Trois personnalités transcendantes, réunies par une même recherche de paix dans des contextes où accorder le pardon à l’autre, se réconcilier avec l’ennemi violent et puissant représente un défi immensément risqué.
Le pacifiste sud-africain Nelson Mandela (1918-2013), emprisonné pour des actions illégales en 1964 (« le sabotage, je ne l’ai pas planifié par amour de la violence, je l’ai décidé après une évaluation sobre et calme de la situation politique, après des années de tyrannie, d’exploitation et d’oppression de mon peuple par les Blancs »), n’a jamais cessé, même de sa cellule étroite, de rassembler ses frères de l’ANC. Il apportait à son combat politique un charisme exceptionnel et une volonté de fer, dans un contexte d’apartheid raciste et esclavagiste, en face d’autorités blanches qui voulaient le forcer à plier, à renoncer. Loin de chercher vengeance, il tendra la main à l’oppresseur-assassin de tant de ses frères. Libéré 27 ans plus tard, voici ses propres réflexions : « Au moment de franchir la porte de la prison pour accéder à ma liberté, j’ai compris que si je ne laissais pas mon amertume et ma haine derrière moi, je serais encore en prison. » Notre amie Michaëlle Jean a salué ces premiers pas de 1990 comme « un moment plus grand que les premiers pas de l’homme sur la lune, car représentant un triomphe de l’humanité contre la barbarie. Mandela a cru en la valeur de chaque geste dicté par des principes immuables, enseignant aux autres de surmonter leur colère. Il apporte à l’humanité entière un legs immense de gouvernance inclusive». Hélas, selon mon collègue à l’UQAM Dan O’Meara qui a lutté avec Mandela contre l’apartheid en Afrique du Sud, les successeurs de Mandela au pouvoir chercheront à s’enrichir, plutôt que de corriger les faits indéniables suivants : l’espérance de vie des noirs y est encore de 48 ans, celle des blancs de 71 ans. |
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon rend hommage au prix Nobel de la Paix 1993 : «Nous devons nous inspirer de sa sagesse, de sa détermination et de son engagement pour nous efforcer de rendre le monde meilleur».
Dany Laferrière pour sa part a tenu à saluer « un homme politique qui en 50 ans d’actions et d’engagements publics, n’a jamais déçu », soulignant en outre sa grâce, son élégance, comme signe distinctif qu’il partageait avec Obama. Il a terminé son entrevue à Radio-Canada en clamant justement: « Mandela n’a pas besoin de vos larmes, mais de votre énergie!» Boucar Diouf dans La Presse: « Mandela, c’est celui qui avait tendu la main sans accepter de se faire tordre le bras, parce qu’adhérent à cette table de fraternité et de réconciliation dont parlait Martin Luther King dans son fameux rêve. Étant donné que Mandela adorait les refrains traditionnels que les Noirs des townships érigeaient en puissant bouclier contre la répression policière, il faudrait célébrer en chansons son voyage au pays des ancêtres. »
Beaucoup d’artistes rock/soul/pop tels Angélique Kidjo, Johnny Clegg, Tracy Chapman, Miles Davis, Paul Simon, U2 et Céline Dion ont appuyé Mandela; divers films (Spike Lee, Morgan Freeman) sur sa vie ont été tournés dont un qui va sortir à Noël. Enfin rappelons les paroles de Mandela à sa libération : « Nous prenons l’engagement de bâtir une société dans laquelle tous les Sud-africains, blancs ou noirs, … » (suite de la citation plus loin)
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L’irlandaise Mairead Corrigan Maguire a rassemblé ses sœurs pour faire cesser le sang de couler, entre protestants et catholiques. En août 1976 (l’année des émeutes sanglantes à Soweto!), la voiture d’un membre de l’IRA tué par la police écrabouille ses trois neveux. Elle et Betty Williams organisent alors une première manifestation, réunissant 10 000 femmes des deux confessions, vite réprimée par les forces de police nord-irlandaises. Répression à laquelle répond, une semaine plus tard, une seconde manifestation dans les rues de Belfast, réunissant cette fois 35 000 femmes : le Mouvement des femmes pour la paix (Women’s Peace Movement) reçoit dès cette année-là le Prix Nobel de la Paix. Rappelons que les prix Nobel, selon l’écrivain autrichien Stefan Zweig, furent fondés à la suggestion de l’infirmière Florence Nightingale qui aurait convaincu Alfred Nobel de réparer ainsi le mal qu’il avait causé avec sa dynamite. Mairead a été aidée par un canadien, le général De Chastelain (incidemment, peintre fort adroit) qui, avec un budget dix mille fois inférieur à celui de l’intervention armée canadienne en Afghanistan (qui provoque encore en ce moment tant de suicides de ses soldats), a réussi à désarmer progressivement l’IRA et la milice protestante : les ennemis d’hier ont accepté de s’asseoir en un parlement où plutôt que répondre à l’injure par des coups, ils se sont mis à apprécier leur humour respectif, commun à leur culture forgée par George Bernard Shaw, Beckett et Joyce. Mairead Maguire a mené en Syrie en mai dernier une délégation de seize personnalités (dont Amir Maasoumi) pour aller sans préjugés à la rencontre du peuple syrien et de son amie, Mère Agnès-Mariam.
