Le Devoir transcrit la déclaration d’André Bélisle, de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, qui travaille sur ce dossier depuis 2009 : « C’est un beau cadeau de Noël. C’est le dernier clou dans le cercueil des gaz de schiste». – « Je jubile, je suis en feu depuis ce matin », ajoute l’auteur et metteur en scène Dominic Champagne, une des figures bien en vue du mouvement contre l’exploitation du gaz de schiste. Il s’agit selon lui d’une victoire pour tous ceux qui « ont milité pour que la raison et le gros bon sens soient entendus ». Dominic a salué la mobilisation citoyenne contre les gaz de schiste, qu’il a qualifiée de « formidable exercice de « Maîtres chez nous ». On ne va pas se libérer en quelques jours du gaz et du pétrole, mais nous sommes en droit d’exiger que le Québec se dote d’un plan crédible pour se sortir des énergies fossiles », a-t-il conclu. Bien dit, à la suite de l’autre dossier presque conclu de Cacouna et des bélugas!
Ces victoires sont les résultats de vos engagements à tous, chers artistes pour la paix, et je pense en particulier à notre ex-président Daniel-Jean Primeau qui avait fait des gaz de schiste un dossier prioritaire. C’est donc la victoire de simples citoyens, par exemple ceux du regroupement Vigilance hydrocarbures, que Québec solidaire avait appuyés en déposant à l’Assemblée nationale leurs 34 000 formulaires signés par des citoyens de la vallée du Saint-Laurent qui s’opposaient à la présence de l’industrie du gaz de schiste, portant ainsi à 66 000 le nombre de refus formels, et ce dans le sud de la province seulement. « L’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous. Les citoyens veulent protéger leur milieu de vie », avait résumé l’un des instigateurs de la démarche, Jacques Tétreault. Car les formulaires en question soulignaient que l’exploitation du gaz de schiste comportait « des risques pour l’eau, l’air, les terres, le climat et la santé humaine », faisant aussi état des problèmes de fuite des puits, une fois l’exploitation terminée et même en phase exploratoire : des 31 puits forés dans le sud de la province par les entreprises de gaz de schiste, 19 d’entre eux laissent fuir accidentellement du méthane !
Comment célèbre-t-on Noël quand on est pauvre et sans biens? On travaille pour le bien commun: on marche, on manifeste, on écrit ou on transmet des articles, des lettres aux journaux, on parle sur les lignes ouvertes pour faire prendre conscience à nos compatriotes de la propagande de certains médias qui barbouillent les engagements écologistes, féministes et pacifistes de couleurs de suspicion (je remercie particulièrement Pascale Camirand pour nous avoir fait cadeau en 2e commentaire d’une riche réflexion étayée par la clairvoyance de l’artiste pour la paix Sylvain). Certains d’entre nous plus riches donneront à CENTRAIDE ou, s’ils sont allergiques aux institutions, à la Fondation du docteur Gilles Julien.
