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À peine trois heures après la fin du débat…

Si le Canada n’a pas signé, ce n’est certainement pas à cause des quatre invités du jeudi soir 19 novembre… Quatre ? C’est que la députée libérale Hedi Fry a déclaré forfait : ce n’est pas la première fois que les Libéraux trahissent la cause du désarmement nucléaire! Les quatre autres personnes sont intervenues sur ZOOM pendant une heure et demie, alors que près de trois cents auditeurs ont laissé plus d’une centaine de commentaires divers. On peut consulter la liste de la cinquantaine d’organismes nationaux et internationaux qui ont appuyé cette initiative lancée par le Dr Anton Wagner (Coalition torontoise pour commémorer Hiroshima-Nagasaki) et par Bianca Mugyenyi (Institut canadien de politique étrangère) qui a assuré l’animation de la soirée avec une grande maîtrise : voir le site www.foreignpolicy.ca/nuclearban

Les Artistes pour la Paix ont été honorés de la participation applaudie du plus jeune intervenant, le député Alexis Brunelle-Duceppe, député du Bloc Québécois de Lac-Saint-Jean, vice-président du Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international et aussi vice-président du Comité permanent de la défense nationale (Canada). Choisi par Daniel Turp (un de nos APLP de l’année), il a rappelé l’appui indéfectible du Bloc en faveur du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) [1] et espère que le président Biden renouera avec le traité JCPoA avec l’Iran ainsi qu’avec le New Start avec la Russie qui vient à échéance dans trois mois ! Il est le seul des participants à avoir dénoncé l’irresponsable production de mini-bombes nucléaires par les États-Unis, qui aurait pour effet de les rendre opérationnelles sur de petits théâtres de guerre, comme les Small Nuclear Modular Reactors, vantés à tort cette semaine par le ministre libéral des Ressources Naturelles, dissémineraient les résidus radioactifs polluants en territoires autochtones au Canada ou en danger de devenir des composantes pour des « dirty bombs » terroristes.

Setsuko Thurlow avait treize ans quand elle a été témoin direct du bombardement atomique de Hiroshima. Devenue cheffe de file du mouvement antinucléaire au Canada et partout dans le monde, elle fut invitée à recevoir le Prix Nobel de la Paix accordé le 10 décembre 2017 à Oslo à la Campagne Internationale pour l’Abolition des Armes Nucléaires (ICAN.org). Ses interventions, les plus marquantes de la soirée, furent dignement émotives, sans jamais perdre de vue les raisons qui doivent guider nos choix. Sa plus déchirante : n’avoir même pas reçu de réponse à sa lettre à Trudeau qui multiplie des excuses en avouant des racismes systémiques au Canada, sans jamais reconnaître les cancers qui se sont abattus dans la communauté Dénée, d’où l’uranium provenait en vue de la fabrication de la bombe de Nagasaki! Ces autochtones se sont excusés au Japon, mais pas le successeur du Premier ministre McKenzie King s’étant autrefois déclaré soulagé de voir 180 000 Japonais exterminés par un engin nucléaire, plutôt que des Blancs !!!

Elizabeth May, élue sans interruption depuis 2011 députée du Parti Vert dans Saanich-Gulf Islands (Colombie-Britannique), maintenant Leader en Chambre du Parti Vert, a sans relâche appuyé le désarmement nucléaire, avec son membership dans Pugwash-Canada. Elle a remercié Voices of Women, Dr. Mary-Winne Ashford et Doug Roche et encouragé les gens présents à cet événement historique à persister à écrire dans les médias.

Heather McPherson, députée du NPD pour Edmonton Strathcona, Leader en Chambre du Parti Néo-Démocrate et critique pour le Développement international et pour les Affaires étrangères, développe une belle complicité avec Alexis qu’elle côtoie en divers comités (auxquels le Parti Vert n’a hélas pas accès, vu son statut minoritaire) et elle a assuré qu’elle travaillerait avec acharnement pour la cause. Heather a sévèrement blâmé les Libéraux qui ont relégué le pays à être au 63e (76e ?) rang pour les Casques Bleus dans le monde, à augmenter constamment le budget de la Défense à 31 milliards de $, à diminuer les fonds d’aide internationale et à être les champions d’exportations d’armes à l’Arabie Saoudite et à la Turquie-Azerbaïdjan, en y perdant la réputation de notre pays. Elle a déploré que la partie cynique jouée par les Conservateurs et les Libéraux a encouragé les politiques irresponsables de Trump, ennemies du multilatéralisme.

Appelés à s’unir en vue de créer des journées d’opposition sur le sujet nucléaire, Elizabeth May a tempéré les attentes irréalistes en déclarant qu’il faudrait allier 12 députés, ce qui en ces temps de Covid-19 et de menaces de changements climatiques serait difficile, a franchement déclaré Alexis. Néanmoins, les trois vaillants députés ont promis une conférence de presse le 22 janvier pour marquer l’entrée en vigueur du TIAN !

Merci aux trois cents participants au débat qui ont détrompé les gouvernements et les grands médias qui croient que le sujet des bombes nucléaires ne vaut pas un cent millième de l’attention portée heure après heure à la pandémie, pour laquelle on ignore toutes les mises en garde de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Agora des Habitants de la Terre sur la disponibilité des futurs vaccins (voir nos articles !).


[1] Le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires pourtant appuyé par 122 pays en juillet 2017 lorsque présenté par l’ambassadrice Elayne Whyte-Gomez du Costa Rica, a été boudé par le Canada, alors qu’un 50ème état l’a ratifié le mois dernier, assurant son entrée en vigueur fin janvier à l’ONU.