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La religieuse Mère Agnès-Mariam, à l’incitation de sa mentor, cofonde en janvier 2013 un mouvement appelé Mussalaha (réconciliation) qu’elle définit comme «la quête humble, modeste et réaliste d’hommes et de femmes de bonne volonté » qui ont « prêté serment, quelle que soit la tournure des événements, qu’ils ne brandiraient jamais les armes les uns contre les autres ». Mère Agnès combat par la non-violence une guerre menée par le fanatisme guerrier importé de l’étranger et soutenu par les pays de l’OTAN et la Turquie, une guerre qui détruit son pays. Elle cible particulièrement mais non exclusivement Al-Qeida et le djihadisme salafiste financé par le Qatar et le wahhabisme de l’Arabie Saoudite. Il est urgent de recevoir son message au moment où on recense 167 blessés et 52 morts dus à Al-Qaeda au Yémen et 300 morts musulmans et chrétiens en Centrafrique, dans la journée d’hier seulement. Claude Lévesque, Le Devoir, a rendu compte prudemment et factuellement de la visite de mère Agnès le 5 décembre :
En voici un extrait: « La religieuse était à Montréal cette semaine pour exprimer son opposition à toute intervention militaire extérieure et à tout envoi d’armes en Syrie. «Nous avons déjà eu de grandes expériences de ce qu’est le droit de protéger et de ce qu’est l’intervention humanitaire. C’est terrible de mêler le militaire et l’humanitaire », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse mardi. « Nous venons chercher le soutien des grands pays, qui sont les colonnes de la démocratie et du droit international, et les points d’appui pour toute personne désireuse de changer une situation pour le mieux », a également affirmé la supérieure du monastère Saint-Jacques de Qara. »
Notons que La Presse a choisi de taire la visite de mère Agnès et que Léo Kalinda et Radio-Canada ont annulé l’entrevue télévisée projetée en duplex avec la France et Mère Agnès, vu le désistement d’un journaliste pressenti et faute d’un contradicteur crédible (!) à lui opposer. Heureusement, l’entrevue en direct du courageux François Bugingo à TVA (LCN) http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/montreal/archives/2013/12/20131203-210259.html
et le reportage à RDI de l’admirable journaliste Azeb Wolde-Giorghis (voir autre article) ont plus que compensé cette indifférence. Quant au déplorable alignement journalistique francophone sur une version rébarbative de mère Agnès « complice d’Assad », cette version aurait démarré avec un seul faiseur d’opinions, enclenchant le processus généralisé de marginalisation dont souffre Mère Agnès. Victime du conformisme des médias mainstream, elle se demande pourquoi ils l’ont ciblée. Je risque ici deux hypothèses :
– l’auto-culpabilisation des intellectuels genre BHL exaspérés devant son agissante compassion efficace, y préférant des interventions armées favorisées par leurs commanditaires?
– son origine palestino-libanaise et sa solidarité avec les pauvres de Gaza: on sait à quel point cette solidarité est dénigrée, puisque même ma lettre de juin 2010 pourtant contresignée par Margaret Atwood et la prix Nobel de littérature Alice Munro n’avait pas été publiée par nos grands journaux?
Présidant la conférence de presse à ses côtés, mes références pugwashites (le travail à l’ONU de Walter Dorn, vice-président www.pugwashgroup.ca , contre les armes chimiques d’Assad ) et ma défense de la Conférence de Genève de janvier et de l’OPCW gagnante du prix Nobel de la Paix 2013 ne l’ont pas rebutée, puisqu’elle s’est déclarée émue jusqu’aux larmes par l’élan de solidarité témoigné en faveur de son action par la cinquantaine de personnes présentes. Elle a insisté dans un dernier message très humble attribuant à d’autres les bienfaits de sa courte visite d’un jour : Avec ce que vous avez accompli à Montréal, vous avez réussi à percer le monde francophone qui refusait toujours de m’entendre. Vous avez créé une référence solide pour moi et pour la Réconciliation en Syrie dans le monde francophone. N’oublions pas que la France est l’ex-puissante coloniale en Syrie et un des plus importants propagateurs de cette nouvelle ‘’guerre néocoloniale par procuration.
