Par les Artistes pour la Paix

  1. Au Canada – Ottawa et universités de Windsor et du Manitoba

Extrait de la déclaration de Fierté dans la capitale : Nous condamnons fermement les actes terroristes commis ce jour-là [le 7 octobre 2023]. Dans le même ordre d’idées, nous ne pouvons pas garder le silence face à la campagne brutale et sans fin d’Israël à Gaza, ainsi que face à la violence croissante en Cisjordanie.

À l’instar de Michael Bueckert, porte-parole des Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (que Radio-Canada a laissé s’exprimer à la télévision le 20 août : la censure serait-elle levée, après bientôt onze mois ?!?), les Artistes pour la Paix endossent cet extrait. Il a pourtant soulevé non seulement l’ire de diverses organisations juives, mais aussi provoqué le retrait frileux du soutien, et du maire d’Ottawa, et du Parti Libéral fédéral, si on en croit leurs dernières déclarations confuses, alors que le Parti Vert et le NPD gardent leur intention de participer au défilé du 25 août.

Fierté dans la capitale dit vouloir préserver des espaces sécuritaires (safe spaces) pour tous lors de ses festivités; l’organisme déclare également éprouver beaucoup d’inquiétude à l’égard de la vague croissante d’antisémitisme et d’islamophobie dont nous sommes témoins ici au Canada. L’organisme avance ensuite qu’une partie de la montée de l’islamophobie serait présentement alimentée par le maquillage en rose (pink-washing), une technique utilisée par Israël. Fierté dans la capitale entend poser des gestes, dont reconnaître le génocide en cours en Palestine dans les mots d’ouverture des événements phares du festival de cette année. Cette prise de position a soulevé l’indignation de la Fédération juive d’Ottawa qui, après discussions, a décidé de boycotter le défilé. D’où les réactions timorées des politiciens fédéraux de droite.

Pendant que la Cour Internationale de Justice et la Cour Pénale Internationale dénoncent avec l’ONU et une immense majorité de pays un génocide, le Canada exporte encore des armes à Israël et des universités canadiennes ferment un à un leurs campements propalestiniens et même reculent sur leurs promesses aux étudiants protestataires, comme à l’Université Windsor, sous l’influence de Housefather, conseiller principal du Premier ministre Trudeau sur l’antisémitisme. « Il est tout à fait inapproprié pour Anthony Housefather et Deborah Lyons d’intervenir dans les affaires internes de l’université et d’intimider les administrateurs pour qu’ils abandonnent leurs engagements envers les droits de la personne et leurs étudiants », a déclaré Thomas Woodley, président de CJPM-O. À l’Université du Manitoba, le syndicat étudiant a refusé d’engager la discussion avec les Palestiniens de son campus, une forme de racisme dans une province pourtant célèbre pour son racisme anti-métis qu’on croyait révolu depuis l’élection récente du Premier ministre Wab Kinew.

Enfin, on ne lit pas beaucoup de déclarations juives au Canada qui s’indignent contre l’évolution affligeante de l’opinion israélienne relativisant le concept de justice selon leur patriotisme exacerbé par la guerre et les reproches qui sont adressés aux IDF (Forces Israéliennes de « Défense » ou Tsahal) comme la statistique suivante effrayante le révèle :

Justice denial. A new poll published at Israel’s Institute for National Security Studies has reportedly found that 65 percent of Israeli Jews oppose criminal charges for IDF troops accused of gang raping a Palestinian prisoner to the point of severe injury, preferring only internal measures within the Israeli military be taken instead. Only 21 percent believed the accused rapists should be criminally prosecuted.

2- Aux États-Unis, jour un de la convention démocrate

Plusieurs discours du jour un de la convention démocrate à Chicago, ont préparé la foule enthousiaste à celui du président Joe Biden, ému par diverses manifestations de reconnaissance de son parti. Il a dit croire sincèrement en les chances d’un durable cessez-le-feu entre Palestine et Israël, négocié par son Secrétaire d’État Blinken, en échange de la libération d’otages israéliens (dont six ont été ramenés, morts, ce matin en Israël).

