C’est la position éloignée de celle du gouvernement libéral que défend Jacques Lévesque, professeur émérite au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal, membre de la Société royale du Canada, de l’Ordre du Canada et chevalier de la Légion d’Honneur en France. Il a été à l’âge de 29 ans premier directeur du Département de science politique lors de l’ouverture de l’UQAM en 1969 et par la suite, en tant que doyen de la Faculté de science politique et de droit, le fondateur de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM), le premier institut intéressé par ces questions à Montréal où aucune autre structure semblable n’existait à l’époque.
Parmi les conséquences catastrophiques
Les terroristes du monde entier applaudissent l’agressivité canadienne qui « justifie » leur combat hargneux, avec les ravages causés par notre commandant Bouchard à la tête des CF-18 de l’OTAN bombardant la Libye en 2011 : ils ont assuré non seulement la destruction des infrastructures d’un pays moderne qui ne s’en est pas remis, mais aussi la dissémination des armes de Kadhafi en des mains fanatiques islamistes à travers l’Afrique surtout du Nord, ainsi qu’au Yémen.
Les réfugiés de guerre vont craindre de nouvelles agressions augmentant leur nombre à plus de 83 millions, chiffres actuels de l’UNHCR comptant aussi les réfugiés climatiques.
Et devant cette nouvelle preuve d’agressivité imbécile occidentale, les Gardes Révolutionnaires iraniens vont pouvoir justifier primitivement aux yeux des Ayatollahs traumatisés par l’invasion irakienne, les interventions armées de la CIA et les bombardements israéliens, leur propre agressivité armée et misogyne criminelle, ainsi que leurs manœuvres militaires en Syrie et en Irak.
L’agressivité du Canada face à l’Ukraine où Trudeau et Joly s’objectent aux négociations (mot censuré par nos médias) et lui livrent des blindés légers, de même que missiles sol-air NASAMS de fabrication américano-norvégienne à 400 millions de $ achetés le jour de la rencontre des trois Amigos au Mexique, ne pourra que conforter Poutine dans sa détermination que l’OTAN n’était qu’un pied impérialiste afin de vaincre son pays. Il est déjà assez paranoïaque pour permettre au Kremlin d’annoncer que ses bombardements auraient causé 600 morts à Kramatorsk, à Donetsk, en représailles des 89 soldats russes reconnus tués par des missiles de type HIMARS, fournis par les États-Unis, à Makiivka dans la nuit du Nouvel An (divers observateurs estiment le nombre de victimes en réalité beaucoup plus élevé). Peut-on se réjouir que la vengeance russe soit de la pure fiction propagandiste, comme l’ont révélé deux journalistes finlandais et italien se rendant sur place à Kramatorsk et voyant les bâtiments intacts ? Oui pour les Ukrainiens, non au su que cette faked news révèle la vulnérabilité du Kremlin voulant satisfaire une extrême-droite mécontente de la stratégie défensive de la guerre depuis quelques mois, comme le révèle le think tank américain Institute for the Study of War (ISW). Un Poutine ridiculisé augmente à la fois les chances d’un putsch des généraux encore plus fascistes que lui ou celles d’une agressivité plus marquée de sa part.
Et chez nous, va augmenter la conviction désespérée que la politique (puisqu’on n’assiste à aucune protestation du NPD, du Parti Vert ni du Bloc Québécois) se détourne des priorités vitales de manque de logements sociaux, de problèmes de santé et d’eau potable qui affectent en particulier une dizaine de communautés autochtones.
Pour le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres et l’UNIDIR, la déception est grande face à la gifle canadienne administrée à l’urgence qu’ils avaient exprimée en décembre 2021 de réduire les dépenses militaires de chaque pays, afin de s’attaquer efficacement à la crise climatique illustrée par la COP15 de Montréal et la COP27 d’Égypte : chaque jour, elle s’aggrave, démontrée par des phénomènes météorologiques que nos médias montrent déchaînés davantage dans la Californie riche, qu’au Pakistan, aux Philippines et dans les îles du Pacifique.
Les F-35 objectivement dénoncés
Julien Arsenault (La Presse, 16-4-2022) affirmait dans un reportage critique sur les F-35 « la découverte de centaines de défaillances dont certaines jugées mortelles, leur vulnérabilité informatique et leurs visites très fréquentes à l’atelier de réparation, ces conclusions non pas tirées d’un rapport d’inspection des cf-18 canadiens à l’agonie, mais d’un bilan très critique du Pentagone », celui dressé par le Director, Operational Test and Evaluation (DOT&E) sur les F-35 qu’Ottawa a commandés hier à Lockheed Martin, le coût initial de 19 milliards de dollars n’étant qu’une fabrication de relations publiques appelé à monter très vite à 77 milliards. Le rapport d’environ 370 pages recense 845 « défauts non corrigés », dont 6 de « catégorie 1 » qui peuvent « causer la mort, des blessures graves ou des lésions sérieuses ». Il faudrait aussi ridiculiser une telle acquisition militaire désuète à l’ère des drones non habités et capables de dommages aussi spectaculaires.
Voir aussi ce rapport instructif du mouvement #Nofighterjets (fichier PDF) intitulé Uncovering the true cost of 88 fighter jets.
Quant à notre travail d’info, on consultera la liste de nos multiples articles sur les F-35 en cliquant ici.
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