Par les Artistes pour la Paix (20 avril) qui remercient Dominique Ballereau et OrientXXI. 

8 avril : des Palestiniens se recueillent devant la dépouille d’Ahmed Mansour

 

 Le 7 avril 2025, l’armée israélienne a ciblé un groupe de journalistes qui dormait sous une tente, près de l’hôpital Nasser à Khan Younès. L’armée assure avoir visé « un terroriste se faisant passer pour un journaliste ». Bilan : le journaliste Helmi Al-Fakaawi de Palestine Today est brûlé vif, neuf de ses collègues sont blessés. L’un d’entre eux, Ahmed Mansour, grièvement brûlé, ne survivra pas à ses blessures. Lire le témoignage de Rami Abou Jamous sur Orient XXI : « Je voudrais vous parler du journaliste Ahmed Mansour » 

Avec près de 200 journalistes tués depuis le début de l’opération militaire israélienne le 8 octobre 2023, Gaza est devenu le conflit le plus meurtrier pour les journalistes. 

 Entre le 18 et le 30 mars, 26 tentes de cuisine communautaire (des « tekiyya »), qui distribuent des repas aux personnes déplacées, et plus de 37 centres de distribution humanitaire ont été bombardés, selon un décompte de l’agence Anadolu. « Soumettre intentionnellement le groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle » est un acte constitutif du crime de génocide. L’article II(c) de la Convention sur le génocide fait référence à des méthodes de destruction qui n’entraînent pas la mort immédiate de membres du groupe, mais qui, au bout du compte, peuvent entraîner, au fil du temps, leur destruction physique ou biologique. 

Gaza, menacée par la famine 

Plus rien ne rentre dans Gaza depuis le 2 mars 2025. Tout est bloqué : l’aide humanitaire, les médicaments, le carburant et même la nourriture, en violation flagrante du droit international. C’est le plus long blocus total qu’ait jamais connu Gaza. Le 27 mars 2025, la Cour suprême israélienne rejette la requête de cinq ONG israéliennes visant à contraindre le gouvernement israélien à autoriser l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire à Gaza où « la situation humanitaire est catastrophique ». Le pire est à venir: 

 

Le 1er avril, le Programme alimentaire mondial (PAM – ONU) annonce la fermeture des boulangeries de la ville de Gaza et du nord de la bande de Gaza en raison de l’épuisement des stocks de farine et du diesel. 

À Gaza, les stocks livrés pendant le cessez-le-feu sont sur le point d’être totalement épuisés, alerte le directeur adjoint des opérations de l’UNRWA à Gaza, le 15 avril 2025. Plus de 2,1 millions de personnes piégées, bombardées et maintenant menacées par la famine. 

Au fil des jours et des semaines, les ordres « d’évacuation » se multiplient. Entre le 18 mars et le 14 avril, vingt ordres de déplacements forcés sont émis. Le 7 avril, l’ordre de déplacement est assorti de menaces : « Nous frapperons avec une force extrême toute zone d’où des roquettes seront tirées » et rejette la responsabilité des souffrances subies par les civils sur le Hamas. La ville de Rafah devient « une zone d’opération militaire fermée ». Le 12 avril, l’armée israélienne annonce avoir entièrement pris le contrôle de la ville et du « corridor de Mourag », qui coupe la Bande de Gaza d’est en ouest. À la mi-avril, près des trois quarts (69 %) de la bande de Gaza sont devenues des « zones interdites », ou font l’objet d’ordres de déplacement forcé, ou les deux. (Source : OCHA = Bureau de la coordination des affaires humanitaires). 500000 déplacés depuis la reprise des attaques israéliennes le 18 mars, soit près d’un quart de la population (même source). 

Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7 Octobre, 58 sont toujours retenues à Gaza. Selon l’armée israélienne, 24 otages sont présumés vivants, 34 autres sont morts. 

Ne pas rester sans agir 

Les États doivent œuvrer ensemble pour exiger  

  • la reprise immédiate d’un cessez-le-feu durable,  
  • la fin du génocide perpétré par les autorités israéliennes contre la population  palestinienne de Gaza (comment le Canada des 2 partis déterminants n’agira pas), 
  • ainsi que le démantèlement de son système d’apartheid et d’occupation illégale du  territoire palestinien. 

Le monde ne peut pas rester sans agir et permettre à Israël de continuer à causer des pertes humaines et des souffrances d’une ampleur aussi ahurissante aux Palestiniens de Gaza. Nous exhortons tous les États à respecter leur obligation de prévenir et de sanctionner le génocide, et de veiller au respect du droit international humanitaire, en faisant pression sur les autorités israéliennes afin qu’elles mettent fin à leurs attaques et favorisent l’entrée de l’aide humanitaire sans condition ni entrave. 

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International 

 

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