parl.gc.ca
L’honorable Mélanie Joly, C.P., députée
Ministre des Affaires étrangères
Chambre des communes
Ottawa (Ontario) K1A 0A6
melanie.joly@parl.gc.ca
OBJET : Actes génocidaires perpétrés contre le peuple palestinien dans la bande Gaza – Le Canada doit rétablir le financement à l’UNRWA et imposer un embargo immédiat sur les armes à destination d’Israël
Monsieur le Premier ministre,
Madame la ministre,
La Ligue des droits et libertés (LDL) est une organisation indépendante, non partisane et sans but lucratif, vouée à la défense des droits humains. Depuis sa création en 1963, la LDL a influencé plusieurs politiques gouvernementales et projets de loi au Québec et au Canada, en plus de contribuer à la création d’instruments voués à la défense et la promotion des droits humains, tels que la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.
La LDL est membre de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), une ONG internationale regroupant 188 organisations nationales de défense des droits humains provenant de 116 pays. Depuis 1922, la FIDH est engagée dans la défense de tous les droits humains tels que définis dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Elle compte parmi ses membres plusieurs organisations de droits humains palestiniennes et israéliennes.
La Ligue des droits et libertés et la Fédération internationale des droits humains demandent au gouvernement canadien de poser les actions suivantes :
- Dénoncer fermement les actes génocidaires commis à l’endroit du peuple palestinien dans la bande de Gaza par l’État d’Israël ;
- Appeler à un cessez-le-feu immédiat et permanent et adopter toutes les actions nécessaires pour faire cesser immédiatement toutes les interventions militaires d’Israël dans la bande de Gaza ;
- Exiger la fin du blocus et de la punition collective imposés à la population palestinienne de la bande de Gaza depuis 16 ans et intensifié depuis le 7 octobre 2023 ;
- Rétablir son financement à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ;
- Imposer un embargo immédiat sur les armes ainsi que les marchandises et technologies militaires à destination d’Israël, y compris le commerce des armes via les États-Unis ;
- Imposer des sanctions financières et commerciales aux autorités israéliennes, y compris une interdiction de commerce avec les colonies israéliennes illégales dans les territoires palestiniens occupés ;
- Exiger la mise en place d’un couloir humanitaire d’urgence, afin de faciliter l’approvisionnement immédiat de la bande de Gaza en produits de première nécessité et de protéger la dignité humaine, la population ayant un besoin urgent de fournitures médicales, de nourriture, d’eau et d’autres biens ;
- Déployer tous les efforts diplomatiques possibles pour obtenir la libération immédiate de tous les otages détenus par les groupes armés palestiniens et de tous les prisonniers palestinien.nes détenu.es par Israël ;
- S’attaquer aux causes profondes de la situation en Palestine et en Israël, c’est-à-dire la colonisation, l’occupation illégale et l’apartheid imposés au peuple palestinien ainsi que le déni permanent au peuple palestinien de son droit à l’autodétermination et au retour des réfugié-e-s ;
- Contribuer et soutenir les enquêtes indépendantes en cours et à venir sur le crime de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis, et exiger des comptes aux responsables. De même, soutenir sans équivoque le travail du Bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) dans son enquête en cours sur les crimes commis dans le contexte de la situation en Palestine.
Le Canada doit faire cesser immédiatement le génocide du peuple palestinien commis par Israël et qui se déroule en toute impunité devant les yeux de la population canadienne et du monde entier.
Veuillez agir en conséquence, et dans le respect des obligations du Canada en matière de droits humains et de droit international,
Alexandra Pierre
Présidente
Ligue des droits et libertés (LDL)
Alice Mogwe
Présidente
Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
C.C.
- L’honorable Pierre Poilievre, chef de l’opposition et député de Carleton, Ontario
- Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique et député de Burnaby-Sud, Colombie-Britannique
- Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois et député de Beloeil—Chambly, Québec
- Elizabeth May, cheffe du Parti Vert et députée de Saanich—Gulf Islands, B.C.
