Les réactions des Zelensky et Freeland et celle mitigée de Trudeau, éloquentes, montraient-elles qu’ils savaient à qui ils avaient affaire?
Photo réduite: Patrick Doyle
La Presse canadienne.
La Chambre des Communes a ovationné vendredi[i] un Schutzstaffel (SS) qui a combattu dans les rangs nazis d’alors qui, comme nous apprit la 1ère de trois émissions historiques de Radio-Canada diffusées ces jours-ci sur l’attaque Barbarossa de Hitler contre la Russie, avaient pour mission de n’épargner ni femmes, ni enfants d’un prolétariat-allié-aux-Juifs. Il était invité par le président (libéral) de la Chambre, Anthony Rota, qui l’a présenté comme un héros de guerre ayant combattu pour la 1re Division ukrainienne. « Je suis très fier de dire qu’il est de North Bay et de ma circonscription de Nipissing-Timiskaming, a déclaré le député ontarien en guise d’introduction. C’est un héros ukrainien, un héros canadien, et nous le remercions pour tous ses services. » Aujourd’hui, M. Rota, exprime son regret : « Je suis le seul responsable de l’invitation de cet individu, une personne de ma circonscription dont on m’avait parlé. Je tiens tout particulièrement à offrir mes excuses les plus sincères aux communautés juives partout au Canada et autour du monde », a-t-il commenté. Les partis d’opposition réclament sa destitution.
Régulièrement invité à alimenter la propagande de guerre de Radio-Canada, le professeur de l’Université d’Ottawa Dominique Arel, vient d’affirmer mensongèrement aux Mordus de politique, vers 13h, lundi le 25 septembre, qu’il n’y en avait pas en Ukraine, même dans le bataillon AZOV « nationaliste ». J’invite M. Sébastien Bovet (qui l’a cru!) à lire notre article du 22 juillet 2022[ii] intitulé La propagande abêtit toujours, et elle tue, parfois.
On y trouvera comment la Presse Canadienne fabrique des héros par une propagande de guerre primitive et comment elle bloque toutes les avenues de paix possibles explorées par l’ONU[iii] pour faire croire que la guerre est la seule avenue possible.
Les Artistes pour la Paix ont recueilli des informations troublantes sur les activités nazies en Ukraine, pendant la Seconde guerre mondiale[iv] et lors de la révolution du Maidan qui a déposé un président légitimement élu favorable aux habitants russophones du Donbass[v]. Appuyée par le ministre conservateur des Affaires étrangères John Baird, cette révolution aurait fait au moins huit mille des quatorze mille morts au Donbass entre 2014 et 2021 (voir photo suivante du bataillon AZOV assez explicite).
Le célèbre bataillon ukrainien Azov, arborant drapeau nazi et celui de l’OTAN
Ces faits ne justifiaient pas l’invasion guerrière de la Russie que nous avons condamnée par une lettre à l’ambassadeur russe signée par une centaine des nôtres en mars[vi].
Nos articles sont censurés par Radio-Canada depuis 2014 où nous réclamions en vain que le Traité de Minsk de l’ONU soit respecté. À la suite du coup d’état de 2014 en Ukraine – orchestré par l’envoyée spéciale à Kiev de Barack Obama, Victoria Nuland – le régime insurrectionnel, infesté de néo-Nazis, lança une campagne de terreur contre le Donbas russophone, qui comptait le tiers de la population ukrainienne. Sous la supervision du directeur de la CIA à Kiev, John Brennan, « des unités spéciales de sécurité » organisèrent au Donbas des attaques sauvages contre les opposants au coup d’état. Des témoignages et des vidéos montrent groupes de gros-bras fascistes incendiant le siège des syndicats jusqu’à Odessa, y tuant 41 personnes coincées à l’intérieur. La police ne broncha pas. Dans les médias américains, on dédramatisa les atrocités d’Odessa, les qualifiant de « troubles », une « tragédie » qui vit les « nationalistes » (i.e. néo-Nazis) s’en prendre aux « séparatistes » (des gens qui récoltaient des signatures en vue d’un référendum sur une Ukraine fédérée). Le Wall Street Journal de Rupert Murdoch alla jusqu’à condamner les victimes : « Incendie mortel en Ukraine probablement déclenché par les rebelles, dit le gouvernement ».
Le professeur Stephen Cohen, qui fait autorité aux États-Unis sur ce qui touche à la Russie, a écrit : « La mise à mort par le feu de citoyens Russes et autres lors de ces quasi-pogroms à Odessa réveille les souvenirs des escadrons d’extermination Nazis en Ukraine pendant la Deuxième Guerre mondiale ». John Pilger le relaie : « Aujourd’hui, ces assauts à la S.S. contre les gais, les Juifs, les personnes russes âgées et autres citoyens « impurs » sont monnaie courante dans cette Ukraine sous l’emprise de Kiev, avec des marches aux flambeaux qui rappellent celles qui enflammèrent l’Allemagne à la fin des années 1920 et dans les années 1930.
