Artistes pour la Paix de l’année
Cette année, ce Prix est partagé exceptionnellement par trois femmes du théâtre Porte-Parole : Annabel Soutar, Christine Beaulieu et Pascale Bussières.
La directrice artistique Annabel Soutar a fondé le collectif docu-théâtral Porte-Parole qui a donné les pièces Sexy béton, Fredy et Seeds. Elle a résumé sa vision à la Bertolt Brecht par les mots suivants : « Je crois que ça doit être moins cher, ça doit être moins intellectuel, moins formel. Je crois que les gens peuvent manger du pop-corn dans les théâtres, boire de la bière, hurler pendant le spectacle, se sentir en connexion avec la scène. Je crois que le théâtre existe pour nous rassembler dans le présent, pour créer une démocratie plus puissante, plus humaine ».
Son J’aime Hydro a été sacré spectacle de l’année par l’Association québécoise des critiques de théâtre et finaliste du Grand Prix du Conseil des arts de Montréal. Son interprète Christine Beaulieu entreprend une quête de vérité exemplaire, qui se termine par son voyage sur la Côte-nord à bord d’une voiture électrique pour constater les conséquences environnementales du dernier barrage d’Hydro-Québec, commentées par le chef innu Jean-Charles Piétacho.
Pascale Bussières à l’immense carrière cinématographique, a osé la pièce l’Assemblée qui confronte quatre personnes des réseaux sociaux aux opinions tranchantes, une production qui devait reprendre l’affiche à l’Espace GO ce printemps, une création en partie écrite par Alex Ivanovici, le conjoint d’Annabel.
Prix Ami de la Paix
Les Artistes pour la Paix honorent la carrière de Me Daniel Turp, récemment retraité de l’Université de Montréal. Me Turp fut à l’origine de l’Opération Droits blindés qui contesta en cour la vente de blindés canadiens à l’Arabie Saoudite. Député du Bloc et du Parti Québécois, il présenta en 2007 à l’Assemblée nationale la Loi proclamant la Journée internationale de la paix et il cherche à aiguiser la portée du Traité de Commerce des Armes (ONU 2013).
Prix-hommage posthume
La militante Lucia Kowaluk, les deux pieds bien enracinés sur le terrain de Milton Parc, représente bien l’idéal Penser global, agir local. Sa lutte contre les promoteurs immobiliers et son travail infatigable pour la mission St-James auprès des itinérants autochtones et pour la sauvegarde de l’Hôtel-Dieu comme lieu communautaire lui ont valu l’Ordre du Québec. Elle est allée le chercher en amenant avec elle une grande enveloppe contenant toutes ses requêtes restées sans réponse, remise au Premier ministre.
La Ville de Montréal soulignera l’action de Mme Kowaluk en nommant le parc sis au coin des avenues de Parc et des Pins en son honneur, le 21 septembre à 11h. Les Artistes pour la Paix annonceront les Prix 2020 tout de suite après cette cérémonie.
Surveillez ces pages dans les prochains jours, nous publierons de plus amples détails sur les récipiendaires de nos Prix.
L’explicitation dus engagements de ces trois femmes remarquables montre bien que le développement d’une culture de la paix emprunte divers sentiers pour contribuer au vivre-ensemble. Merci et bravo aux Artistes pour la paix!