Par Pierre Jasmin des Artistes pour la Paix – 22 juillet 2024

Le Nouveau-Brunswick accroît sa dette nucléaire

Susan O’Donnell, professeure en sociologie à l’Université du Nouveau-Brunswick : « Lorsque la centrale nucléaire Pointe Lepreau a été rouverte en 2012, Énergie NB a omis d’effectuer des réparations connexes, malgré la longue durée et le coût élevé de la remise à neuf. En conséquence, la centrale nucléaire a connu de nombreux problèmes depuis la rénovation et présente des performances médiocres. Au début d’avril dernier, la centrale a été fermée pour une période prévue de 100 jours afin d’effectuer les mises à niveau et réparations associées qui, espère Énergie NB, amélioreront le rendement. Le coût des réparations a été estimé à plus de 300 millions de dollars, y compris l’énergie de remplacement pour les réparations de cette année et une autre session de réparation prévue en 2025. Les premières réparations devaient se terminer la semaine dernière mais au lieu de redémarrer, les ingénieurs ont constaté un problème majeur avec le générateur principal. Aujourd’hui, nous avons appris que la réparation du générateur coûtera 70 millions de dollars supplémentaires et que la centrale sera fermée au moins jusqu’en septembre, ce qui, selon eux, est le meilleur des cas. C’est absolument dingue que notre petite province de seulement 800 000 habitants possède un réacteur nucléaire. En plus des déchets nucléaires et des autres problèmes que crée le réacteur, nous ne pouvons pas nous le permettre ! La 2e référencei vous informe de l’article écrit par le Telegraph Journal ce soir.

Précisions des Artistes pour la Paix : cette dette augmente avec le pari du gouvernement conservateur de Blayne Higgs (pistonné à son poste par Irving), à subventionner un projet expérimental de réacteurs modulaires nucléaires vanté par une propagande insensée (ii).

La dette (iii) de la centrale nucléaire de Pointe-Lepreau continue d’augmenter et représente 68 % de la dette d’Énergie NB (qui elle-même représente 44,5 % de la dette du Nouveau-Brunswick de 11,9 milliards). Ceci pour une province d’environ 800 000 habitants. Je ne pense pas que les générations futures nous en remercieront.

Ann McCallister, candidate du Parti Vert à Saint John au Nouveau Brunswick.

Le Québec de Jean Charest convoitait la centrale Pointe-Lepreau

Les Artistes pour la Paix réagissaient au projet fou libéral de prolonger la vie de Gentilly 2 et d’acquérir Pointe-Lepreau par un communiqué publié en 2009 :

Attendu que le gouvernement Charest a autorisé Hydro-Québec à aller de l’avant, sans passer par des audiences publiques du BAPE, avec deux centrales CANDU à la technologie périmée fortement émettrice de tritium, c’est à dire l’acquisition de Pointe-Lepreau au Nouveau-Brunswick et la reconstruction de Gentilly 2,

Attendu qu’Hydro-Québec s’est vu décerner le prix de la Noirceur, remis par la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec à « l’organisme public qui manifeste le moins de transparence et pose le plus d’obstacles à la diffusion de l’information »,

Attendu que, depuis le congédiement abusif en 2007 par le gouvernement Harper de madame Linda Keen, présidente de la Commission canadienne de sécurité nucléaire, on ne peut plus compter sur l’organisme fédéral pour assurer avec objectivité la sécurité des opérations d’exploitation des réacteurs nucléaires canadiens…

(Mon communiqué est disponible sur demande dans son intégrité).

Heureusement, le co-chef de Québec Solidaire, Amir Khadir, médecin préoccupé du radon présent dans maints sous-sols québécois, causes de cancer, nous a entendus et fait publier dès décembre 2009 une pétition (voir photo) pour s’objecter à la réfection de Gentilly 2 et à l’acquisition projetée par Hydro-Québec de Pointe-Lepreau, avec un succès de participation (4000 signatures en trois mois) et surtout la renonciation d’Hydro-Québec à Pointe-Lepreau dès mars 2010, peu avant notre conférence de presse au Parlement de Québec à Amir et moi.

Jean Charest ira en élection pour penser imposer la centrale Gentilly 2, ainsi que la réouverture de la mine Jeffrey d’Asbestos afin, croit-il, de relancer le projet criminel d’exploitation d’amiante, pourtant jugé responsable d’une partie des plus de cent mille morts annuelles répertoriées par notre amie vancouvéroise Kathleen Ruff iv.

Elle nous écrit, la seule à nous remercier (pour faire suite à la suggestion chargée d’ironie d’Ann McCallister), alors que l’Assemblée nationale du Québec fête celle qui dans sa province de la Colombie-Britannique, a servi comme 1ère directrice des Droits humains jusqu’en 1978 : Je crois que les exemples de solidarité et de gains de cause pour la justice sont très souvent cachés ou « éliminés » par le système, afin de tuer l’espoir que oui, un autre monde est possible. D’où l’importance (à mon avis) de raconter (« put on the record ») et de rendre hommage à la lutte difficile qui a eu gain de cause « against all odds » que ces individus et organismes [que vous mentionnez, telle Louise Vandelac] ont menée au Québec. Il y a aussi un immense contraste avec le Canada où aucun professionnel de la santé au niveau fédéral n’a osé dire la vérité scientifique ni respecté ses devoirs professionnels de protéger la santé en ce qui concerne l’amiante. L’industrie globale de l’amiante a besoin de cette propagande en anglais pour continuer. Les deux grandes universités anglophones au Québec – McGill et Concordia – continuent aujourd’hui en 2016 d’être complices avec l’industrie de l’amiante. Notons qu’elles ont aussi éradiqué en 2024 les protestations des étudiants courageux anti-génocide de Gaza et ce, avec la complicité de nos médias mainstream. PJ.

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