Parlons de la ferveur du millier de Syriens venus, dans leurs plus beaux habits et dans un silence impressionnant, assister au discours de mère Agnès en la soirée du 3 décembre abritée en dernier recours (alors qu’un centre communautaire chrétien d’abord et naturellement pressenti a annulé la réservation, par peur de la violence) par le Centre islamique libanais! N’est-ce pas là une preuve de l’œcuménisme et du non-sectarisme de cette religieuse catholique et de l’attachement du peuple syrien au-delà des divisions religieuses envers cette figure de paix?
Bien sûr, cette femme, née au Liban d’un Palestinien exilé de sa ville natale de Nazareth, n’a pas une opinion très politiquement correcte sur Israël et les démocraties occidentales. Mais éclairons son opinion à la lumière des propos de Hervé Kempf dans fin de l’Occident, naissance du monde (2013, au Seuil): « La démocratie n’est pas une valeur occidentale, d’autant moins que l’Occident s’est laissé dériver vers le régime oligarchique, ne conservant de la démocratie que ses formes extérieures, l’institution élective notamment, quand la réalité du pouvoir a glissé vers les maîtres de la finance. Elle est une aspiration vivante aussi bien chez les Occidentaux dépouillés de leur liberté d’agir que du côté des peuples pauvres fatigués de subir l’exploitation de leurs propres dominants. (…) Comme l’indiquait ironiquement Mahatma Gandhi [qu’on pourrait ajouter à notre trio, d’autant plus qu’il a débuté ses protestations non-violentes en Afrique du Sud] à qui l’on demandait ce qu’il pensait de la civilisation occidentale : « Je pense que ce serait une bonne idée! »
On me permettra maintenant de compléter la citation de Mandela et de l’imaginer dans la bouche de mère Agnès-Mariam-de-la-Croix : « Nous prenons l’engagement de bâtir une société dans laquelle [tous les Syriens, chrétiens ou musulmans, chiites ou sunnites], pourront marcher la tête haute sans aucune crainte au fond de leur cœur, une nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde. »
Pierre Jasmin
Texte de l’introduction du vice-président des APLP à la conférence de presse : Montréal, le 3 décembre 2013, 14 heures
Salle ‘’C’’ de la Confédération des Syndicats Nationaux (CSN), au 1601 avenue De Lorimier
Give peace a chance, chantait John Lennon, accordons une chance à la paix. Mère Agnès Mariam de la Croix, c’est un honneur de vous recevoir à Montréal. Mon nom est Pierre Jasmin, vice-président des Artistes pour la Paix et j’anime cette rencontre avec la presse et d’autres organismes de paix, en premier lieu notre ami Amir Maasoumi et l’organisme humanitaire syrien montréalais Basmet Amal, ce qui veut dire Sourire d’espoir.
Nous sommes tous désireux d’entendre de vive voix l’espoir qui nourrit vos démarches multiples en faveur de la paix, en une Syrie déchirée par la guerre civile. Vous êtes en tournée nord-américaine pour témoigner de vos efforts dans la négociation de cessez-le-feu pour permettre l’évacuation de populations assiégées. Vous êtes une religieuse catholique melkite, initiatrice et porte-parole du mouvement MUSSALAHA (ce qui veut dire « Réconciliation ») qui travaille à promouvoir le rapprochement entre les belligérants syriens. Vous plaidez pour que cessent TOUTES les violences et interventions étrangères dans votre pays et vous êtes convaincue que les deux camps ont commis des atrocités et que seuls les Syriens pourront trouver, entre eux, une solution négociée et durable au conflit.
Votre tentative de développer cet espace de dialogue entre deux camps qui cherchent à se détruire par la violence des armes depuis presque trois ans vous expose à des accusations répétées de « faire le jeu de l’ennemi ». Mon amie Margaret Atwood vous consolerait en disant que marcher une route tortueuse de paix et de justice, qui se trouve incidemment toujours au milieu, nous rend évidemment passibles de recevoir des pierres des deux côtés, c’est le lot de tous les pacifistes depuis des siècles.