- Mme Salma Zahid, présidente du Groupe d’amitié parlementaire Canada-Palestine et députée de Scarborough-Centre, Ontario
- Son Excellence António Guterres, secrétaire général des Nations Unies
- Mme Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Suisse
- Mme Nadja Pollaert, directrice générale de Médecins du Monde Canada
- Mme France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada Francophone
- Pierre Jasmin, secrétaire des Artistes pour la Paix
Merci à Walter Bertacchi qui dans son dernier blog envoyé à plus d’une centaine de professeures d’universités (Laval, principalement) a inclus notre article.
Date: 6 mars 2024 à 15:40:22 HNE
Il est temps que le gouvernement du Québec prête oreille , ouvre les yeux et agisse en cohérence avec des principes de justice et de protections des droits humains , en annulant l’ouverture du bureau à Tel Aviv et en suspendant ses liens de coopération avec Israël.
La Ligue des droits et libertés (LDL) et 22 organisations de la société civile québécoise demandent au gouvernement du Québec d’annuler l’ouverture d’un bureau à Tel-Aviv et de suspendre ses liens de coopération avec Israël.
Ces organisations considèrent que le gouvernement du Québec doit tenir compte de l’offensive militaire d’envergure que mène Israël depuis le mois d’octobre 2023 et qui viole les droits humains de la population palestinienne de la bande de Gaza. Plus de 30 000 Palestinien-ne-s ont été tué-e-s, des dizaines de milliers de personnes blessées, en plus de la famine, de conditions sanitaires catastrophiques et de l’absence de soins médicaux.
La LDL et les 22 organisations rappellent au gouvernement du Québec ses obligations en matière de droits humains et de droit international humanitaire puisqu’en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, il incombe aux États de prendre toutes les actions nécessaires pour prévenir un tel crime. La décision du Québec d’ouvrir un bureau à Tel-Aviv va à l’encontre de la responsabilité des États à prévenir le crime de génocide et à œuvrer pour la défense du droit international des droits humains.
Dans les circonstances, il est inconcevable que le Québec choisisse d’intensifier ses liens commerciaux avec Israël et en fasse une « porte d’entrée sur le Moyen-Orient ». D’autant plus que la coopération scientifique et technique se fait principalement avec des instituts de recherche et des entreprises qui sont partie prenante du complexe militaro-industriel israélien. Rappelons que dans sa Politique internationale du Québec, le Québec s’est engagé à intensifier la promotion des droits et libertés de la personne.
Depuis de nombreuses années au Québec des voix s’élèvent pour la défense du droit international et des droits du peuple palestinien, incluant son droit à l’autodétermination. Il est temps que le gouvernement du Québec prête l’oreille, ouvre les yeux et agisse en cohérence avec des principes de justice et de protection des droits humains, en annulant l’ouverture du bureau à Tel-Aviv et en suspendant ses liens de coopération avec Israël.
« En ces moments tragiques, nous ne pouvons pas détourner le regard et dire que nous n’en savions rien : tous les jours des images atroces nous parviennent de Gaza occupée, ceux et celles qui nous les envoient risquant leur vie pour que le monde ne puisse ignorer ce qui s’y passe », déclare Diane Lamoureux, porte-parole de la LDL.
Montréal, le 18 avril 2024 — Les Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) se réjouissent de l’introduction aujourd’hui de la pétition parlementaire e-4745, qui demande un embargo bilatéral sur les armes à destination d’Israël et qui a été parrainée par Heather McPherson, porte-parole du NPD en matière d’affaires étrangères. Avec 82 248 signatures, il s’agit de la 9e pétition électronique la plus populaire de l’histoire du Parlement. CJPMO exhorte le gouvernement canadien à enfin écouter les Canadiens et à imposer immédiatement un embargo sur les armes pour tout commerce militaire avec Israël en utilisant la Loi sur les mesures économiques spéciales.
« Les Canadiens envoient un message clair au gouvernement : ils ne veulent pas armer la guerre génocidaire d’Israël à Gaza, ni que le Canada achète des armes au complexe militaro-industriel israélien », a déclaré Michael Bueckert, vice-président de CJPMO et créateur de la pétition. CJPMO remercie la députée McPherson d’avoir appuyé notre pétition et pour son plaidoyer continu au Parlement sur le commerce des armes entre le Canada et Israël.