Et à l’international? Malgré le beau cadeau de Noël du président Obama rapprochant de Cuba son pays (les USA ayant appliqué depuis un demi-siècle un sauvage et inhumain embargo que le Congrès pourrait hélas décider de poursuivre), on retiendra davantage, parce que nous en avons été profondément choqués et bouleversés, la tuerie d’enfants au Pakistan. Certains de nos compatriotes risquent de sombrer dans les discours de haine anti-musulmans, d’encourager Harper à bombarder l’Irak et la Syrie avec nos F-18 et d’applaudir aux drones américains. Pas la jeune (encore teenager) Malala Yousafzai qui continue à militer, auréolée de son récent prix Nobel de la Paix, en prônant son mouvement d’éducation pour contrer le fanatisme religieux intolérant : www.aworldatschool.org. Une pétition AVAAZ va dans le même sens d’agir pour la scolarisation de tous les enfants : Rendons hommage aux enfants pakistanais. On est aussi tous consternés par le sort des millions de réfugiés en (et en dehors de la) Syrie. Justement, on vient de recevoir des nouvelles de Mère Agnès-Mariam de la Croix, tragique figure de paix, qui comme Malala n’est pas « au-dessus de la mêlée » (comme l’écrivait Romain Rolland de la Suisse pour tenter d’éviter le bain de sang 14-18), mais un siècle plus tard, en plein cœur de la tourmente. Grâce aux efforts des Artistes pour la Paix, elle se retrouve parmi douze finalistes pour un prix du public pour la paix qui sera révélé le 1er janvier prixpublicpaix@gmail.com. Car voilà un autre genre de cadeau de Noël que de pauvres artistes peuvent offrir : il leur suffit, équipés d’un ordinateur, de se connecter à internet pour voter et inciter familles et amis à voter en faveur de Mère Agnès-Mariam et de son mouvement la Moussalaha (réconciliation) et même à lui offrir un don modeste. N’oublions pas l’UNICEF qui tente de nourrir des millions de réfugiés syriens sans aucun abri pour les protéger du froid au Liban (voir MAM sur la photo qu’une assistante vient de nous faire parvenir), en Syrie, Turquie, Jordanie et partout où ils ont tenté de trouver refuge, loin de l’Armée Islamiste ou de certains sadiques policiers de Bachar el-Assad. Vos messages de solidarité, par exemple acheminés sur notre site en commentaires à cet article, parviendront aux oreilles de MAM, comme on l’appelle familièrement. Nos encouragements ne peuvent pas nuire à son admirable cause.
C’est bien vrai que les Artistes pour la paix fêteront la Noël au Champagne cette année !
La victoire des gens ordinaires contre les nantis qui trouvaient légitime d’exploiter le gaz de schiste est une belle victoire qui mérite du champagne !
Lorsqu’on est « pauvre », c’est la richesse de nos paroles, de nos engagements, de nos manifestations qui forge nos victoires. Notre intelligence est égale à la leur, sauf qu’elle s’applique au bien commun, celui de tout le monde comme des bélugas!
Les nantis gagnent les guerres, nous voulons la paix, comme chantait l’artiste pour la paix Sylvain Lelièvre dans « à frais virés »/ »partis de zéro » (le titre a changé au cours des ans):
« Mais vous gagnez toutes les guerres
C’est vous qui vendez les canons
Des deux côtés de la frontière
C’est la morale des millions
S’il advient que vos cœurs faiblissent
Traqués par le fisc et l’ennui
Curieux, mais c’est toujours en Suisse
Que vous retombez sur vos skis
L’inflation c’est votre bedaine
La déflation votre cerveau
La récession votre rengaine
Et la colère notre lot
Aimez-vous donc les uns les autres
Et surveillez vos pantalons
Votre intérêt n’est pas le nôtre
Et sachez bien que nous l’savons
Et sachez bien que nous l’savons »
voir http://www.sylvainlelievre.com/component/muscol/S/1-sylvain-lelievre/12-a-frais-vires.html
Pascale Camirand
Bien en accord avec toi et cela est un trèes belle article avec lequel je ne peux qu’être en accord et partagé.
ON lâche pas la patate.
Merci Pierre,
Je ne connaissais pas les paroles de Frais viré de Sylvain Lelièvre.
Puissantes.
Merci !
judi
Merci à Pascale Camirand pour les paroles, voir ici bas, Commentaire 20 décembre 2014
J’adore cette chanson ! En effet les paroles sont puissantes ! Lelièvre est méconnu. C’est dommage car c’est un très talentueux parolier. Bravo si vous l’aimez !
Pascale
Lelièvre a écrit deux autres chansons pacifistes:
Hiroshima:
http://www.sylvainlelievre.com/component/muscol/S/1-sylvain-lelievre/7-sylvain-lelievre.html
et Place Tianamen:
http://www.sylvainlelievre.com/component/muscol/S/1-sylvain-lelievre/14-un-aller-simple.html