Ces luttes féroces sur le terrain en Syrie se transposent même ici, à Montréal, de manière moins violente mais tout aussi intolérante, au point que deux partenaires pourtant solides, avec qui nous avions des réservations confirmées pour tenir la présente conférence de presse et la conférence publique de ce soir, se sont désistés à la dernière minute par crainte de problèmes de sécurité. Nous tenons donc à remercier mon collègue à l’UQAM, le professeur Gérald Larose, qui a longtemps dirigé la CSN qui nous accueille, cet après-midi, ainsi que le Centre islamique libanais qui recevra votre conférence de ce soir à 19 heures rue Port Royal est, près du métro Sauvé.
Comme groupes engagés pour la paix, nous croyons fermement qu’il faut d’abord engager nos forces vers le désarmement, en appuyant aux côtés d’Oxfam et d’Amnistie internationale le Traité de Commerce des Armes de l’ONU, qui une fois entré en vigueur révélerait les exportations d’armes qui enrichissent les fabricants d’armes nord-américains. Depuis quatre ans réélu à l’exécutif de Pugwash Canada, j’appuie son vice-président Walter Dorn, officier du Collège militaire Royal de Toronto, qui travaille depuis des mois à New-York pour faciliter la destruction par l’ONU des armes chimiques de Bachar al-Assad. On sait que l’OPCW basé à La Haye a obtenu cette année le prix Nobel de la Paix : qui sait si vous n’obtiendrez pas le vôtre en 2014, mère Agnès?
Le 10 septembre dernier, Guylaine Maroist, présidente des Artistes pour la Paix, écrivait à l’Honorable John Baird, ministre canadien des Affaires étrangères, les mots suivants: « La 30e Assemblée Générale de notre organisme a endossé hier une résolution proposée par Amir Maasoumi qui dénonce tout bombardement envers le peuple syrien et appuie toute solution négociée par l’ONU avec l’aval de la Russie, par exemple le transfert de l’arsenal d’armes chimiques possédé par le gouvernement Assad pour qu’il soit dorénavant sous contrôle international et bientôt détruit. Nous espérons que vous prendrez contact avec vos homologues syrien et russe, Messieurs Walid al-Mouellem et Sergueï Lavrov, pour que le Canada aide à la réalisation de cette annihilation d’armes de destruction massive. Après le rapport onusien sur le triste massacre du 20 août, nous espérons que ses coupables seront jugés par la Cour Pénale Internationale de La Haye. » Notre position des Artistes pour la Paix était évidemment en porte-à-faux avec celle majoritaire de nos médias appuyant la lucrative guerre voulue par les compagnies militaires. [Pourquoi M. Baird ne deviendrait pas, comme Mulroney il y a vingt-cinq ans avec Mandela, le premier soutien occidental de mère Agnès?]
Mère Agnès-Mariam, je vous laisse maintenant la parole, sans évidemment prétendre que notre entretien débouchera sur une vérité claire sur le conflit. Mais nous croyons fermement qu’il faut tout faire pour appuyer les artisans de paix, où qu’ils soient, il faut être prêts à prendre des risques pour faire progresser le rapprochement, la négociation et éventuellement la réconciliation entre les belligérants. C’est ce que vous faites en Syrie. Et c’est ce combat pour la paix que nous voulons appuyer à travers votre venue à Montréal.
Après la déclaration de mère Agnès-Mariam, je laisserai aux groupes de paix présents le soin de lui poser les premières questions en se limitant à quatre minutes :
1- D’abord mon ami Dominique Boisvert, juriste, auteur et militant pour la paix et la non-violence qui représente Antennes de paix, le Centre de ressources sur la non-violence et Conscience Canada.
2- Bruce Katz, cofondateur et président de Palestiniens et Juifs Unis (PAJU).
3- Julie Lévesque du Centre de recherche sur la mondialisation/Center for Research on Globalization.
4- Les représentants de la Communauté Syrienne de Montréal avec le regroupement BASMET AMAL (Sourire d’Espoir).
5- Et enfin Raymond Legault, du Collectif Échec à la guerre qui représente : Action Non à la guerre. L’Alliance canadienne pour la paix – section Québec. L’Association générale étudiante du Cégep du Vieux-Montréal (AGECVM). L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI). La Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Le Centre d’écologie urbaine de Montréal. Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO). Le Centre Justice et Foi. La Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires. Le Comité de solidarité/Trois-Rivières. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN). Le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain. Le Conseil des Canadiens – Montréal. L’Entraide missionnaire. La Fédération des femmes du Québec (FFQ). La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ). Femmes en mouvement. La Ligue des droits et libertés. Le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ). Le Mouvement québécois pour une décroissance conviviale. Le Parti marxiste-léniniste du Québec. Project Ploughshares – Montréal. Quakers – Montréal. Québec Solidaire. Le Regroupement des femmes La Sentin’elle. Religions pour la paix – Montréal. Solidarité Populaire Estrie. Le Syndicat de l’enseignement du Cegep André-Laurendeau. Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal. Le Syndicat des professeurs du CEGEP de Trois-Rivières. Le Syndicat des professeurs du Collège Marie-Victorin. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS de Bordeaux-Cartierville (CSN). Le Syndicat du personnel enseignant du Collège Ahuntsic. Les Voisins du Mile-End contre la guerre.
