Mais la contribution de l’artiste dans le paysage culturel de la région est antérieure à l’actuel musée. C’est lui, en 1976, qui a réaménagé le site historique de l’ancien poste de traite de Sept-Îles, surnommé « le vieux poste», pour en faire le premier musée du genre dans la région.
Daniel Fontaine, de Radio-Canada, rappelle qu’originaire de France, André Michel a emménagé à Sept-Îles à l’âge de 25 ans pour y faire carrière.
« Je me demandais pourquoi les gens de Québec ou de Montréal avaient des musées et que nous, on n’en aurait pas un pour mettre en valeur l’histoire de la région. Les gens avaient oublié la richesse historique de la Côte-Nord », explique M. Michel. La popularité de l’établissement a été rapide, attirant plus de 5000 visiteurs dès la première année d’ouverture.
Toutefois, malgré les travaux de réaménagement, le bâtiment historique ne respectait pas les normes muséologiques de l’époque. C’est donc afin de mieux protéger les artefacts, qu’André Michel a travaillé à la création de l’actuel Musée régional de la Côte-Nord.
Un attachement profond
Pour l’artiste d’origine française, cette sculpture démontre l’attachement qui le lie à Sept-Îles. C’est dans cette ville qu’André Michel s’est installé lors de son arrivée au Québec en 1970, alors qu’il avait 25 ans.
« Je devais présenter une exposition à Montréal, mais la crise d’octobre est arrivée quelques semaines plus tard. J’ai décidé d’aller visiter le pays. Je devais rester ici quelque temps, et j’y suis finalement resté 18 ans », explique M. Michel.
Alors jeune artiste, ce dernier se remémore la confiance que lui a portée le milieu politique, culturel et économique de Sept-Îles dans le développement de ses projets. Un écriteau, visible sur la statue inaugurée samedi, représente cet attachement.
C’est écrit : « Je ne suis pas d’où je suis né, je suis d’où je me suis fait. Tout simplement parce que c’est à Sept-Îles que je me suis fait. C’est là où les gens, malgré mon jeune âge et malgré mon accent français, m’ont fait confiance ». Au fil de sa carrière nord-côtière, M. Michel a aussi été connu pour avoir contribué à la mise sur pied du Musée Shaputuan de Uashat et pour la mise en valeur de la culture innue.
Venu s’installer en Montérégie à Mont-Saint-Hilaire en 1988, André Michel reprend son bâton de « pèlerin bénévole de la culture ». Aujourd’hui, si le riche patrimoine culturel et artistique de Mont-Saint-Hilaire est mis en valeur par divers organismes, c’est en partie dû à l’énergie et à la passion de cet artiste. Jugeant anormal que Mont-Saint-Hilaire, ville de trois grands artistes qui ont marqué le Québec (Leduc, Borduas, Jordi Bonet), n’a pas jugé prioritaire de les mettre en valeur, de même que les nombreux artistes régionaux de valeur, il co-fonde et fonde en 1985 le Musée des beaux-arts et en 2000 La Maison amérindienne, seul lieu multi-nations situé « hors réserve ». Il est aussi l’initiateur, en 1997, de la restauration des œuvres d’Ozias-Leduc dans l’église de Mont-Saint-Hilaire, et de l’acquisition, de la protection et de la mise en valeur de la maison P.-E. Borduas en 2001 et des deux maisons d’Ozias-Leduc en 2006 et 2007.
André Michel a été président national des Artistes pour la Paix de 2018 à 2020.
Avec des infos de Radio-Canada
Impressionnée par la vision et les réalisations de cet artiste.