Le 16 décembre dernier, les Nations-Unies proposèrent une résolution visant à « combattre la glorification du nazisme, du néo-nazisme et autres pratiques qui alimentent toute forme de racisme contemporain ». Les seules nations à voter contre furent les États-Unis et l’Ukraine.
Tous les Russes savent que c’est à travers les plaines frontalières d’Ukraine que les divisions d’Hitler surgirent de l’ouest en 1941, portées par le sectarisme des collaborateurs pro-Nazis en Ukraine. Résultat : plus de 20 millions de morts russes. Si on met de côté les manœuvres et le cynisme géopolitique, peu importe qui en sont les auteurs, cette perspective historique motive les demandes des Russes, qui réclament le respect ainsi que des garanties de sécurité, lesquelles demandes furent publiées à Moscou la semaine-même où l’ONU vota 130-2 pour bannir le Nazisme. Elles sont :
– L’OTAN garantit qu’elle ne déploiera pas de missiles dans les pays adjacents à la Russie (on en trouve déjà en plusieurs endroits de Slovénie en Roumanie, et bientôt en Pologne).
– L’OTAN doit cesser ses exercices militaires et navals dans les pays adjacents à la Russie.
– L’Ukraine ne deviendra pas membre de l’OTAN.
– L’Ouest et la Russie signeront un pacte de sécurité Est-Ouest contraignant.
– Le traité historique Russie-États-Unis sur les armes nucléaires à portée intermédiaire sera restauré (les États-Unis s’en sont retirés en 2019).
Ébauche d’un plan de paix pour l’ensemble de l’Europe d’après-guerre, n’aurait-elle pas dû être bien accueillie à l’Ouest? Depuis la première Guerre Froide, l’OTAN s’est en effet étendue jusqu’à la frontière la plus sensible de la Russie, après avoir roulé des mécaniques sanglantes en Yougoslavie, en Afghanistan, en Iraq et en Libye, et renié des promesses pourtant solennelles de se retirer. Servant surtout à entraîner les « alliés » dans des conflits américains qui, au départ, ne la concerne pas, l’OTAN se révèle être la réelle menace à la sécurité de l’Europe – c’est là le grand non-dit.
En conclusion; appel lancé par des femmes russes et américaines[vii]
Bien sûr, Pilger fait une montée de lait contre le type de journalisme pratiqué de nos jours afin de vilipender la propagande occidentale qui déforme les faits, à la manière chez nous de la féroce Chrystia Freeland et de nos journaux officiels. Il est utile d’équilibrer ces faits en rappelant un autre aspect du passé ukrainien, entre autres la tristement célèbre famine de 1933 appelée Holodomor qui aurait fait jusqu’à huit millions de morts en Ukraine et dans d’autres régions de l’URSS, ainsi que les déportations vers le Goulag et assassinats d’intellectuels ukrainiens pendant les Grandes Purges de 1937-1938. Le récent film de la Polonaise Agnieszka Holland intitulé l’ombre de Staline ressuscite le journaliste gallois Gareth Jones qui révéla l’Holodomor au monde et en paya le prix de sa vie.
Heureusement, des voix plus nuancées s’unissent, relayées par Voices of Women :
We are women from the United States and Russia who are deeply concerned about the risk of possible war between our two countries, who together possess over 90% of the world’s nuclear weapons. We are mothers, daughters, grandmothers, and we are sisters, one to another. Today we stand with our sisters in Ukraine, East and West, whose families and country have been torn apart, have already suffered more than 14,000 deaths. We stand together and we call for peace and diplomacy, with respect for all.
Signé Nadia Azhgikhina, rejointe par des milliers d’autres femmes.
Publié en Russie par Novye Izvestia ou Новые известия. Il n’y a pas encore de journaux nord-américains relayant cette louable initiative, la propagande l’interdit, n’est-ce pas?
[i] https://www.ledevoir.com/politique/canada/798717/deputes-ont-honore-homme-combattu-nazis
[ii] http://www.artistespourlapaix.org/la-propagande-abetit-toujours-et-elle-tue-parfois/
[iii] https://www.pressegauche.org/Une-priorite-de-paix-doit-s-imposer-face-a-la-propagande
[iv] https://www.pressenza.com/fr/2022/05/la-gloire-de-top-gun-et-le-massacre-des-enfants-duvalde/
[v] http://www.artistespourlapaix.org/la-paix-soppose-a-toute-propagande/
[vi] http://www.artistespourlapaix.org/signez-cette-lettre-contre-la-guerre-en-ukraine/
[vii] http://www.artistespourlapaix.org/mise-a-jour-ukrainiens-1-harper-poutine-0/
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