L’alternative à une victoire de Kamala Harris et de son candidat à la vice-présidence Tim Walz aux sympathies plutôt de gauche réprimées depuis longtemps dans la politique américaine, serait le désastre d’une réélection de Donald G. Trump dont la réaction au jour un de la convention démocrate fut la publication de cette caricature inspirée par J.D. Vance :

Certains verront plutôt dans les discours démocrates une cynique tentative de désamorcer la crise de milliers de manifestants propalestiniens et anti-Nétanyahou dans les rues de Chicago, en voie de rééditer le scandale de 1968 où les manifestants provietnamiens et anti-armée américaine impérialiste, sauvagement matraqués par la police, scandaient : « The whole world’s watching », un facteur-clé ayant causé la défaite de Hubert Humphrey aux mains du Républicain Nixon.

3- Les hyènes IDF, par l’Américaine Caitline Johnstone

Voici un texte dissident de Caitline qui date d’une semaine :

Bien trop d’enfants mangés par les hyènes” pleure la politicienne devant les caméras des Nouvelles, pendant qu’elle engloutit plus d’enfants dans le puits d’hyènes.

“Finalement, une candidate qui exprime une profonde compassion pour ces pauvres enfants qui continuent d’être tués par des hyènes”, s’exprime Sally, en montant le volume de sa TV.

“Qu’est-ce que tu veux dire? Elle engloutit davantage d’enfants dans le puits d’hyènes pendant qu’elle parle », rétorque Phil.

“OK mais as-tu vu ce que l’autre candidat dit ? il dit que c’est pour le bien de tous que ces enfants sont mangés ».

“C’est une triste et tragique tragédie”, crie la politicienne pour enterrer les cris des enfants engloutis. Nous devons urgemment régler le fond de ce problème.

“Regarde, elle a appelé cela une tragédie », dit Sally. « L’autre candidat ne pense pas du tout que c’est triste ni tragique. »

“Mais le résultat reste le même, » s’exclame Phil, exaspéré. « Dans les deux cas, les enfants sont tués, même si en les tuant, elle joue la tristesse. »

“Elle ne tue pas les enfants, ce sont les hyènes IDF », objecte Sally. « Blâme les! »

“ Oui mais les hyènes ne pourraient pas tuer les enfants sans son aide !” répond Phil. (…)

“Bon, d’accord, mais je ne comprends pas pourquoi tu es si braqué sur ce problème spécifique, Phil. Il y a d’autres points importants comme les droits de reproduction, la politique fiscale et les réformes sur l’immigration sur lesquels tu devrais fixer ton attention, mais tout ce que tu retiens ce sont les hyènes que notre gouvernement permet de nourrir avec des cages pleines d’enfants chaque matin.”

“Peut-être suis-je inconfortable d’appuyer quelqu’un qui nourrit les hyènes avec des enfants, peu importe les mots ou les sentiments exprimés pendant l’opération. »

« Regarde, elle doit effectuer des choix difficiles à l’intérieur des réalités politiques actuelles. Si elle arrêtait de nourrir les hyènes avec des enfants, le lobby des hyènes ne la laisserait pas devenir présidente. »

“Eh bien c’est là qu’est le problème, Sally! Le problème c’est d’avoir un système qui ne nous laisse que le choix d’avoir des politiciens qui veulent nourrir les hyènes avec des enfants. Peut-être devons-nous mener le combat contre les groupes puissants d’intérêts qui exercent un contrôle sur nos systèmes électoraux et gouvernementaux à un point tel qu’il force l’avancement d’agendas extrêmement dépravés pourtant désapprouvés par l’électorat, au lieu de nous opposer sur quel meurtrier infanticide devrions-nous élire pour engloutir des enfants dans le puits d’hyènes. »

“Ce que j’entends c’est que tu souhaites la victoire de celui qui n’exprime aucune compassion sur les enfants qui meurent. »

“Je ferme la TV, Sally.”