1er juin 2020 : les APLP avaient dénoncé dans L’Aut’Journal.info cet acte de racisme sous le 1er mandat de Trump en clamant justice d’abord, paix sociale ensuite. 

8 avril 2025 : face aux centaines de migrants haïtiens refoulés à la frontière, un ministre de la CAQ déclare abruptement le Québec incapable de pouvoir « accueillir la misère du monde ». Dany Laferrière l’invite à faire preuve d’humanité. 

Sous le titre « La solidarité humaine en péril », Louis Bernard, ex-secrétaire général du gouvernement du Québec, écrit exactement ce que nous clamons depuis des mois : « Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’humanité a connu une ère inédite de solidarité, aussi bien entre les pays qu’à l’intérieur même de ceux-ci. Avec la création de l’Organisation des Nations unies et de ses organismes (dont l’Organisation mondiale de la santé, l’UNESCO et le Programme des Nations unies pour le développement), la Déclaration des droits de l’homme et celle des droits des Autochtones, les objectifs du Millénaire, la multiplication des traités internationaux, les nombreux programmes d’aide, les efforts concertés pour la préservation de l’environnement et combien d’autres initiatives, la communauté internationale s’est engagée dans une transformation majeure : passer d’une politique du « chacun pour soi » à une politique de solidarité. À la base de cette politique, il y a un principe fondamental : les plus riches ont le devoir d’aider les plus pauvres. Il faut d’abord s’occuper des plus démunis. L’enrichissement individuel est légitime, mais il doit s’accompagner d’un désir de partage avec les plus pauvres. Cette orientation s’est concrétisée, sur le plan international, par les très nombreux programmes d’aide bilatérale ou multilatérale et, sur le plan interne, par l’impôt sur le revenu progressif et les filets de sécurité sociale. Le danger qui nous guette est donc double. Jusqu’à maintenant, l’attention a surtout porté sur les tarifs et le commerce international, mais il y a également un mouvement de droite plus insidieux qui s’attaque à la solidarité entre les individus et entre les nations. Et à terme, ce deuxième danger est pire que le premier, car il affecte davantage les plus démunis et est plus difficile à corriger. La situation est d’ailleurs ironique puisque c’est le pays le plus généreux qui réduit abruptement son aide à presque rien… »  

À partir de là, le discours de Maître Bernard dérape par l’ignorance volontaire (ou non, lire notre dernier article l’empire des illusions par Chowanietz) que si les Américains sont riches et généreux individuellement et furent les plus grands donateurs d’aide internationale avant que Musk & DOGE y mettent la hache, les États-Unis sont aussi le pays le plus destructeur du monde avec leurs budgets militaires dépassant ceux des dix pays qui suivent et avec 750 bases militaires à travers le monde. Les USA n’envahissent plus, leurs armes perfectionnées bombardent de loin. La guerre impitoyable livrée par les USA contre la Palestine, le Liban et la Syrie s’explique par une part de racisme et, influencés par le génocidaire Nétanyahou interposé, Trump annonce que l’Iran pourrait bien être leur prochaine victime collective. La photo suivante montre comment ils encerclent l’Iran par leurs bases militaires. 

 

L’Ukraine a reçu des USA tant de mines anti-personnel qu’ils sont devenus le pays du monde le plus miné, avec 1300 victimes estropiées à vie ou mortes déjà en août dernier, selon les chiffres de l’ONU. Mines anti-personnel que la Pologne, la Finlande et les pays baltes comptent utiliser désormais (la peur engendre l’irrationnel), en reniant leurs signatures au Traité d’Ottawa de 1997 incité par les APLP auprès de Jean Chrétien et Lloyd Axworthy. En 2015, nous avions accordé un hommage à l’artiste Dominique Blain pour son travail courageux contre les mines au Pakistan. 

Les victimes préférées de Trump sont racisées (nos amis haïtiens) et souvent musulmanes. La statistique de 2017, sûrement périmée, favorisait déjà la nécessité de développer chez nous la politique du vivre-ensemble, par exemples : 

  • 70% de la population montréalaise n’est pas née à Montréal; 
  • 33% sont nés à l’extérieur du Canada; 
  • suite à une forte immigration entre 2001 et 2011,10% sont musulmans; 
  • mais malgré leur taux plus élevé de scolarisation, ils souffrent d’un taux de  chômage de 18%, taux qu’on ne peut attribuer seulement à leur plus jeune âge. 

D’où la politique généreuse de Valérie Plante qui en a souffert de la part de notre extrême-droite. 

On comprendra donc pourquoi notre logique de paix nous incite aujourd’hui à dénoncer «les budgets militaires à la con» et le pipeline de pétrole bitumineux Carney-Poilievre, appel que le blogue environnemental de Walter Bertucci a reproduit à la fin de son dernier envoi du 7 avril pour rompre l’isolement auquel les journaux mainstream nous acculent, en tarissant le nombre de nos membres qui assurait notre survie (i)! 

La cinéaste Guylaine Maroist, nouvelle présidente des Artistes pour la Paix en 2015, se présentait à Dany Laferrière lors d’une fête au Musée des beaux-arts de Montréal que son ex-directrice Nathalie Bondil avait organisée en l’honneur du nouvel immortel de l’Académie française. C’était, je crois, en 2015, l’année de la mort de Gabriel Garcia Marquez. 

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(i): https://www.artistespourlapaix.org/denoncons-budgets-militaires-a-la-con/