Mère Agnès-Mariam de la Croix, à vous la parole.
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Nous avons reçu l’opinion suivante de notre dévoué artiste pour la paix et rassembleur des médias pour la visite de mère Agnès, le grand et humble Dominique Boisvert:
RENVERSER LES PERSPECTIVES
« Nelson Mandela était un géant. Et pourtant, il était humble » a-t-on dit à Radio-Canada.
« Quatre militaires canadiens se suicident en une semaine. Il faudrait améliorer les soins pour les militaires victimes de stress post-traumatique » a-t-on lu dans les journaux.
Ne serait-il pas temps de renverser les perspectives? Nelson Mandela n’était pas humble malgré qu’il soit un géant; il était un véritable géant précisément parce qu’il était profondément humble, au service d’une cause plus grande que lui.
De même, les meilleurs soins contre le « stress post-traumatique » ne seront jamais un remède efficace contre les suicides de militaires; c’est plutôt de cesser d’envoyer certains de nos concitoyens faire la guerre qui fera disparaître le « stress post-traumatique » et les suicides dont il est la cause.
Mère Agnès Mariam est venue de Syrie pour nous demander d’appuyer le mouvement MUSSALAHA (c’est-à-dire « réconciliation » en arabe), seule solution véritable, selon elle, au carnage qui se déroule dans son pays depuis presque trois ans. Or nous rendons hommage à Nelson Mandela précisément pour cela : avoir choisi, malgré ses 27 années d’emprisonnement et de travaux forcés, de privilégier l’approche de la réconciliation et de la vérité pour construire la paix en Afrique du Sud.
Mandela aurait dit : « Je ne suis pas un saint mais un pécheur, et un pécheur qui essaie de s’améliorer. » Qu’attendons-nous pour nous appliquer nous-mêmes, chacun de nous, à suivre ses traces et à devenir chaque jour davantage un « petit Mandela »? N’est-ce pas le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre? Et la seule façon de contribuer à réaliser le rêve qu’il avait pour son peuple et pour l’humanité?
dominique
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Notons aussi que le courageux François Bugingo a réalisé une entrevue à une heure de grande écoute pour TVA/LCN (c’était devant la communauté syrienne rassemblée et fière de sa porte-parole, j’étais témoin) et dont Geneviève Gagné vous propose le point de vue ci-dessous : http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/montreal/archives/2013/12/20131203-210259.html
Notons enfin l’excellente entrevue de Mère Agnès-Mariam par Paul Arcand (morning man no 1, par une large marge, de nos radios). http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=202167
Même aux États-Unis, mère Agnès a réussi de belles entrevues :
http://denvercatholicregister.org/love-fuels-nuns-efforts-promote-peace-reconciliation/#.UowMcyfl7Co
http://www.dailynebraskan.com/news/article_4f38dab2-50c9-11e3-b78a-0019bb30f31a.html
Vous trouverez d’autres informations dans l’autre article consacré sur notre site à Mère Agnès-Mariam
Gandhi d’abord, oui. De Bouddha au Christ, reliés peut-être par la violente aventure d’Alexandre le Grand?
Partout, non l’éloquence, mais l’exemple: d’une vie souriante que n’encombre aucun refus, sinon celui de la violence, du suprême refus.
L’admiration qui nous étreint vient de cela.
Verlaine a dit vrai: « Prends l’éloquence et tord lui son cou! » Art poétique rejoignant un art politique?
Claude Jasmin
Je comprends l’intention de réunir l’Inde à la civilisation grecque à l’origine de la nôtre en évoquant Alexandre le Grand; mais quant à faire un lien, le nom de Lawrence d’Arabie, serviteur désillusionné de l’Empire britannique si malfaisant au Moyen-Orient, n’eut-il pas été à rajouter, pour ne pas faire interférer un conquérant armé avec les noms de Gandhi, Bouddha, Mandela, Maguire et Mère Agnès?