Montréal, le 29 novembre 2012 – Les Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) applaudissent la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies de conférer à la Palestine le statut d’ « État observateur ». Ce vote représente un pas en avant important vers la reconnaissance internationale et l’autodétermination du peuple palestinien et lui permettra d’accéder à un large éventail de nouveaux instruments juridiques et diplomatiques.
Parmi ceux-ci, les Artistes pour la Paix signalent, après leur rencontre à Toronto de M. Moreno-Ocampo, ex-procureur de la Cour Pénale Internationale, à une réunion Pugwash il y a deux semaines et demie, que les Palestiniens, grâce à ce nouveau statut, pourront maintenant, selon Moreno-Ocampo, saisir la Cour Pénale internationale des agressions armées que leur infligent les colons juifs illégalement installés chez eux (cf le film Cinq caméras détruites, à Bil’in: article sur notre site).
Les Artistes pour la Paix se réjouissent du vote à l’ONU vu comme une avancée vers la paix. En effet, des observateurs avaient conclu de la dernière crise que les roquettes du Hamas étaient seules capables de faire avancer la cause palestinienne. Bien sûr, nous étions catastrophés d’une telle interprétation aux conséquences terroristes affreuses: on n’a qu’à voir le déchirant film Inch’Allah d’Anaïs Barbeau-Lavalette pour s’en convaincre!
La députée palestinienne Hanane Ashraoui, comme l’écrit Agnès Gruda (La Presse, 30 novembre), analysait dans le Guardian: « rejeter la résolution palestinienne équivaut à infliger une punition collective à ceux qui se sont battus pacifiquement pour leur liberté, en se fondant sur le droit international. Ceux qui choisissent de ne pas voter avec les Palestiniens se trouvent du mauvais côté de l’Histoire. »
CJPMO constate qu’en dépit des fortes pressions exercées par Netanyahou sur les gouvernements européens, la majorité d’entre eux ont voté en faveur de voir la Palestine accéder à ce nouveau statut, y compris des poids lourds comme la France, la Norvège et l’Espagne, ainsi que l’Autriche, le Danemark, la Finlande, la Grèce, l’Islande, l’Irlande, le Luxembourg, la Suède, le Portugal et la Suisse. La résolution a été adoptée à une large majorité : 138 des 193 pays membres des Nations Unies ont voté en faveur (dont la majorité des pays permanents du Conseil de Sécurité : Chine, France et Russie), 9 s’y sont opposés (y compris Israël, les États-Unis, et le Canada représenté à New York par un discours mal avisé du ministre John Baird + des pays comme les Îles Marshall, la Micronésie, le Palaos et le Nauru qui regroupent à quatre une population d’environ 200 000 habitants!) et 41 se sont abstenus, dont l’Australie et la Grande-Bretagne.
La résolution des Nations Unies exhorte également le Conseil de sécurité à appuyer la demande présentée par la Palestine en 2011 afin de devenir un État membre à part entière de cette organisation. Elle affirme également la détermination des membres des Nations Unies à parvenir à un « règlement pacifique au Moyen-Orient qui mette fin à l’occupation qui a commencé en 1967 et qui mette en application la solution à deux États ».
Le philosophe Georges Leroux a récemment rappelé aux Artistes pour la Paix par un message à Pierre Jasmin que « pour peu qu’on puisse parler pour les disparus, Raymond Klibansky aurait répété ce qu’il avait coutume de dire: la non-violence demeure le point de départ de tout processus constructif. Il avait soutenu les accords d’Oslo et aimait rappeler qu’Israel violait plusieurs résolutions des Nations Unies (par exemple, pour le territoire du Golan). » Le philosophe juif Raymond Klibansky est l’objet en ce moment d’une magnifique exposition montée par Georges à la Bibliothèque archives Nationales du Québec.
CJPMO déplore le fait qu’aucun des chefs des partis d’opposition au Canada n’ait lancé un appel clair en faveur de la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens qui se poursuit depuis 45 ans. Ils sont tous demeurés silencieux face aux annonces répétées d’Israël relativement à l’expansion des diverses colonies et ont omis d’insister pour que ce dernier respecte les frontières d’avant 1967, malgré le fait que tous les partis fédéraux canadiens se disent en faveur de la solution à deux États basée sur ces frontières.
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